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» Notre ville de Toulouse a une véritable pépinière de sculpteurs sur meubles. La main-d'œuvre y est habile, les ouvriers sont nombreux, et ne demandent qu'à faire de l'industrie artistique. Il serait donc tout à fait heureux que la ville pût leur procurer d'excellents modèles, du goût le plus pur, conçus et réalisés dans notre région.

>> Toulouse a eu, incontestablement, son école de peinture très caractérisée; elle a maintenant une école de sculpture qui rayonne sur le monde entier, avec les Falguières, les Ponsin, les Idrac, les Mercié. Il est très facile, il est d enotre devoir de réaliser chez elle une brillante école de meubles sculptés.

>> La collection de poids est aussi une richesse tout à fait appréciable: elle est unique.

» M. Barry l'avait obtenue à l'aide de soins multipliés et de recherches presque infinies. La Stathmétique est, à l'heure qu'il est, une science qui vient en aide à l'Epigraphie, pour résoudre surtout les questions d'histoire municipale ou locale. Si nous avons la bonne fortune de réunir, dans le musée municipal que nous voulons fonder, la collection des poids de M. Barry, les savants, d'où qu'ils viennent, qui s'occupent de ces questions, seront nos tributaires. Nulle part on ne trouvera un pareil assemblage se rattachant à notre pays.

» Quant à la collection des objets sculptés, ce sont plutôt des bijoux d'étagère que des objets d'étude, proprement dits. Ils ont chacun leur valeur individuelle; on peut les séparer les uns des autres sans leur nuire.

» Certes, leur dispersion serait regrettable. Mais le budget d'une ville doit être, avant tout, réservé aux achats d'objets qui constituent des éléments d'instruction. Il ne lui est pas permis de faire œuvre de fantaisie admirable, quelque gracieuses et élégantes que soient les manifestations d'un art délicat et même élevé.

» Je remercie l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de la démarche qu'elle a accomplie auprès de moi, par votre intermédiaire, et je vous prie de l'assurer que je saisirai la première occasion favorable pour traiter, au nom de la ville, de l'acquisition des deux premières collections de M. Barry. »

M. FILHOL Communique à l'Académie un travail relatif à l'action que l'acide sulfhydrique exerce sur les solutions de sulfate de zinc et de chlorure de zinc. (Imprimé, p. 129.)

M. COMPAYRÉ fait un rapport sur un ouvrage de M. F. Boillier, intitulé L'Institut et les Académies de province.

15 mai.

21 mai.

M. BRUNHES communique à l'Académie la première partie de ses recherches sur l'écoulement de l'eau à travers les corps poreux et les couches filtrantes.

Prenant pour point de départ le beau mémoire du docteur Poiseuille qui porte pour titre: Recherches expérimentales sur le mouvement des liquides dans les tubes de très petits diamètres, et dans lequel sont nettement résumés les travaux antérieurs, M. Brunhes analyse ce mémoire et le rapport qu'en a fait Regnault à l'Académie des sciences le 26 décembre 1842. Il examine ensuite les recherches faites dans la même voie par MM. Graham, Duclaux, Decharme et Auguste Guéroult, rappelle les remarquables expériences de M. Janin et indique le travail de M, Schmidt sur le passage des liquides à travers les membranes organiques, ainsi que les résultats qu'a fait connaître M. Duclaux au sujet du passage des liquides à travers certaines plaques poreuses.

M. Brunhes résume aussi les recherches entreprises par des ingénieurs éminents pour assurer aux villes une bonne alimentation d'eau. Il rappelle les beaux travaux d'un ancien membre de l'Académie, de d'Aubuisson, qui dota la ville de Toulouse d'eaux excellentes et parfaitement aménagées; il indique quelques-unes des importantes applications qu'on a faites des procédés de la filtration naturelle et de la filtration artificielle pour le service des eaux potables. Mais il s'attache principalement à l'examen et à la discussion des expériences faites pour découvrir les lois de la filtration.

Les premiers essais de ce genre sont dus à Genieys (1835), mais ils n'ont pas été conduits assez loin, pour qu'on pût en tirer des conclusions précises. Plus tard, Darcy (1855), à l'occasion de l'installation des fontaines de Dijon, a institué des expériences qui ont fourni une première solution. Mais les résultats obtenus ne sont pas parfaitement concordants, les coefficients numériques qu'on en déduit présentent des écarts qui dépassent les de leur valeur moyenne et atteignent parfois la moitié de cette valeur. Le savant ingénieur crut néanmoins pouvoir déduire de ses expériences deux lois relatives à la filtration. Il les énonça, du reste, avec une réserve qu'on n'a presque jamais rappelée en les invoquant.

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Il paraît donc, dit Darcy, que pour un sable de même nature on peut admettre que le volume débité est proportionnel à la charge et en raison inverse de l'épaisseur de la couche traversée (1).

(1) Les Fontaines publiques de la ville de Dijon, par Darcy. Paris, 1856. Dunod,

éditeur.

M. Brunhes, après avoir examiné la méthode suivie et discuté les résultats obtenus par Darcy et ses collaborateurs, expose les recherches théoriques de Dupuit, qui s'est proposé de déduire les lois de la filtration des formules employées dans l'hydraulique à évaluer l'écoulement de l'eau, soit dans les canaux, soit dans les tuyaux. De pareilles formules ne pouvaient être acceptées à priori dans des conditions si différentes de celles qui avaient servi à l'établir. Aussi Dupuit justifie en définitive sa démonstration par les expériences de Darcy.

