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Mr. A's censures of teachers, unjust as to the Continent. 63

tions publiques, qui est ce qui le leur refusera? Pas les Gou-` vernements, parcequ'ils aiment trop le bien civil, moral & religieux de leurs peuples: pas les Instituteurs, car ils se font meme un honneur de pouvoir la communiquer; bien surs, que par ce moyen leur merite & leur gloire ne fait que s'augmenter. Si l'on ne veut pas leur faire grace de vertu, ils le doivent a leur amour propre. C'est donc ce que dit Mr. Arrowsmith: "il n'y a point de mystere dans l'instruction des sourd-muets: ce sont des procedes simples & naturels (p, 18.);" il suffit, mais il faut les savoir saisir.

Les Instituteurs des Etablissemens, qui existent, dit Notre auteur, dans son introduction, exigent de grandes sommes, pour ce pretendu secret, et obligent celui, qui en a appris le mystere, a ne pas s'en servir, pour un nombre d'annees determine, sous peine d'une

autre somme.

Quelque soit la fantaisie, qui ait pris Mr. Arrowsmith, de faire des charges aux Instituteurs des sourd-muets, dans les etablissemens eriges a leur instruction, il devait s'y prendre avec moins de generalite, ou avec plus de preuves, a l'appui de son assertion: et je serais tente de dire, que son livre ne doit avoir, dans la bibliographie Anglaise, qu'une place parmi ces libelles infamatoires, qui n'ont d'autre merite, que de rendre publique l'acrimonie de l'auteur. Je suspends cepourtant la decision, & je donnerai une autre explication, qui sera moins facheuse pour Mr. Arrowsmith. Malgre toutes les reflexions, que j'ai faites, tous les renseignemens, que j'ai pris, je ne trouve pas une seule, des nombreuses Institutions pour l'education des sourd-muets, qui se trouvent sur le Continent, a qui cette imputation puisse raisonnablement s'appliquer. Toutes, exceptees celles, dont les Instituteurs n'ont tire leurs leçons que de leur propre genie, doivent l'origine a celle de Paris. C'est la qu' ont ete instruits M. L'Abbe Storck pour Vienne, Sylvestre pour Rome, Ulrich pour Geneve, Dangulo pour Madrid, Delo pour l'Hollande, Salvan pour Riom en Auvergne, Saint-Semin & Vive pour Bordeaux, Guyot pour Groningue, Beylot pour Bath en Angleterre, Mme. Blouin pour Angers, Mme. Eymery, pour le Mans, &c. &c. Qui a donc eu la direction de l'instruction & de l'education des sourd-muets a Paris? Les Abbes De l'Epee, et Sicard, & son suc、 cesseur, que je crois etre Mr. Perier. Les deux premiers sont ceux, qui ont forme des eleves, pour propager cet art. Or l'Abbe De l'Epee n'avait pas besoin de prendre de l'argent; il avait a luí du bien pour 10 mille francs de rente, dont il ne depensait que 2400 pour soi, & sacrifioit le reste, tout aussi bien que sa vie & sa sante, au bonheur de ses eleves. Il n'etait pas interesse; temoin son refus a recevoir une de ces dignites ecclesiastiques, que l'ordinaire des hommes cherche avec tant de soins & d'intrigues; temoin la generosite avec laquelle il publia ses deux ouvrages de 1776 & de 1784, qu'il aurait pu tenir en secret, et en former un mystere

64 All continental teachers taught new masters gratuitously.

selon les expressions de Mr. Arrowsmith; temoin l'offre d'instruire gratuitement la jeune demoiselle sourd muette, dont l'interessa Joseph 2, ou le sujet, qu'il aurait voula lui envoyer, pour en faire le Directeur d'un etablissement, a eriger a Vienne; temoin la reponse par la quelle il refusa la proposition d'une riche abbaye, que lui offrait l'Empereur: temoin enfin la liberalite qu'il vouloit cesser a ce Suisse, tombe dans la misere, qu'il avoit instruit dans l'art des signes. Sicard peut-etre serait-il capable d'interet? Je ne connois pas assez sa situation, mais je sais qu'il avait plusieurs autres ressources, independantes de l'Institution des sourd-muets, d'ou il a pu tirer de quoi satisfaire a son necessaire; c'est pourquoi je ne le croirai jamais criminel d'un lucre impue, qu'j'ose appeller une Simonie.

