Page images
PDF
EPUB

tinée qu'à aider les nombreux élèves qui se confient à ses soins et båter leurs progrès. On y remarquera l'emploi des procédés de M. Galin, mais combinés avec plus d'art: c'est par l'emploi des portées sans clefs ni notes, que les disciples apprennent à déchiffrer les pièces de musique les plus compliquées; et, semblable à un magicien, le professeur armé d'une et même de plusieurs baguettes, fait ainsi solfier à vide des morceaux à trois ou quatre parties.

M. Pastou n'a point la prétention d être l'inventeur des procédés qu'il emploie. Il a, comme M. Galin, puisé aux sources anciennes, et les a rendues fécondes: l'article Rhythme de l'Encyclopédie lui a donné les principes de la mesure; le Code de musique du célèbre Rameau (voy. pag. 6 de cet ouvrage), les écrits de Sebaste Hayden, la méthode de Jacob, lui ont fourni les portées vides et même la main musicale; on nomme ainsi le système des cinq doigts ouverts parallèlement et un peu écartés, offrant l'image de la portée, et l'on pose sur ces espèces de barreaux le bout de l'index de l'autre main à la place que doit occuper la note qu'on veut chanter (1).

M. Wilhem continue d'obtenir des succès par sa méthode consacrée à l'enseignement mutuel. Nous ne reviendrons pas sur ce que nous en avons dit dans le cahier déjà cité de la Revue. C'est dans l'ouvrage qu'il publie (2) qu'on peut en prendre une connaissance parfaite. Elle est déjà employée dans plusieurs grandes écoles, et on s'y loue beaucoup des résultats qu'elle produit. Ce savant et modeste professeur vient de publier la 3 et la 4 livraison qui comprennent l'explication des mots techniques, un abrégé des progrès de l'art, la suite des

(1) Les cours de M. PASTOU se font chez lui, rue l'Évêque, no 15, et au Prado, place du Palais de Justice. Les dames suivent les leçons à des heures différentes de celles qu'on donne aux hommes. Le prix est de 60 f. pour les six mois que doit durer le cours.

(2) Méthode élémentaire, analytique de Musique et de Chant, con

principes de la mesure, l'emploi des différentes clefs et les intonations les plus simples. On craint que l'auteur ne donne à son travail une étendue et une complication dont l'effet serait d'ôter à sa méthode cette simplicité qui la distingue et qui fait son plus précieux avantage.

Conformément aux usages reçus dans les meilleures écoles de musique, M. Wilhem fait sentir combien il importe à la sûreté de l'exécution de connaître la loi de succession des accords: il donne à ses élèves les premiers principes de cet art.

La méthode de M. Choron ne ressemble en rien à celles dont nous venons de parler. Comme les élèves ont des facilités naturelles différentes, leur instruction musicale ne peut être également rapide. M. Choron a voulu tirer parti de cet état de choses, ou plutôt il a compris que, dans l'enseignement simultané, comme on est forcé de subir cette loi de la nature qui a donné aux êtres des facultés diverses, il convenait de ne point retarder les progrès des élèves heureusement organisés, en les contraignant à ne pas s'avancer plus que la force moyenne de leur classe ; comme aussi à ne pas laisser perdre le tems des disciples trop peu favorisés de la nature pour suivre les progrès généraux.

Il a été rendu compte de la méthode de M. Choron, et il est superflu de revenir sur ce sujet; mais d'heureuses modifications viennent d'y être apportées. L'auteur publie le solfege dont il fait usage (1), afin de répandre un procédé qui, on doit en convenir, est le plus simple de tous. Un professeur peut,

forme aux principes et aux procédés de l'enseignement mutuel, par B. WILHEM, professeur, etc. L'ouvrage est composé de huit livraisons et du Guide musical propre à chaque classe. Les tableaux de chant sont sur des feuilles entières. Le prix de chaque livraison est de 7 f. Chez Colas, imprimeur-libraire, rue Dauphine, no 32.

(1) Méthode élémentaire concertante pour la musique et le plain-chant à trois parties, d'une difficulté graduelle, qui peuvent s'exécuter ensemble

sans embarras, mettre en action la méthode de M. Choron dans sa classe, quel que soit le procédé qui y serait actuellement en usage. C'est un avantage que cette méthode ne partage avec aucune autre.

M. Choron divisait autrefois sa classe en quatre sections, et son solfege avait quatre parties: il l'a réduit à trois. Ce nouvel ouvrage ne peut qu'accroître la renommée de son auteur. Le principe qu'il croit devoir suivre, de n'adopter aucun chant pour ne point aider la mémoire des élèves et de ne faire, par conséquent, résulter la mélodie de ses morceaux que de leur ensemble, est critiqué par les maîtres de l'art. Mais l'expérience qu'en a faite M. Choron mérite d'être examinée avec soin, avant qu'on ose condamner un procédé auquel l'auteur aurait sans doute renoncé, s'il n'y eût pas trouvé des avantages certains.

