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parties, et aux organes génito-urinaires qui font l'objet du septième paragraphe de l'avant-dernier mémoire.

Un ouvrage rempli de tant de faits, de tant d'aperçus nouveaux, dans lequel on s'est si fort écarté des sentiers battus, ne peut manquer d'exciter un grand intérêt, et de faire naître de nombreuses et vives discussions. On n'arrive pas non plus au pouvoir dans les sciences, sans avoir des combats à soutenir et des rivaux à vaincre. Celui qui veut entrer dans la lice du savoir, a aussi besoin de force et de persévérance; mais au moins, dans ces combats pour la vérité, tous les efforts sont utiles, tous tendent à la faire paraître plus vive et plus resplendissante; tous aussi, sans avoir des droits égaux, en ont d'incontestables à l'estime et à la reconnaissance. Dans ces sortes de débats, c'est le tems qui éclaire, et la postérité qui juge; et s'il est quelquefois permis de la devancer pour applaudir, c'est lorsque les auteurs, ainsi que M. Geoffroy, rendent aux sciences d'éminens services, et se consacrent exclusivement à l'Utilité. Telle est en effet l'épigraphe utilitati de l'ouvrage dont nous venons de donner une rapide analyse. Frédéric CuVIER.

DELLA MANIERA DI FONDARE, dirigere, e CONSERVARE UN INSTITUTO BALNEO-SANITARIO, etc. DE LA MANIÈRE

de fonder, DE DIRIGER ET DE CONSERVER UNE INSTITU

TION BALNEO-SANITAIRE, avec des observations cliniques sur plusieurs maladies, par M. Pierre PAGANINI, D. M. directeur de l'Institution Balneo - sanitaire d'Oleggio (1).

Cet ouvrage répond parfaitement à l'objet que l'auteur s'est proposé. Il mérite d'être connu, non-seulement des médecins,

(1) Turin, 1822. Un vol. in-8° de 384 pages avec un portrait et trois tableaux. De l'imprimerie royale.

T. XVII.-Fév. 1823.

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mais aussi de tous ceux qui voudraient fonder on diriger une maison de bains. On y verra sur quel pied une grande insti – tution de ce genre doit être établie, et quels secours uu médecin habile peut espérer, tant de l'emploi des bains simples, sous le rapport de la température et de l'action de l'eau, que ' de l'usage des eaux minérales les plus connues, ou que l'on pourrait fabriquer ou modifier, soit qu'on les administre à Tintérieur, soit qu'on les emploie extérieurement, avec ou sans le secours des puissances mécaniques. M. Paganini a su tirer parti des découvertes les plus importantes, qui ont été faites en France, en Angleterre, en Allemagne, sur la composition des eaux minérales artificielles les plus accréditées, et sur toutes les machines qui ont été imaginées pour les doules ches, les aspersions, les pluies, les rosées, les vapeurs, gaz; il a même fait des additions très-avantageuses à la grande machine de Dingler, qui, dans son établissement, « chauffe toutes les eaux et les boues, et fournit en même tems des vapeurs simples dans les caisses de Dampfkisten, à des degrés marqués d'intensité, et suivant la direction qui convient à la partie malade. » Pour injecter les eaux médicamenteuses dans le tube intestinal, il a imaginé une machine analogue à celle de Triayre pour la matrice. Il remplace souvent les caisses du docteur Galès, par des chemises qu'il a su rendre imperméables à la vapeur du soufre par un vernis, etc.

Dans cet ouvrage, M. Paganini donne une idée complète de son établissement à Oleggio; et si l'on en juge par la description qu'il en fait, cet établissement est un des plus beaux et des plus complets de toute l'Europe. L'emploi de ses eaux lui a fourni l'occasion de faire des observations nombreuses et importantes, qui, dans plusieurs circonstances, pourront diriger le médecin dans le choix des eaux les plus convenables à l'état particulier de ses malades, Il serait à désirer que la lecture de l'ouvrage fût quelquefois moins fatigante, et que, pour