J'ai trop d'opinion de la nation Française pour m'y reduire: ils ont trop d'orgueil, pour s'exposer au ridicule, qu'ils craignent si fort. J'aime a ajouter, que les besoins absolus et factices d'un Ecclesiastique, etant assez plus bornes, que ceux d'un Laic: on ne peut leur supposer un interet si grossier, sans leur faire le plus grand tort; & avant que de le faire, il faut avoir des preuves.

L'Institution de Vienne, etablie par l'Abbe Storck, et dirige ensuite par Mr. May, a fait aussi des eleves pour d'autres etablissemens, & singulierement pour Waitzen en Hongrie, un autre pour Wilne en Russie, et Mr. Scagliotti, qui a maintenant une ecole a Turin: mais je suis bien loin de supposer, qu'en communiquant leurs idees a d'autres Instituteurs, ils ayent exige un payement, comme Mr. Arrowsmith dit, que le fait toute la generalite des precepteurs de sourd-muets.

Le P. Assarotti a aussi donne connoissance de sa methode a plusieurs personnes, & particulierement aux Abbes De Bonis & Bagutti pour l'Institution de Milan, & Buffetti et Marcacci pour Pise: mais at il exige un payement, pour cette direction? Les a 't il obliges de ne pas s'en servir, pour qui que ce soit, qu'apres un certain nombre d'annees? Ils vivent, qu'ils parlent; devoiler un erime, & soutenir la verite est toujours une tache honorable, uné cause de la plus grande justice; qu'ils parlent. Au contraire l'on sait bien, quel disinteret forme son caractere, l'on sait tout le bien, qu'il fait a l'Institution en general, et a plusieurs sourd-muets en particulier, par le moyen des appointements, qu'il tient du Gouvernement; et ce que je trouve encore extraordinaire, c'est, qu'il a sçu inspirer les memes sentiments a deux des employes superieurs de l'etablissement, qui ayant renonce a leur honoraire, en faveur de l'Institution, pretent leur service charitable gratuitement. Certes ce n'est pas la le trafic, que Mr. Arrowsmith pretend imputer a tous les Instituteurs de sourd-muets; c'est etre bien plus Philosophes & plus Philantropes, que ne le dit Notre, auteur: et tout le Continent peut se feliciter d'avoir cet avantage, sur les derniers Bretons.

Contrary conduct of former English and Scotch Teachers. 65

Je viens de passer en revue presque tous les etablissemens, qui sont les plus connus, & je n'y ai pas trouve ce que je cherche : je dois donc conclure, que, ou Mr. Arrowsmith a fait une fausse accusation, ou que marchander sur les œuvres de la misericorde, sur les bienfaits de la Providence, sur les moyens de donner a nos semblables la connoissance d'un Createur, d'une divinite, d'une gloire eternelle, est une operation reservee a l' ile, qu'on se plait a appeller la patrie des philosophes & des philantropes. Je vois en effet que le Comite de l'Institution des Sourd-muets de Dublin, apres s'etre dirige successivement, & sans fruit a Mr. Watson, Maitre a l'Asile de Londres, et a l'Institution de Birmingham, pour qu'ls eussent la bonte d'indiquer un sujet habile, a diriger l'Institution, qu'ils se proposoient d'eriger,-eut recours a M. Kinniburgh, Maitre de l'Institution d'Edimbourg; et celui-ci repondit, qu'il se preterait volonsiers a instruire le sujet, qu'on aurait voulu lui addresser, apres deux ans, ou aurait cesse l'engagement, qu'il avait contracte avec la Famille Braidwood: & a l'Epoque indiquee, s'y preta sur la personne du Quaker Humphreys, moyennant une compensation de 150 livres Anglaisses, puisque lui-meme avait ete oblige de payer une somme plus considerable a ses Instituteurs Les Braidwood. Les Anglais sont negociants par necessite, & par habitude; ils trouvent leurs

• Third Report of the National Institution, for the Education of the Deaf and Dumb of Ireland. (1819 in 12mo. pages 9, 10, 11.) † 3600 francs de France.

