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mandie) en 1743, mort le 1er novembre 1834. Il était chevalier de Saint-Louis et capitaine de cavalerie dans la maison du roi au moment où s'annoncèrent les premiers symptômes de la révolution, pour laquelle il témoigna des sympathies. Dès 1789 il publiait une brochure dont on a cité avec raison la sagesse. Elle avait pour titre : Mon opinion motivée, ou le vœu d'un gentilhomme normand à la noblesse normande. En septembre 1791 Dubois-Dubais fut nommé député à P'Assemblée législative, et au mois de septembre 1792 il alla siéger à la Convention nationale. Lors du jugement de Louis XVI, il demanda le renvoi au peuple, convoqué en assemblées primaires; puis, devant se conformer aux termes passés dans la délibération pour la position des questions, il vota la mort dans le cas d'invasion du territoire par les armées étrangères; il se prononça ensuite pour l'appel au peuple et pour le sursis; en un mot, il vota tous les moyens dilatoires. Pendant la durée de la session de la Convention, il alla trois fois en mission, et sut allier l'humanité à l'énergie. Revenu à Paris, il fit après le 9 thermidor rendre à la liberté les cultivateurs emprisonnés comme suspects; il défendit l'un des proscrits du 31 mai, Henri Larivière, obtint la suspension du décret d'érection d'une colonne infamante à Caen contre les fédéralistes, demanda la réintégration du général Kellermann, fit adopter, après l'avoir proposé, un projet sur la police militaire. Devenu membre du Conseil des Cinq-Cents, il fit voter des fonds pour le payement des veuves et des enfants des militaires invalides, et présenta des vues utiles sur le recrutement de l'armée. Au Conseil des Anciens, où il passa en 1798, il se prononça contre l'impôt du sel, et s'éleva contre les dilapidateurs des deniers publics. Après le 18 brumaire an vIII, il fut envoyé en qualité de commissaire dans les quatre départements de la rive gauche du Rhin. A son retour, il fut nommé sénateur, et plus tard devint comte de l'empire, commandant de la Légion d'Honneur et titulaire de la sénatorerie de Nimes. En 1814 il se prononça pour la formation d'un gouvernement provisoire et, quelque temps après, pour le rétablissement des Bourbons. Il signa ensuite l'acte additionnel aux constitutions de l'empire, mais sous la condition que l'on y introduirait les changements indiqués par l'opinion publique. Retiré à Bruxelles par suite de l'application qu'on lui avait faite, à tort évidemment, de la loi du 12 janvier 1816, relative à ceux qui avaient voté la mort de Louis XVI, il fut rappelé en 1818. Depuis il a vécu éloigné de la carrière politique. On a de lui: Observations justificatives sur les votes conditionnels dans la malheureuse affaire du roi Louis XVI; in-80. Gal, hist, des Contemp. - Arnault, Jouy, etc., Nouv. Biographie des Contemporains.

DUBOIS DE CRANCE ( Edmond - LouisAlexis), général français, né à Charleville (Champagne), en 1747, mort à Rethel, le 29 juin

1814. I servit quelque temps dans les mousquetaires du roi, puis devint lieutenant des maréchaux de France. Élu, en 1789, député aux états généraux par le tiers état du bailliage de Vitry-le-Français, il demanda l'organisation de la garde nationale, sollicita le rachat des droits féodaux, et obtint l'établissement d'un jury pour juger les délits de presse. L'initiative qu'il avait prise dans toutes les questions militaires, le fit nommer, à la fin de la session, marécha de camp; mais ne voulant pas servir sous les ordres de La Fayette, il entra simple garde national dans le bataillon de la section des BlancsManteaux. Il fut ensuite appelé ( septembre 1792) à la Convention par le département des Ardennes. A peine entré, il se fit remarquer pat la violence de ses opinions démocratiques, et celui qui s'était opposé à ce que le roi changeât le titre de roi de France en celui de roi des Français, celui qui quelques mois auparavant taxait « d'exécrable citoyen quiconque douterait que la constitution ne fasse le bonheur du peuple et du roi, » prit plusieurs fois la parole dans le procès de Louis XVI, et conclut au rejet de l'appel au peuple par ces mots : « Vengeons notre patrie du tyran qui a voulu l'asservir. Disons ensuite au peuple Faites voler nos têtes sur l'échafaud, nous rendrons grâces aux dieux, nous avons sauvé la patrie (séance du 31 décembre 1791). Après avoir appuyé de tout son pouvoir la pros cription prononcée contre les Girondins, il fit choisi pour marcher contre la ville de Lyon, qui refusait de souscrire aux ordres de la Convention (1). Dès le 24 août Dubois de Crancé, qui

