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ans, sourd & muet de naissance, qui, en trois ou quatre mois, avait appris tout seul, sans maitre, sans la science de la Mutologie, & de la Surdologie, & de la Semalogie, a parler & a repondre a toutes les questions, que des theologiens habiles lui avaient fait, sur Dieu, sur l'ame, sur la bonte & la malice morale des actions, &c." Toutes ces connaissances lui sont entres, dit on, par les yeux. † On dit, que tous les sauvages, dont les langues sont si extremement pauvres, sont instruits comme cela. Cela me rappelle, ce que je viens de lire toute a l'heure, dans une gazette Anglaise, ou il est parle d'un voleur, qui avait ete traduit devant la justice, pour avoir vole une chose, pour la quelle il n'y avait point de nom, dans la langue Anglaise, la quelle pourtant n'est pas pauvre. Le plaignant ne savait pas nommer la chose volee, quoiqu' on la connaissait. Le juge n'en savait pas le nom, le jury, les avocats, les grammairiens, les philoso phes non plus; le voleur a ete absous. Vous trouverez ce fait rapporte dans le Morning Chronicle du 4 Aout, 1824.

Vous me repondrez peut-etre, Mr. L'Abbe, que ce jeune homme de Chartres, ou le jeune Arrowsmith, parlaient comme des Perroquets, sans savoir ce qu'ils disaient. Eh! Mon cher Abbe, cela n'arrive-t-il pas tous les jours a des gens, qui ne sont ni sourds ni muets, au contraire, qui ont la langue bien pendue, et l'oreille tres fine. Demandez les, ce que les habiles Theologiens de la Sorbonne ont demande au jeune homme de Chartres, ce que c'est Dieu, ce que c'est l'ame, ce que c'est l'immortalite, et vous allez voir ce qu'il vous reponderont; mais ne montons pas si haut, demandez leurs idees, ou ce qu'ils pensent, lorsqu'ils recitent les chapelets, des litanies en Latin, & si vous ne connaissez pas de ces perroquets, (implumis bipes), venez chez-moi, et je vous ferai faire la connaissance d'une demi douzaine, mais dans le pays vous en trouverez par millions, plus que sur les arbres dans les forets du Bresil.

Vous savez bien, M. l'Abbe, qu'il y a des peuples, qui sont paradoxes, il y en a d'autres qui sont sophistes; avec ces deux leviers on remue le Ciel & la Terre, on peut tout nier & tout demontrer.

Voyez l'Hist. de l'Academ. R. des Sc. de Paris pour l'an 1703, page 18.

This is a mistake of the Baron de Zach, as this young man had, from some internal unknown cause, recovered his hearing unexpectedly, and without any medical treatment, at that age; and then learned to speak, and to use language, by means of his hearing, as any hearing child does.-See the case, in the Introduction to Buffon's Natural History, and in the Memoirs of the Parisian Royal Academy for 1703, as above quoted

Les Anglais aiment beaucoup les paradoxes, et Mr. Arrowsmith est Anglais. L'autre jour un General Anglais, qui avait fait la guerre en Egypte contre les Français, vint me voir; entre plusieurs paradoxes, qu'il m'a debite, il y avait encore celle la, que la peste n'etoit pas contagieuse; que les quarantaines n'etaient que des prejuges, les precautions contre la contagion de la Charlatanerie, et souvent de la fourberie; pour le prouver, il m'a dit, que les soldats Anglais n'avaient jamais ete atteints de cette maladie, quoi qu'ils etaient campes avec des Turcs, qui en mouraient par milliers. Les precautions auraient ete inutiles, on en usait pro forma, mais les chats, les rats, les chiens, les pigeons, les oiseaux allaient & venaient, comme ils voulaient, d'une maison a l'autre, il n'y avait point de quarantaine pour eux. Les sordats Anglais tuaient des corbeaux sur des cadavres des pestiferes, et en prenaient les plumes pour ecrire, & jamais la peste n'a ete dans l'armee Anglaise, c'est l'ophtalmie, qui leur a fait plus de mal que la peste; quelques soldats sont bien morts de la peste, mais rarement; c'est plutot la dysenterie & la fievré ardente, qui ont emporte beaucoup de monde & non la peste. Cette derniere maladie est endemique, comme la fievre jaune,* la petite verole, contagieuse par circonstance, chez les peuples etran. gers, et non par consequence; c'etait aussi l'opinion de plusieurs medecins Français & Espagnols, qui avaient ete envoyes par les gou. vernemens a Barcellone, lorsque la fievre jaune y avait fait tant de ravage, il y a trois ans. Le General Anglais me demandait ensuite, si je connaissais beaucoup d'Europeens, qui sont morts de la peste? Nous avons repasse tous les celebres voyageurs dans l'Orient, qui y sont morts; il y en avait plusieurs douzaines,-"pas un seul est mort de la peste! la plupart de la dysenterie, ou du chaud mal!!” Je vous rapporte cela, pour vous faire voir, a quel point on peut pousser le paradoxe, le sophisme & la contradiction. Nous vivons aujourd 'hui dans un siecle, ou l'on contredit tout, ou l'on doute de tout, meme des Saintes Ecritures. Chacun raisonne selon ses interets, selon son systeme, ou son hypothese, qui lui convient le mieux; les jesuites, les derviches, les faquirs, les bramins. Probablement il convenait a Mr. Arrowsmith de dire, qu'il avait înstruit son petit frere, sans le secours de la science de la Mutologie! Cette science est devenue tres-necessaire dans notre siecle, mais elle ne l'etait pas au tems, quand Esop dit, que tous les animaux parlaient.