The circumstances, to which the Abbe Boselli alludes, are as follows:

At the commencement of 1816, when Dr. Charles Orpen had interested a number of persons, about the neglected state of the Deaf and Dumb in Ireland; and had in some degree succeeded in instructing a Deaf and Dumb boy, as mentioned in the First Report, with a view to bring him forward in a few lectures on the subject, in order to excite public attention, and induce them to found an Institution for their education; he wrote to the master of the London Deaf and Dumb Asylum, to mention what he was doing, and how far he had succeeded; what his plans were; that he had no intention whatever of engaging himself in the education of the Deaf, after his immediate object was accomplished; and therefore applied to him, to know would he give up one of his assistants, to be master of the School, which he felt certain would be commenced in a few months; or would he instruct any one, whom the Provisional Committee, in Dublin, might choose, as a fit person to be its future master. He at the same time mentioned, that in his imper

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Unsuccessful attempts to get a master for the

marchandises dans les sciences & dans les arts! Le commerce est expose a des banqueroutes; que la Providence les en pre

serve.

fect attempts to teach the boy articulation, he had derived assistance from his work, "on the Instruction of the Deaf and Dumb."

To this letter the following reply was received:

Dear Sir,

Kent Road, Jan 15, 1816.

Your letter of the 1st instant has been in my possession for a day or two past: I wished to find leisure to reply to it rather at length: unfortunately, circumstances do not admit of that for the present. &c. &c.

I wish I could second your views, by pointing to an individual suitable to the undertaking; but not being able to do so, I deem it better to state this in short, than to hold you in suspense, though I trust that this will not discourage you from calling the attention of the affluent and humane, to the case of the indigent Deaf and Dumb, by every means in your power. The principles upon which they may, can be, and are instructed, are in the hands of the public. I rejoice to find that they are felt and understood. In process of time they will be more generally practised. Moral qualities and physical circumstances are only wanting to render them so.

Wishing you every possible success, in every sincere endeavour to do good to the Deaf and Dumb; and hoping from time to time to be gratified with an account of your progress,

To Dr. Charles Orpen.

I am,

Dear Sir,

Your's faithfully,

JOSEPH WATSON.

Il y a d'autres accusations, que Mr. Arrowsmith fait aux Instituteurs des Sourd-muets, et qui ne peuvent pas non plus se rapporter

Enquiries of a similar kind, were then made at Birmingham, but it was ascertained, that the late Mr. Thomas Braidwood, Jun. whose father had instructed Dr. Watson, had no assistant, that he could give up, and would not teach any one, without being well paid, and without his entering into an engagement, not to teach any one else for some years.

Attention was then directed to the Edinburgh School, but on enquiry, it was found, that its master, Mr. Robert Kinniburgh, Sen. had been instructed by Mr. Braidwood, Jun, and was bound in an engagement, not to communicate his knowledge to any one, for seven years, of which about two remained unexpired.

Had the persons in Dublin, who were interested about the Deaf and Dumb, not been as much in earnest as they were, and determined to succeed, whatever efforts or sacrifices it might cost, these unexpected discouragements and difficulties would have been sufficient to have made them abandon the enterprise.

Disappointed thus in all their applications to the existing British Schools, for teachers, which the Committee had conceived would be the least difficulty in their undertaking, having naturally supposed, that to excite public interest, and get subscriptions, were the main obstacles, they found themselves obliged, (as they had not money enough to enable them to send a master to the Continent to Le taught, and were not then aware, that he would be instructed gratui tously at Paris,) to employ two young men, who had been ushers, or educated in Lancasterian Schools, to take charge of the sixteen pupils, whom they had collected, as mentioned in the First Report. These young men, Mr. Charles Devine, and Mr. Frederick Mack, knew nothing of the mode of instruction of the Deaf; however, Dr. C. Orpen told them what he had been attempting, and the Committee procured as many books, on the subject of their education, as they could. In this way, the School was kept alive for two years: the children learned a good deal, and money was accumulating during all that period. They again applied to the Edinburgh master and Committee, to educate a gentleman whom they had selected. They consented, under the following regulations"Ist. That Mr. Kinniburgh receive either 1507. British, down; or, if that is inconvenient, 507. a-year, for three years, as a remuneration for his trouble. 2ndly. The Directors expect, that the Dublin Institution will be very much on their guard, in not countenancing any plan, which might prove detrimental to the Edinburgh one, for their compliance with their wishes, in teaching Mr.

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