(1) Une rectification est indispensable au sujet de ce siége mémorable. La Biographie Michaud (t. XII, p. 83,1 dit: « Ne pouvant rien obtenir de ses habitants, ni par exhortations ni par menaces, II (Dubois de Cranee résolut d'en faire le siège, et fit venir le général Kellermann, qui commandait une armée en Savoie, pour com mencer les attaques; mais cet officier ne put se determiner à l'exécution des mesures terribles qu'on voulait employer; il prétexta que sa présence était necessaire pour repousser l'ennemi qui menaçait la frontière, et retourna à son armée. » Entre autres pièces officielles Insérées au Moniteur (8 avril, 25 et 28 mai 1793), trois documents prouvent que, loin de refuser d'obéir aux ordres de la Convention, Kellermann prit une part active à ce siège, où il commanda depuis le jour de l'attaque (8 avril) jusqu'au 11 septembre, qu'il fut remplacé par le général Doppet. Moniteur du 12 août 1793, Sommation faite à la ville de Lyon: «Au camp devant Lyon, 8 avril 1793. Nous, François-Christophe Kellermann, général des armées de la république française, comman dant en chef celles des Alpes et d'Italic, au nom de la république française, une et indivisible, en vertu du pouvoir que m'a conféré la Convention nationale, et sur la réquisition des représentants du peuple à l'armée des Alpes, je somme les citoyens de Lyon de se conformer dans le délai d'une heure à l'arrêté pris par les repre sentants du peuple, de me livrer les portes de leu vilic, d'y recevoir toutes les troupes de la républi que, etc..... Faute par les citoyens de Lyon de se son mettre à la loi, je déclare qu'ils seront traités en rebelles... Je mets sous leur responsabilité tous les malheurs qui pourraient en résulter. » Signe Kellermann, » Les denx pièces sulyantes montrent que l'effet suivit de près la menace : « Quartier-général de La Pape: - Je vous envoie ci-joint, citoyens représentants, le balletis de l'armée devant Lyon. Vous verrez que les braves ca

blissement de la royauté. Sorti du Conseil en 1797, il fut successivement appelé aux fonctions d'inspecteur général d'infanterie (1798), et enfin (14 septembre 1799) à celles de ministre de la guerre en remplacement de Bernadotte. Disgracié à la suite du 18 brumaire, auquel il s'était opposé de tout son pouvoir, Dubois de Crancé rentra dans la vie privée. La Biographie des Contemporains raconte ainsi cette disgrâce: « Dubois de Crancé n'ayant pu renverser les projets du général Bonaparte, ne manqua pas de lui rendre ses hommages. « Je croyais que vous m'appor« tiez votre portefeuille, » répondit le premier consul. Celui-ci comprit ce qu'on exigeait de lui, et donna sa démission (11 novembre 1799).

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des

■'était arrivé devant Lyon que le 12, annonçait en ces termes les succès obtenus par les républicains Le feu a commencé hier à quatre heures du soir. Après trente heures inutilement livrées à la réflexion, les boulets rouges ont incendié le quartier de la Porte-Sainte-Claire; les bombes ont commencé leur effet à dix heures du soir: il n'a pas été conséquent jusqu'à minuit, mais à cette heure il s'est manifesté le plus terrible incendie vers le quai de la Saône; d'immenses magasins ont été la proie des flammes, et quoique ce bombardement ait cessé à sept heures, l'incendie n'a rien perdu de son activité jusqu'à ce moment, qu'il est cinq heures du soir : on assure que Bellecourt, l'arsenal, le Port du Temple, la rue Mercière, la rue Tupin et autres rues adjacentes, sont totalement incendiées; on peut évaluer la perte de ces deux nuits à deux cents millions. Malgré ces résultats, Dubois de Crancé, accusé de modérantisme, fut appelé à la barre de la Convention, et même arrêté, mais il fut bientôt remis en liberté. Il fit alors cause commune avec les jacobins; et, ne voulant pas que cette société se trouvât mélangée, il proposa, par forme d'ironie (Moniteur du 2 janvier 1794), 6 que la Société autorisât son président à faire cette question à l'homme qui se présente pour être épuré Qu'as-tu fait pour être pendu si la contre-révolution arrivait? » Certains sentiments de jalousie qu'il avait contre Robespierre contribuèrent à le jeter bientôt dans le parti de Tallien, qu'il aida puissamment dans la journée du 9 thermidor. Il ne rompit pas cependant entièrement avec les jacobins; mais voyant le régime de la terreur miné de plus en plus, il se prononça contre eux, et porta une accusation contre Maignet, demanda l'élargissement des prisonniers incarcérés sous le régime de la terreur, et enfin sollicita l'arrestation de Robert Lindet, qu'il accusait d'être l'auteur principal des malheurs arrivés à Lyon « pour avoir, disait-il, exagérégnet, 1re et 2e partie; 1793. D'après Ersch, Duau comité de salut public la situation politique de cette ville ». Devenu membre du Conseil des Cinq-Cents, Dubois de Crancé défendit de toute sa force la cause du Directoire contre le tribunal de cassation à l'occasion du procès de Berthelot de La Villeurnois, qui était accusé d'avoir organisé une conspiration pour le réta

