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qui l'a frappée, et l'étendue de ses relations commerciales, qui doivent avoir fait répandre une plus ou moins grande quantité de ses monnaies.

M. Mionnet a dû balancer toutes ces considérations. Son ouvrage a déjà rendu le plus grand service aux sciences et aux arts, en préservant de lá destruction une grande quantité de monumens, et en rendant faciles les moyens de trái– ter, entre les vendeurs et les acquéreurs de médailles, ou les amateurs qui veulent faire des échanges. Il n'y a pas, dans le Levant, un consu' qui n'ait un exemplaire du Mionnet, ou un voyageur instruit qui n'en fasse son vade mecum.

Il est bon d'ajouter que cet ouvrage sert de catalogue à plus de vingt mille empreintes de médailles que M. Mionnet a répandues dans l'Europe; elles y ont propagé le goût de lá science et la connaissance de la numismatique; et tous les grands cabinets, ainsi que plusieurs lycées et académies de l'Europe, se sont empressés de les acquérir. Il serait utile que chaque bibliothèque publique, chaque musée, chaque université possédât cette collection, avec laquelle on peut s'instruire aussi bien qu'avec les médailles elles-mêmes, et qu'on peut acquérir pour un prix modique, tandis qu'on ne peut réunir des suites de médailles qu'avec beaucoup de tems et de dépense, et que, même avec ces deux moyens, on est toujours bien loin de pouvoir former des séries complètes.

Il serait inutile d'insister davantage sur le mérité réconnu d'un ouvrage qui a sa place dans toutes les grandes bibliothèques, et dont les conservateurs des cabinets de médailles font un usage journalier. On ne peut qu'engager l'auteur à continter courageusement sa longue entreprise, et rendre justice à la persévérance et au talent avec lesquels il met en œuvré ses connaissances positives dans la numismatique.

DUMERSAN,

Du cabinet des médailles de la bibliothèque du roi.

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LIVRES ÉTRANGERS (1).

· AMÉRIQUE.

ÉTATS-UNIS.

1.- Consideration upon the art of Mining, to which added reflections on its actual state in Europe, and the advantages which would result from an introduction of this art into the United States. Philadelphia, 1821, in-8°.

L'auteur de cet ouvrage, M. KEATING, de Philadelphie, qui a eu l'avantage de suivre, pendant plusieurs années, les cours de l'École des mines de Paris, ayant été nommé, à son retour aux États-Unis, professeur de chimie au collége de cette ville, a publié une dissertation trèsintéressante sur l'exploitation des mines. Cette dissertation, dont nous venons de donner le titre, se divise en trois parties. Dans la première, l'auteur traite du travail des mines, des sciences sur lesquelles l'art du mipeur est fondé et de leur application. Il représente, dans la seconde, la nature des mines, et l'importance de l'art du mineur comparée à celle des arts en général. Dans la troisième, il envisage l'état actuel des mines en Europe, et les avantages qui résulteront pour les États-Unis, de l'introduction de cet art, les obstacles qui s'y opposeront et la possibilité de les surmonter. M. Keating fait observer qu'il n'existe pas aux États-Unis de loi sur les mines. La réserve du cinquième de la mine d'or et d'argent, pour le compte de l'état, ne peut être considérée comme une loi, mais bien comme une restriction à sa vente. Cette réserve est, à mon avis, très-impolitique, en ce qu'elle tend à paralyser l'exploitation de ces métaux, ou du moins à faire naître de grands abus. Il n'est pas à ma connaissance qu'elle ait jamais été mise en vigueur; mais, s'il arrivait qu'elle le fût, le mot ore (minérai) est tellement vague, qu'il en résulterait des difficultés sans nombre pour son application. Il existe aux États-Unis des mines de toute espèce: mais on ne s'y est encore sérieu

(1) Nous indiquerons par un astérisque (*) placé à côté du titre de chaqne ouvrage, ceux des livres étrangers ou français qui paraîtront dignes d'une attention particulière, et dont nous rendrons quelquefois compte dans la section des analyses.

