Page images
PDF
EPUB

.

la surfusion, à l'empêcher même, diminue à mesure que le diamètre des gouttes devient de plus en plus petit. En effet, Fournet a observé des gouttelettes surfusionnées dans des brouillards dont la température était de -15°, température voisine de -20° qui, dans l'état actuel de la science, paraît être la température limite de la surfusion de l'eau. Je ferai remarquer incidemment que l'état de surfusion des gouttes d'eau en suspension dans un brouillard suffirait seul pour établir incontestablement que ces gouttes sont pleines et non pas creuses comme on l'avait admis pendant longtemps.

En résumé, de nouvelles observations sont nécessaires pour confirmer incontestablement la théorie du verglas proposée par M. Nonel.

Il est probable que cette théorie a été inspirée à son auteur par le passage suivant de la météorologie de Kaemtz (1):

«En hiver, on observe aussi des gouttes de pluie gelées qui se composent de glace pure, surtout quand, après un froid rigoureux et continu, les vents du Sud viennent échauffer les régions supérieures de l'atmosphère. Il se forme alors des gouttes de pluie qui se congèlent avant d'arriver au sol, cependant l'eau arrive souvent encore à l'état liquide, mais elle gèle en touchant la terre qu'elle recouvre d'une couche de glace appelée verglas.

D

Ces deux phénomènes coïncident ordinairement avec une forte baisse barométrique et annoncent le dégel.

Ainsi, d'après Kaemtz, le verglas annonce et par conséquent précède le dégel. Or, ce pronostic fut réalisé, lors de l'observation du verglas par Boisgiraud, et pour s'en convaincre, il suffit de jeter un coup d'œil sur le tableau des observations météorologiques faites par l'administration du Canal pendant le mois de février 1830. On y voit que le canal resta gelé avec des épaisseurs de glace variables à partir du 1er jusqu'au 8, et que le 9 le dégel fut complet. Je rappellerai que le verglas observé par Boisgiraud eut lieu le 7 février.

D'après la théorie du verglas, la coexistence de deux vents

(1) Première édition, 1843, p. 1125.

contraires, l'un supérieur chaud, l'autre inférieur froid, est nécessaire à la production de ce météore. Beaucoup d'autres météores plus importants dépendent de cette coexistence. Il est donc indispensable, pour arriver sûrement à la découverte des lois de ces météores, que les météorologistes inscrivent, le plus souvent possible, l'existence et la direction des vents, qui dans les régions supérieures, se croisent avec les vents inférieurs. Du reste, cette direction peut être déterminée avec la même exactitude que celle des derniers, en employant le procédé inventé par Georges Aimé. Il consiste dans l'emploi d'un miroir plan horizontal et sur lequel on a tracé une rose des vents. En regardant dans ce miroir l'image des nuages transportés par les vents supérieurs, on en détermine en même temps la direction.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

OBSERVATIONS

SUR LES MACHINES FRIGORIFIQUES,

Par M. DE PLANET (4).

I

La théorie mécanique de la chaleur, ignorée il y a cinquante ans, a été le point de départ de découvertes précieuses pour la science et pour ses applications à l'industrie.

La production artificielle du froid par l'emploi des forces mécaniques n'est pas l'un des moindres résultats de ces intéressantes découvertes.

Substituées à l'action limitée des mélanges réfrigérants, les machines ont permis d'obtenir de très basses températures indispensables pour l'explication de phénomènes étroitement liés à l'étude de la chaleur qui n'est, en définitive, que l'étude du mouvement, de ce mouvement que nos sens ne peuvent ni toucher ni voir, mais qui ne s'en manifeste pas moins sous l'action de deux forces contraires, l'oscillation calorifique et l'attraction moléculaire ou la cohésion, lorsqu'elles sont mises en jeu par une puissance motrice quelconque, agissant sur un ensemble de moyens mécaniques appropriés.

Depuis qu'en brûlant une pelletée de houille sur la grille d'un fourneau, on a trouvé le moyen de mettre en mouvement les forces naturelles et d'obtenir, à l'aide de certaines combi

(1) Lue dans la séance du 17 juillet 1879.

naisons mécaniques, tantôt de la lumière, tantôt du froid à un degré d'intensité et de régularité inconnues autrefois, on peut dire que le laboratoire et l'atelier se sont rapprochés, l'un demandant à l'autre ses kilogrammètres pour compter ses calories ou mesurer sa lumière.

Comme ils l'ont fait dans les diverses branches de la production industrielle; le hauffeur et le mécanicien semblent appelés bientôt à entrer dans le laboratoire pour concourir dans l'humble limite de leur spécialité aux travaux de l'expérimentateur dirigés vers la solution des problèmes que présente encore l'étude des forces moléculaires.

Ce sera là un des côtés les plus singuliers de l'époque actuelle, et qui mériterait d'arrêter un moment l'attention, si le mouvement qui entraine l'intelligence humaine dans ses recherches laissait le temps de s'étonner des merveilleux progrès de la science appliquée.

En attendant que des appareils puissants aient pénétré dans nos laboratoires, afin d'y employer le froid comme un moyen essentiel pour l'étude des forces moléculaires, il m'a paru intéressant pour l'Académie de connaître l'emploi qui est fait actuellement des machines frigorifiques dans l'industrie.

II

Il existe plusieurs systèmes de machines frigorifiques. Les machines à ammoniaque connues depuis plusieurs années sont très compliquées, et en outre, ne sont pas sans offrir quelques dangers à cause des hautes pressions qui existent dans la chaudière, surtout dans les pays chauds, où cette pression peut atteindre vingt atmosphères.

Les machines à éther sont plus simples, mais leur emploi est loin d'être économique. L'éther, en effet, soumis à une condensation et à une volatilisation réitérées, s'acidifie bientôt ; il perd de sa volatilité, ce qui oblige à le remplacer fréquemment.

« PreviousContinue »