Cette exagération regrettable a été suivie d'une vive. réaction qui s'est manifestée d'abord dans le domaine de la philosophie sous forme de matérialisme, et, un peu plus tard, dans le domaine de l'histoire naturelle sous forme de transformation des espèces ou de doctrine de l'évolution. Lamarck, le chef de cette doctrine, en posa toutes les bases. Ses successeurs, et en particulier M. Darwin, ont développé cette conception avec beaucoup de patience et d'art; mais l'idée matérialiste qui est au fond du système n'est pas plus solide là que sur le terrain de la philosophie et de la physiologie (1). Il faut bien le reconnaître, l'idée matérialiste a un avantage incontestable sur toutes les autres: elle simplifie et met à la portée de tous, les problèmes les plus ardus de la science. En physiologie, nous l'avons vue remplacer les problèmes de la vie cérébrale par un mot: par les propriétés des cellules. En histoire naturelle, c'est tout aussi simple; elle remplace l'immense question de l'immutabilité des espèces, et celle non moins compliquée de l'origine de l'homme, par un autre mot: par l'évolution. Ce mot si cuphonique remplace des choses éminemment difficiles à acquérir, ne serait-ce pas là un des motifs de la vogue du système? Il remplace entre autres choses la physiologie tout entière, et en particulier la physiologie du cerveau. Peut-on, en effet, raisonner judicieusement sur la transformation possible des espèces, si on ne connaît pas les lois générales de la physiologie? M. Darwin ne paraît pas s'être douté de cette nécessité, et il le prouve bien quand il dit : « Je n'essayerai pas non plus de définir l'instinct (2). » Je le crois bien. Si (1) Voir, dans notre Physiologie du système nerveux, le chapitre intitulé: Place de l'homme dans la nature. (2) Darwin, de l'Origine des espèces, trad. de M. C. Royer, p. 257. M. Darwin eût été en état de définir l'instinct, il n'aurait pu penser un seul instant que la sensibilité instinctive, principe de vie de l'animal, peut se tranformer en sensibilité intelligente, principe de vie de l'homme. Les singes ne virent jamais l'intelligent parce qu'ils étaient singes, et ils n'ont pas pu l'inventer parce que pour inventer il faut être intelligent: l'homme seul invente. Les caractères particuliers qui distinguent si bien l'homme de la bête ont été pour nous l'objet d'une étude approfondie. Loin de définir à priori, comme on le fait d'habitude, l'instinct et l'intelligence, nous avons soumis à notre analyse les manifestations motrices de ces principes, et c'est d'après cette analyse seulement que nous avons réuni les éléments caractéristiques d'une bonne définition. Tous ces éléments, d'ailleurs, viennent se résumer dans la détermination scientifique de la notion sensible et de la notion intelligente. FIN. PERCEPTIONS QUI PROVIENNENT DE LA VIE ORGANIQUE: Besoins. Passions: Caractères du besoin et de la - passion... - Du besoin. De la passión. § II. - Pages. 51 Besoins qui proviennent des organes de la vie de nutri- § III. Besoins provenant des organes de la génération et pas- § IV. - Besoins provenant des organes de la vie de relation et - 1° Besoins provenant du système musculaire. 2o Be- - CHAPITRE III. - 54 ان PERCEPTIONS QUI ACCOMPAGNENt l'activité de LA VIE FONCTIONNELLE, - Du Perceptions communes à toutes les fonctions. Sentiment de l'activité cérébrale. Comment sentons- agissons? § III. Perceptions qui résultent de l'activité composée du cer- Perceptions sensorielles. Rôle de l'appareil des sens. § IV. - Perceptions spéciales qui résultent de l'activité compo- - 74 . 81 Perceptions motrices instinctives. Perceptions mo- 83 DEUXIÈME PARTIE. Activités psychiques. CHAPITRE PREMIER. DE L'ACTIVITÉ PSYCHIQUE EN GÉNÉRAL. Aperçu historique et critique. - Caractères de l'activité psychique. Ses conditions anatomiques et physio- logiques. Division de l'activité psychique en acti- Mécanisme physiologique de l'activité locomotrice. Lois de l'excitant fonctionnel. Mouvements de l'être . 169 36 |