énoncer des choses simples ou fort communes, l'auteur n'employât pas un style diffus et prolixe; des paragraphes de quinze ou vingt lignes, des superlatifs sans fin, et des mots de six pieds. Cette manière d'écrire, dans un ouvrage du genre de celui de M. Paganini, et dans la position dans laquelle se trouve l'auteur lui-même, est d'autant plus désagréable, qu'elle pourrait faire craindre qu'il n'ait d'autre but que d'accréditer sa marchandise. M. Paganini n'a pas besoin de ce moyen pour faire valoir un établissement qui réunit tous les avantages que peuvent fournir les bains froids, les bains chauds ou tempérés, les bains de vapeurs ou les bains secs, ceux d'eaux minérales et de boues, ceux préparés avec des substances végétales ou animales, et qui présente enfin tous les secours qu'on peut espérer de toutes les pratiques accessoires aux bains. Aussi, il n'est pas surprenant, qu'en dirigeant luimême l'application de tous ces moyens, dans les différentes maladies, il en ait obtenu des résultats très-avantageux, comme on peut le voir par les observations cliniques qu'on trouve à la fin de l'ouvrage. Les matières qui sont employées pour la confection des eaux, des gaz, etc., et celles qui sont administrées comme médicamens à l'intérieur, se préparent à la pharmacie et au laboratoire de chimie de l'établissement.

C. J. L.

SCIENCES MORALES ET POLITIQUES.

Exposé du droit PUBLIC DE L'ALLEMAGNE, par E. H. DE S. (1).

Les lois constitutives de l'empire d'Allemague ont donné lieu à une foule de compilations et de commentaires, dont les titres seuls pourraient remplir plusieurs volumes. En effet, tant de changemens sont intervenus dans le droit public des provinces germaniques, depuis le fameux traité de Verdun en l'année 834, jusqu'au congrès de Vienne, en 1815, qu'il n'est pas étonnant qu'un grand nombre de publicistes aient écrit sur tous les documens diplomatiques qui forment l'ensemble des constitutions de l'empire. Il fut un tems où l'on pensait qu'il était utile d'étendre beaucoup les compilations destinées à contenir les lois et les pièces relatives au droit public; ainsi lorsqu'on lit les bibliographies allemandes, on y voit que l'un des moindres ouvrages concernant ce sujet est le Corpus Juris publici Romano-Germanici, de Pleffingerius, imprimé à Gotha, en 5 vol. in-f" (1739). Aujourd'hui, nous sommes peut-être tombés dans l'excès opposé; les longs ouvrages nous effraient; il nous suffit de la substance des actes, et il est fort rare que l'on réunisse dans leur intégralité les pièces politiques, surtout si elles doivent embrasser une longue série de siècles. L'auteur de l'ouvrage dont nous allons entretenir nos lecteurs, a donc connu et servi le goût de ses contemporains, lorsqu'il a réuni en un seul volume les élémens qui composent le droit public de l'Allemagne. D'ailleurs, il a pu imiter un très-bon modèle : M. Ehrlen avait aussi fait con

(1) Genève, 1821. Un vol. in-8°. Paschoud, libraire; et à Paris, même maison de commerce, rue de Seine, n° 48.

tenir en un seul volume les principes de l'ancien droit public allemand. Cet ouvrage a été traduit en français par M. Gérard de Rayneval (1), et la lecture du nouvel Exposé du droit public de l'Allemagne ne doit pas dispenser de prendre connaissance desrecherches de M. Ehrlen.

Un auteur qui écrit sur le droit public, croirait négliger une partie importante de son sujet, s'il n'entreprenait de remonter à l'origine des sociétés, pour y étudier la source des pouvoirs, la nature des gouvernemens et la théorie des lois. M. de Schwarzkopf, qui nous pardonnera sans doute de déchirer le voile dont il s'était couvert en gardant l'anonyme, expose aussi dans son ouvrage, sa manière d'envisager le contrat social. Quoique cette partie de son livre ne renferme rien de bien neuf, nous devons cependant examiner ses doctrines, avant de passer à la portion la plus essentielle de l'Exposé du droit public de l'Allemagne,

L'ouvrage commence par la définition du droit public, que l'auteur considère avec raison comme l'ensemble des rapports publics et politiques d'un État. Pour acquérir cette science, il faut posséder de vastes connaissances antérieures, sur la politique, l'histoire, la statistique, le droit privé, etc. L'auteur passe ensuite à l'examen de l'État et de ce qui le constitue. Il y distingue deux élémens essentiels : l'autorité suprême ou le gouvernement, et les gouvernés ou les sujets. Le gouvernement a diverses formes; tantôt, il est sous l'influence immédiate du peuple, soit que celui-ci exerce lui-même les fonctions du pouvoir exécutif et judiciaire, ou plutôt qu'il comme souverain, les magistrats, et alors, cette forme de gouvernement s'appelle Démocratie. Lorsque le gouvernement est partagé entre un petit nombre d'hommes

nomme,

(1) Institutions au droit public d'Allemagne : Leipsick, 1766. Un vol. in-8°.

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