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bain VIII. Quefta gente, dit le Pape, e molto ingrata, io ho beatificato uno de loro parenti

che non lo meritava.

Horace fait mention du Poëte Chérile * de qui l'on n'a que ce vers Grec, Πέτραν κολάινει ῥανὸς ὕδατος ενδελεχεί Gutta cavat lapidem non vi, fed fæpe cadendo. ce que Monfieur Quinault a exprimé ainfi dans fon Opera d'Atys:

L'onde fe fait une route

En s'efforçant d'en chercher :
L'eau qui tombe goute à goute
Perce le plus dur rocher.

La vifion Italienne que voici m'a

* Il y a eu conftamment deax Chériles, l'un bon, l'autre mauvais Poëte, & l'on ne peut pas dire que de plufieurs vers qui nous en reftent, il n'y ait que celui-ci qui appartienne au Chérile dont Horace fait mention. M. Ménage lui-même dans fes Obfervations fur Diogéne Laërce, pag. 14. de la 2. édition, croit avec affez de vraifeinblance qu'il y a eu quatre Chériles. Celui qu'on a fait paffer pour mauvais Poëte, n'a pas laiffé d'avoir fes partifans. Euphorion en étoit un des plus declarez. Saumaife le prouve fur l'Hiftoire Augufte page 44. de l'édition in fol. par cette Epigramme Grecque anecdote trèsob cure, & tres, obfcéne de Cratès le Grammairien. Χοίριλος Αντιμάχε πολύ λείπεται, αλλ' ἐπὶ ποῖσι

Χοίριλον Εὐφορίων είχε δια σόματος.
Καὶ κατάγλωτ ̓ ἐποίει τα ποιήματα, καὶ τὰ φίλητρα
A'rpexés 'de, i gdp Oʻuneinds v.

Sous couleur de fe moquer d'Euphorion fur ce qu'il trouvoit Chérile meilleur Poëte qu'Antimaque, il l'accufe de l'infamie dont Ariftophane en plus d'un endroit accufe certain Ariphrade. Dire qu'Eupho• zion avoit toujours Chérile en bouche, marque, ce me femble, qu'il le citoit ou louoit inceffamment s

M.

toujours plu. Trivelin s'endormit un jour aiant la bride de fon cheval paffé dans fon bras. Pendant cela, un autre vint débrider le cheval & l'emmena. Trivelin s'étant éveillé,& ne trouvant plus fon cheval, fe tâtoit, en difant: io fon Trivelino, ò nò: fe io fon Trivelino, ho perso un cavallo : fe io non fon Trivelino, ho guadagnato una briglia. Je me fouviens que Ménage, à la premiere vifite que je lui rendis, me fit ce conte. Je lui dis qu'il étoit dans le Domenichi, comme effectivemais cette expreflion Χοίριλον εἶχε σε σήματος che un fens impur,à caufe de zoienos diminutif de kies pris quelquefois pour &ιεῖον γυναικείον. Le κατάγλωτ' ἐποίει τα ποιήματα fait auffi d'un coté allufion aux Poëfies d'Euphorion qui avoient befoin de glofes pour être entendues, & d'un autre au vice honteux auquel il étoit fujet. Ces derniers και τα φίλτρα

mots

Ατρεκέως ήδει, καὶ γὰρ Ομηρικός την ne préfentent pas un fens moins équivoque; ȧrpénews pouvant également fignifier ou vraiment comme au figuré, il le fignifie toujours dans Homére, ou avec intrepidité, au propre comme venant d'- &de ʊpé∞. Dans le premier fens, Euphorion amateur de la diction Homérique fera pris ici pour un homme qui favoit au vrai àroené de,

ce

que c'eft que Qira les baifers. Dans le fecond fens on dira que fon intrepidité confiftoit en ce qu'il étoit, non pas iureinos maisi uneixis, quia nempe inter res unp's ubi fituseft zoteas five joieros, libenter demisso capite verfabatur. La pudeur ne me permet pas de m'expliquer plus clai

rement.

bain VIII. Questa gente, dit le Pape,e mol-
to ingrata, io ko beatificato uno de loro parenti

che non lo mer tava

¶ Horace fait mention du Poëte Ché

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rile de qui l'on n'aque ce vers Grec, Terelle

Πέτραν καλάπτει ῥαγὸς ὕδατος ενδελεχείρο
Gstracavat lapidem non vi, fed fape caden
ce que Monfieur Quinault a expri
ainti dans fon Opera d'Atys:

L'onde fe fait une route
En s'efforçant d'en chercher :
L'eau qui tombe goute à goute
Perce le plus dur rocher.

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La vifion Italienne que voicpreffion X
Il y a eu conftamment deax Chérile pur,à can

bon, Pautre mauvais Poëte, & l'on ne peut

que de plufieurs vers qui nous en reftent, in
que celui-ci qui appartienne au Chérile don Poëfies d'E
fervations fur Diogène Laerce, pag. 14 tux auquel il
fait mention. M. Ménage lui-mème dansts pour être e

qu

dition, croit avec affez de vraifeinblance
quatre Chériles. Celui qu'on a fait paffer pou
Poète, n'a pas laide d'avoir fes partifan
rion en étoit un des plus declarez. Saum
ve fur PHiftoire Augutte page 44. d
fo par cette Epigramme Grecque
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MENAGIANA

15

toujours plu. Trivelin s'endormit un jour iant la bride de fon cheval paffé dans bn bras. Pendant cela, un autre vint brider le cheval & l'emmena. Trivelin tant éveillé, & ne trouvant plus fon val, se tâtoit, en disant : 0 io son Tri,ò nò: fe io fon Trivelino, ho perso un o: fe io non fon Trivelino, ho guadaga briglia. Je me fouviens que M. e, à la premiere vifite que je lui he fit ce conte. Je lui dis qu'il étoit Domenichi, comme effectiveExpression Xdeian ax de civars caimpur,à cause de sienos diminutif de quelquefois pour difrîov povninaler. Le πία τα ποιήματα fait auf d'un coté Poefies d'Euphorion qui avoient bepour être entendues, & d'un autre x asquel il étoit sujet. Ces derniers

και τα φίλτ 3 : Ouf pins équ nifier

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ment il y eft 1. 4. M. Ménage n'a pourtant pas laiffé de continuer à le débiter pour original.

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M. Pelliffon aimoit autrefois les belles Lettres, & fe plaifoit à faire du bien à ceux qui les poffedoient. Il le pouvoit étant premier Commis des Finances. Outre qu'il trouva le moien de faire exempter de tailles M. le Févre de Saumur, il lui fit auffi une penfion de cent écus; mais parce qu'il ne vouloit pas que M. le Févre fçût de quelle part elle lui venoit, il m'envoioit tous les ans les cent écus, que je faifois tenir à M. le Févre, en lui mandant que ce n'étoit pas moi qui lui faifois cette liberalité, mais une perfonne qui ne vouloit pas être connue. Cela dura quatre ans jufqu'à l'emprisonnement de M. Pelliffon. Comme je vis que M. Pelliffon n'étoit plus en état de continuer la penfion, je ne crus pas devoir cacher davantage à M. le Févre celui qui avoit été fon bienfaiteur. Je lui mandai que c'étoit M. Pelliffon, & que dans l'état où il étoit il ne devoit plus attendre les cent écus qu'il touchoit de fa part par mon moien. Nonobftant la difgrace de M Pelliffon, M. le Févre ne laiffa pas de lui dédier fon Lucrece. Quelques uns,entre autres

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