Il résulte de cet exposé qu'on n'a point encore la solution de plusieurs problèmes relatifs aux passages des liquides à travers les corps poreux et les couches filtrantes. Il y a donc intérêt à compléter et à étendre dans des conditions nouvelles et entre des limites différentes les recherches qui ont été faites à ce sujet. C'est ce que M. Brunhes a essayé de faire, et, après avoir mis à profit les travaux antérieurs, il a étudié successivement l'influence qu'exercent sur la vitesse d'écoulement la charge, la température, l'épaisseur et dans quelques cas les propriétés physiques de la masse perméable. Il indique quelques-uns des résultats obtenus et en fera connaître l'ensemble à l'Académie, dans une prochaine communication.

M. le Président donne lecture du discours qu'il doit prononcer en séance publique.

M. BARTHÉLEMY lit l'éloge de M. Leymerie et M. GATIENARNOULT celui de M. Eward Barry.

M. BARTHÉLEMY, appelé par l'ordre des lectures, est prié de remettre à une autre séance la communication de son travail, l'Académie devant entendre aujourd'hui les rapporteurs généraux du concours, et ayant aussi à statuer sur le sujet de prix à proposer pour l'année 1882.

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M. CLOS lit un rapport sur les médailles d'encouragement à décerner cette année dans la classe des sciences. M. ROSCHACH lit un rapport pour la classe des inscriptions et belles-lettres.

M. le Secrétaire perpétuel dit que les membres de la section de mathématiques ont été convoqués pour proposer le sujet de prix à décerner en 1882. Un membre, M. Forestier, a indiqué la question suivante :

29 mai.

5 juin.

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Etude d'une classe quelconque de surfaces obtenues par une méthode de transform tion fondée, soit sur le principe de dualité, soit sur tout

autre.

Faire ressortir quelque propriété remarquable de ces surfaces et ses applications géométriques ou autres.

Des explications sont demandées et données par MM. Brassinne, Endrès et Forestier.

L'Académie adopte le sujet proposé.

M. le Secrétaire perpétuel rappelle, à cette occasion, qu'avant la révolution, depuis l'année 1746, époque de la fondation de l'Académie, jusqu'en 1789, il y a eu lieu 15 fois de décerner le prix de mathématiques, et qu'il a été obtenu, une fois par Clairant, en 1750, 4 fois par Bossut en 1762, 1765, 1768, 1771 et une fois par Genty pour un mémoire sur l'influence de Fermat sur son siècle, relativement aux progrès de la haute géométrie et du calcul, etc. Mais depuis la restauration de l'Académie, en 1807, le prix de mathématiques n'a jamais été décerné, soit par faute absolue de mémoires envoyés, soit par faute de mémoires suffisants. Il faut espérer que nous serons plus heureux en 1882.

M. BRASSINNE, président, ouvre la séance par un discours.

- M. BARTHÉLEMY prononce l'éloge de M. Leymerie et M. GATIENARNOULT celui de M. Edward Barry.

M. CLOS donne lecture du rapport sur les médailles d'encourament à décerner dans la classe des sciences et exprime le regret de l'Académie qu'il n'ait été présenté aucun ouvrage pour le grand prix de l'année.

M. ROSCHACH lit un autre rapport sur le concours de la médaille de 120 francs à décerner dans la classe des inscriptions et belleslettres, et qui a été obtenue par M. Saint-Charles de Toulouse, et sur le concours des médailles d'encouragement à décerner dans la même classe.

Enfin, M. BRUNHES, secrétaire-adjoint, après avoir donné lecture des sujets de prix pour les années 1880, 1881 et 1882, proclame les noms des lauréats qui viennent successivement recevoir les prix qu'ils ont mérités.

L'ordre du jour indiquant les élections annuelles pour la nomination des membres du bureau et des comités pour l'année académique 18791880, le scrutin a donné successivement les résultats suivants :

Président, M. DUMÉRIL;
Directeur, M. ENDRÈS;

Secrétaire-adjoint, M. BRUNHES.

Comité de librairie et d'impression :

MM. SALLES, TIMBAL-LAGRAVE, Rozy.

Comité économique:

MM. MOLINS, BARTHELEMY, MOLINIER.

Aux termes de l'art. 20 des règlements, M. le Président désigne M. Forestier pour remplir les fonctions d'économe.

-M. Georges de Dubor, notaire à Montauban, sollicitant le titre de membre correspondant, une commission composée de MM. Dubor, Baudouin et Roschach est chargée d'examiner cette demande.

Appelé par l'ordre du travail, M. BARRY (Charles) communique à l'Académie la seconde partie d'une étude intitulée: Notice sur un pamphlet de La Beaumelle, signé par le marquis de Bélesta, et attribué à Voltaire (1768-1769).

Dans ce mémoire, l'auteur s'est appliqué à élucider une manœuvre indélicate dirigée contre Voltaire par un de ses ennemis les plus acharnés, avec le concours d'un sien ami de haut parage, mais d'une complaisance trop facile. Cette intrigue, qui occasionna, par ses obscurités irritantes et par ses péripéties multipliées, de longs ennuis à Voltaire pendant huit mois entiers de l'année 1768-1769, avait pour but de lui faire attribuer un pamphlet anonyme, d'une rare violence, publié sous le titre trompeur d'Examen de la nouvelle histoire de Henri IV de M. de Bury, par M. le marquis de B***, lu dans une séance d'Académie (1). Le rédacteur anonyme, car le marquis de

(1) Genève, chez Cl. et Ant. Philibert, 1758, in-8°, de 99 pages ( Quérard, France littéraire, voir La Beaumelle). Réimpr. en 1769, sous la rubrique de Londres, mais sans nom d'imprimeur, dans le t. Il de l'Evangile du jour, in-8°, de 76 pages, grand papier.

12 juin.

19 juin.

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