There is, nevertheless, no question more disputable, at this moment, among medical men, than the contagiousness of these two diseases-plague and yellow fever.

Mais consolez-vous, Monsieur l'Abbe, il y a des Arrowsmith dans toutes les sciences, meme dans les mathematiques: pourquoi n'en aurait il pas dans la mutologie & la surdologie?

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To Mr. Charles E. H. Orpen, M. D.

Secretary for Correspondence, of the Committee of the National Institution, for the Education of the Deaf and Dumb Children of the Poor, in Ireland,

DUBLIN.

Dear Sir,

WITH earnest pleasure I regard the Irish people particularly, for I keep thencefortht the opportunity of asking your news; so I take the occasion, that Mr. Otway Herbert, bearer of the presents, is come to visit our establishment, to direct you my duties.

I hope you will have now received our last Letter, dated 5th November, 1826, by which we asked you to send us your Eighth Report, that was still wanting. We have received several copies of the Ninth Report, and in the hope you will favour us of the

am extremely pleased to see.

+ obtain thereby.

76 Letter from a Deaf Master in the Bordeaux School.

followings, and of your Notices, we are very thankful to the goodness, you have always used with this Institution.

Presenting you the compliments of our dear Director, Padre Assarotti, and that of the Abbe Boselli, and of all the pupils,

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From the Bordeaux Institution, the following Letter has been received, written by one of the masters, who is himself Deaf and Dumb :

Monsieur, & respectable ami,

Bordeaux, 30 Aout, 1826.

Je reçois chaque annee, avec autant de reconnoissance que de plaisir, les rapports de l'Institution des sourds-muets de Dublin, que vous avez la bonte de m'envoyer. Si je ne vous en ai encore accuse reception, c'est que les occasions m'ont manque; un de ines amis m'en offre une et je la saisis avec empressement, pour vour remercier de vos envois; et en meme tems pour vour prier d'ac. cepter les petits imprimes, qui ont ete faites a l'occasion de l'exercise public, qui a eu lieu cette annee. Je souhaite, qu'ils vous interessent, autant que m'ont interesse les votres. Vous m'avez demande, s'il y avait en France quelques nouveaux ouvrages sur les sourdsmuets. Je n'en connois par encore, mais je vous indiquerai le

Journal des sourd-muets et aveugles, publie par M. Bebian, ancien Instituteur des sourd-muets de l'ecole de Paris: les talens et l'experience, que ce professeur a acquis, me font desirer, que son journal ait tout le succes possible; il sera d'autant plus utile, qu'il est destine a recevoir les observations de tous les hommes, qui se sont devoues a l'instruction des sourd-muets. Vous en concevrez aisement toute l'utilite sans que je m'etende d'avantage; on s'abonne chez Mr. Bebian, Boulevard du Mont Parnasse a Paris, le prix le l'abon nement est de 13 francs pour six mois.

Je profiterai de cette occasion, pour vous prier de vous interesser, aupres de vos compatriotes, en faveur d'un etablissement d'instruction publique a sous la direction de Mr. —, mon ami, jeune homme de talens, qui merite sous tous les rapports la confiance publique; il a envoye, sous les auspices de Mr. - des renseignemens pour les faire inserer dans The Evening Post; vous m'obligeriez infiniment de vous occuper, si vous le pouvez de cette petite affaire, en meme de la prendre a cœur ; mille pardon, mon cher Monsieur, de l'embarras que je vous occasionne; en revanche, si je suis assez heureux pour pouvoir vous etre de quelqu'utilite dans ce pays; comptez sur ma reconnoissance, et disposez en toute liberte de moi, comme d'un ancien ami, qui vous estime et vous aime de tout son cœur.

FRANCOIS GARD,

Instituteur a l'ecole Royale des
Sourd-muets de Bourdeaux.

P.S. Je vous apprends, avec bien de la peine, que Mr. L'Abbe Goudelin, que vous avez connu, n'est plus attache a l'etablissement. Il a ete nomme Superieur des Missions du Diocese.

Massieu a perdu sa place a l'Institution de Paris; il a reste deux ans a Bordeaux, sans pouvoir etre employe; maintenant il est a Rhodez, Department de L'Aveyron, occupe de l'instruction de quelques sourds-muets dans l'ecole fondee par Mr. Perier, maintenant directeur de celle de Paris.

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