scment occupé que de l'exploitation du fer, du plomb et de la houille. L'introduction de l'art du mineur ne peut donc manquer d'avoir pour eux les plus heureux résultats. D'abord, ils ne seront pas dans la nécessité d'avoir recours aux autres nations pour les articles de commerce les plus indispensables; 2o ils se procureront, à un taux plus bas, les substances métalliques qu'ils tirent aujourd'hui de l'étranger; 3o l'augmentation de la quantité des métaux ne peut manquer de faire faire, Etats-Unis, de grands progrès aux sciences et aux arts qui intéressent le plus la civilisation. W-N.

aux

2. (*)— A journal of travels in England, Holland and Scotland, etc. – Journal de Voyages en Angleterre, en Hollande et en Écosse, etc., en 1805 et 1806; avec des additions considérables, tirées principalement` des manuscrits de l'auteur, Troisième édition. New-Haven, 1820; 3 vol. in-12 d'environ 300 pages chacun.

En 1804, le collége de Yale, aux États-Unis, consacra une somme à l'agrandissement de sa bibliothèque, à des appareils chimiques et autres objets de sciences et d'arts, et envoya en Europe un commissaire chargé › de faire ces divers achats. C'était M. Sullivan, qui, s'étant imposé la loi de rédiger jour par jour des notes détaillées de son voyage, les fit passer successivement à ses amis en Amérique. Elles acquirent une telle publicité, qu'il devint bientôt nécessaire de livrer l'ouvrage à l'impression. La première édition, donnée en r810, et la seconde, qui eut lieu deux ans après, n'avaient chacune que deux volumes. L'auteur, dans la défiance où il était du jugement du public, avait modestement fait subir à son manuscrit des retranchemens considérables; mais le succès surpassa ses espérances, de sorte qu'en dernier lieu il vient de reproduire sa relation, telle à peu près que l'impression immédiate des hommes et des choses la fit échapper originairement de sa plume. Chaque volume est divisé en un certain nombre de numéros, qui sont séparés eux-mê. mes par paragraphes, presque tous remplis d'agrément et d'instruction. Sciences et arts, mœurs et coutumes, gouvernement, antiquités, etc., tout est de son ressort, et les détails qu'il présente de chacun de ces objets sont souvent mêlés d'anecdotes curieuses qui leur donnent un nouveau prix. Ce qui doit surtout faire rechercher ces notes, c'est le ton de candeur avec lequel elles sont écrites; l'auteur dit librement toute sa pensée, comme un homme qui, en écrivant, n'avait point en vue la publicité de son livre; mais son blâme n'est jamais du dénigrement, même dans l'examen de ce qui lui est le plus antipathique dans les mœurs et les manières actuelles des Anglais. On démêle cette indulgence qu'inspire une origine commune, et un lien de patrie que rien n'a pu

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briser tout-à-fait. On dirait l'un des enfans d'une grande famille, qui, après avoir passé une partie de sa vie à la campagne, est souvent choqué, à son retour, des habitudes et du train de la maison paternelle, et le dit ingénument; mais son amitié perce jusque dans ses reproches, et l'air de famille se fait toujours remarquer dans sa physionomie. Entre mille traits curieux dont ce Voyage abonde, j'en citerai un seul qui m'a vivement frappé. L'auteur raconte avoir vu à Leicester la bière de Richard III, construite en auge pour abreuver les chevaux. Les peuples ne pourraient-ils pas s'arranger pour flétrir de même, par quelque vil emploi de leur cercueil, la mémoire de tous les tyrans? Il me semble que cette leçon, qui pourrait être variée de cent manières différentes, serait plus efficace que toute autre, et parlerait plus puissamment aux esprits. AIGNAN, de l'Institut.

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Poésies, par William B. TAPPAU, Philadelphie, 1822;

En 1819, M. B. Tappau fit paraître un petit recueil de poésies, qui furent assez goûtées du public américain. Ce premier succès l'encouragea, et il publie aujourd'hui ses nouvelles inspirations. Les plus remarquables sont des Vers sur la Sainte-Alliance, et le Chant d'un guerriør du Chili. L. S. B.