Il ne suffit pas de connaître les règles de la composition musicale, pour pouvoir espérer qu'on les mettra en pratique : il faut un long exercice de ces règles pour les pouvoir appliquer sans gêne, et surtout sans commettre de fautes contre les principes qui leur servent de base. Un cours de thèmes, où on montrerait l'emploi de ces principes, et où on enseignerait à éviter les fautes, manquait à l'étude de l'harmonie. M. Perne vient de publier un traité conçu sur ce plan. Cet ouvrage ajoutera à la réputation de son auteur (1). FRANCŒUR.

ou séparément, à l'usage des écoles primaires et de charité, etc.; par A. CHORON, membre de la Légion-d'Honneur, correspondant de l'Institut. Chez l'auteur, rue du Mont-Parnasse, et quai des Augustins, no 5. (1) Cours élémentaire d'harmonie et d'accompagnement, composé d'une suite de leçons graduées (présentées sous la forme de thèmes et d'exercices), au moyen desquelles on peut apprendre facilement la composition vocale et instrumentale: ouvrage spécialement disposé pour les élèves, et offert aux professeurs pour faciliter l'enseignement, par F. L. PERNE. Prix marqué, 60 fr.

II. ANALYSES D'OUVRAGES.

SCIENCES PHYSIQUES.

PHILOSOPHIE ANATOMIQUE. DES MONSTRUOSITÉS HUMAINES (1), par M. le chevalier GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, membre de l'Institut (académie des sciences), professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, etc.

La science de la nature présente au philosophe, dans son histoire, un phénomène bien digne de ses méditations. A son origine, créée tout entière par la fertile et brillante imagination des Grecs de l'Ionie, on la voit commencer par quelques principes simples, desquels naissent ou se développent, comme sous la main de Dieu même, cette variété d'êtres, de substancès, qui constituent l'univers ; et, après plus de deux mille la retrouvons plus timide et plus sage, ne s'appuyant que sur des faits; mais arrivant encore à cette simplicité de principes, à cette unité de cause d'où elle était origi

ans, nous

(1) Ouvrage contenant une classification des monstres; la description et la comparaison des principaux genres; une histoire raisonnée des phé nomènes de la monstruosité et des faits primitifs qui la produisent; des vues nouvelles touchant la nutrition du fœtus, et d'autres circonstances de son développement; et la détermination des diverses parties de l'organe sexuel, pour en démontrer l'unité de composition, non seulement chez les monstres, où l'altération des formes rend cet organe mécon naissable, mais dans les deux sexes; et de plus, chez les oiseaux et chez les mammifères. Paris, 1822, chez l'auteur, rue de Seine-Saint-Victor, n° 33. Un vol. in-8° avec atlas. Prix, ro fr., et 12 fr. par la poste. Nous avons rendu compte du premier volume de cet ouvrage, des organes respiratoires. Voy. Revue Encyclopédique, T. III (1819), pag. 32-40; et T. V (1820), pag. 218.232.

traitant

nairement partie. Il semble qu'une force invincible porte ou ramène sans cesse l'esprit humain vers ce point unique et central, duquel tout émane ou auquel tout aboutit, dont le besoin paraît être inhérent à notre nature, où nous tendons par essence, comme vers un repos sans lequel tout est agitation, incertitude et malaise.

Mais comme les penchans les plus nobles et les plus légitimes ne peuvent nous faire arriver àu bien, qu'autant qu'aucune passion ne nous égare, de même cette tendance vers l'unité ne peut nous faire arriver au vrai, qu'autant qu'un`jugement sain nous guide et nous éclaire; or, si l'on en juge par la différence des résultats auxquels tant d'efforts dirigés dans le même sens ont conduit, soit qu'on ait envisagé la nature dans son ensemble ou seulement dans quelques-unes de ses parties, on est obligé de conclure que si la Providence a profondément gravé en nous le sentiment du simple, elle n'a pas été à beaucoup près aussi généreuse, quant au sentiment du vrai.

L'organisation des êtres vivans est un des sujets qui ont le plus exercé les esprits, dans la vue de ramener à un type commun les formes innombrables sous lesquelles elle se présente à nous; et c'est aussi un de ceux qui ont fait naître les idées les plus hétérogènes et les plus étranges. Sans doute la matière était difficile; mais les erreurs où l'on s'est laissé entraîner, viennent moins encore de cette cause que d'un vice de raisonnement dont les naturalistes se sont d'autant moins défiés, que jusqu'à présent, chez nous du moins, ils avaient plutôt procédé par le moyen de la généralisation, qui veut des faits, que par celui de l'abstraction, qui se contente davantage de raisonnemens. Ils ont pensé qu'ils pouvaient regarder les spéculations de leur esprit comme des réalités du même ordre que les phénomènes physiques; que les conséquences qui se déduiraient des unes, seraient de même nature que ceiles

« PreviousContinue »