» mot à vous demander. Je vous conjure » de calmer mes inquiétudes. Espérez» vous vous tirer de-là »? Oui, mon pauvre Fontenelle, je m'en tirerai... il na Pour peu qu'un trait soit libre, peut être excusé dans la bonne compagnie, qu'en faveur d'une extrême finesse. De-là le bon mot de Fontenelle : Quand je dis quelques folies, les jeu»nes filles et les sots ne m'entendent » pas. » De tous les titres d'honneur du monde," disait Fontenelle, je n'en ai jamais eu que d'une seule espèce, des titres d'académicien ils n'ont jamais été profunés par aucun mélange avec d'autres plus mondains et plus fastueux. Fontenelle, très-âgé, se trouvant seul par hasard avec une très-jolie femme, tira vîte le cordon de la sonnette, et surle-champ il vint du monde; alors Fontenelle dit en souriant à la dame fort surprise « Ah! madame, si je n'avais que quatre-vingts ans »! Un médecin soutenait à Fontenelle que le café était un poison lent. « Oui» dà, dit le philosophe en souriant ; il y » a plus de quatre-vingts ans que j'en >prends tous les jours » Voilà ce qu'on appelle une preuve sans réplique. La seconde représentation d'Oreste fut donnée huit jours après la première. Voltaire avait employé cet espace de temps à y faire des corrections, sur quoi Fontenelle dit: « Voltaire est un homme » bien singulier, il compose ses pièces » pendant leurs représentations >>. Le président Hénault lut à la reine les vers de Fontenelle sur le respect qu'on avait à Sparte pour une tête chenue, et ses regrets sur ce que ce respect s'était bien perdu depuis. La reine lui dit: << Faites savoir à Fontenelle qu'une > tête comme la sienne doit trouver » Sparte par-tout>>. L'histoire des Oracles de Fontenelle fut amèrement critiquée par un jésuite. Le discret auteur n'y répondit que par cinq ou six lignes qu'il adressait à un journaliste qui le pressait de répliquer. « Je laisserai, dit-il, mon censeur jouir » en paix de son triomphe: je consens » que le diable ait été prophète, puisque le jésuite le veut, et qu'il croit » cela plus orthodoxe. » Fontenelle a dit plus d'une fois : « J'ai » eu la faiblesse de faire quelques épi» grammes; mais j'ai résisté au malin » plaisir de les publier.» On a toujours reproché à Fontenelle le défaut de sentiment, et de faire par raison et par principe ce que les autres un faisaient par sentiment et par goût. Fontenelle n'aime personne disait-on 9 jour à Montesquieu. Il répondit : Eh bien! il en est plus aimable dans la société. Fontenelle, presque centenaire et sourd, assistait à une séance académique. Le grave aréopage lui paraissait fort agité; il en demanda la cause au confrère qui se trouvait auprès de lui. Il s'agit,' lui dit le voisin, de Piron; on dispute pour son admission à l'académie; on lui oppose toujours sa fameuse Ode à Priape... Ah! ah! répliqua Fontenelle, c'est pour cela qu'ils font tant de tapage: eh bien! si M. Piron a fait l'Ode à Priape, il faut bien le gronder; s'il ne l'a faite, il ne faut pas pas le recevoir. Fontenelle avait fait un opéra où il y avait un choeur de prêtres, qui scandalisait les dévotes. L'archevêque de Paris voulut le faire supprimer. Je ne me méle pas de son clergé, dit Fontenelle, qu'il ne se mêle pas du mien. |