EUROPE.
GRANDE-BRETAGNE.

4. Nature displayed, etc. La Nature dévoilée; par le docteur Siméon SCHAW, professeur de grammaire à Hanley, Londres, 1822, 3 vol. ornés de gravures.

L'ouvrage de Pluche, sur les Beautés de la Nature, fut traduit en sanglais dès qu'il parut : depuis 1730 jusqu'en 1760, on en imprima plus de vingt éditions à Londres. Les nouvelles découvertes en histoire naturelle, en botanique, etc., ont fait vieillir l'ouvrage; mais on en désirait un du même genre qui pût le remplacer. L'ancien était en 4 vol., et contenait beaucoup de puérilités : de plus, on y avait ajouté un supplément en 3 gros vol., qui n'avait aucun rapport à l'ouvrage, et qui acheva de le décréditer. M. Schaw a entrepris de faire un choix dans les Beautés de la Nature de Pluche, et dans les meilleurs naturalistes modernes.

5.- A view of the structure, functions, and disorders of the stomach, and alimentary organs of the human body, etc. - Examen de la structure, des fonctions et des maladies de l'estomac, ainsi que des organes

scment occupé que de l'exploitation du fer, du plomb et de la houille. L'introduction de l'art du mineur ne peut donc manquer d'avoir pour eux les plus heureux résultats. D'abord, ils ne seront pas dans la néces sité d'avoir recours aux autres nations pour les articles de commerce les plus indispensables; 2o ils se procureront, à un taux plus bas, les substances métalliques qu'ils tirent aujourd'hui de l'étranger; 3o l'augmentation de la quantité des métaux ne peut manquer de faire faire, aux Etats-Unis, de grands progrès aux sciences et aux arts qui intéressent le plus la civilisation. W-N.

2. (*)—A journal of travels in England, Holland and Scotland, etc. – Journal de Voyages en Angleterre, en Hollande et en Écosse, etc., en 1805 et 1806; avec des additions considérables, tirées principalement des manuscrits de l'auteur, Troisième édition. New-Haven, 1820; 3 vol. in-12 d'environ 300 pages chacun.

En 1804, le collége de Yale, aux États-Unis, consacra une somme l'agrandissement de sa bibliothèque, à des appareils chimiques et autres objets de sciences et d'arts, et envoya en Europe un commissaire chargé › de faire ces divers achats. C'était M. Sullivan, qui, s'étant imposé la loi de rédiger jour par jour des notes détaillées de son voyage, les fit passer successivement à ses amis en Amérique. Elles acquirent une telle publicité, qu'il devint bientôt nécessaire de livrer l'ouvrage à l'impression. La première édition, donnée en r810, et la seconde, qui eut lieu deux ans après, n'avaient chacune que deux volumes. L'auteur, dans la défiance où il était du jugement du public, avait modestement fait subir à son manuscrit des retranchemens considérables; mais le succès surpassa ses espérances, de sorte qu'en dernier lieu il vient de reproduire sa relation, telle à peu près que l'impression immédiaté des hommes et des choses la fit échapper originairement de sa plume. Chaque volume est divisé en un certain nombre de numéros, qui sont séparés eux-mê. mes par paragraphes, presque tous remplis d'agrément et d'instruction. Sciences et arts, moeurs et coutumes, gouvernement, antiquités, etc., tout est de son ressort, et les détails qu'il présente de chacun de ces objets sont souvent mêlés d'anecdotes curieuses qui leur donnent un nouveau prix. Ce qui doit surtout faire rechercher ces notes, c'est le ton de candeur avec lequel elles sont écrites; l'auteur dit librement toutė sa pensée, comme un homme qui, en écrivant, n'avait point en vue la publicité de son livre; mais son blâme n'est jamais du dénigrement, même dans l'examen de ce qui lui est le plus antipathique dans les mœurs et les manières actuelles des Anglais. On démêle cette indulgence qu'inspire une origine commune, et un lien de patrie que rien n'a pu

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