nonniers de la république bombardent cette ville avec
succès, et je ne doute pas que très-incessamment je pour-
rai vous apprendre la reddition de cette ville rebelle. -
Signé Kellermann.
Bulletin de l'armée devant
Lyon. - Du 25 août. Les batteries du camp de Cal-
vire ont commencé à tirer à boulets rouges dans la
nuit du 26 au 25. Le feu a été très-vif... Le feu a éclaté
dans plusieurs maisons du quartier Sainte-Claire... Les
canonniers placés à la Guillotière aux batteries des
mortiers, animés par le succès de leurs camarades et
un sentiment d'émulation, trent jouer leurs redoutables
machines, qui ne tardèrent pas à allumer un incendie
terrible... Ces succès doivent nous réjouir... » Signé
Kellermann. Par le rapprochement des dates et des
faits, il est facile de se convaincre que le siége fut com-
mence et presque terminé par Kellermann, qui ne fut
remplacé par le général Doppet que le 27 septembre.

-

Dubois de Crancé a publié plusieurs ouvrages politiques, tels que: Examen du Mémoire du premier ministre des finances, lu à l'Assemblée nationale le 6 mars 1790; - Lettre à mes Commettants, ou compte-rendu des travaux, dangers et des obstacles de l'Assemblée nationale; 1790; -Entendons-nous! dialogue entre deux jacobins ; — A Montesquiou, en réponse à son libelle prétendu justificatif de sa conduite devant Genève; 1792; Observations sur la constitution militaire, ou bases du travail proposé au comité militaire; 1789; Discours sur notre situation politique, prononcé aux Jacobins le 22 nivóse an п; Opinion sur Louis XVI; — Opinion sur les moyens de restauration du crédit public; 7 ventose an IV; Rapport sur le traitement des invalides de l'Hôtel des Invalides détachés de ceux retirés avec pension de solde et demi-solde; 1791; Réponse à mes improbateurs ; conde Lettre à mes Commettants sur l'organisation des gardes nationales ; 1791; — Rapport et projet de décret sur la situation des ármées; 18 pluviose an in; Réponse aux inculpations de mes collègues Couthon et Mai

--

Se

bois de Crancé a travaillé à la rédaction de L'Ami
des Lois.
A. SAUZAY.

Archives de la guerre. Ersch, Fr. litt.
DUBOIS-FONTANELLE (Jean-Gaspard),
littérateur français, né à Grenoble, le 29 octobre
1737, mort dans cette ville, le 15 février 1812.
Après avoir terminé ses études d'une manière
brillante, il vint chercher fortune à Paris, où,
grâce à la recommandation de l'abbé de Mably,
son compatriote, il fut employé, dès 1754, à la
rédaction de l'Année littéraire de Fréron. En
1762 et 1763 il fit jouer au Théâtre-Français
deux comédies, Le Connaisseur et Le Bon
Mari, qui n'eurent aucun succès. Il écrivit en-
suite des contes, des traductions, de la philoso-
phie, etc.; mais ces ouvrages, pour la plupart
commandés par les libraires et composés à la
hate, passèrent inaperçus le nom de leur au-
teur était même demeuré à peu près inconnu,
lorsqu'un drame fort médiocre, Éricie, ou la
vestale, qu'il voulut donner aux Français, le tira

tout à coup de l'obscurité en occasionnant une grosse affaire. Le censeur chargé, selon l'usage, d'examiner la pièce s'effraya de la hardiesse du sujet; il y trouva des choses si fortes contre les couvents et les religieuses, qu'il se crut, en conscience, obligé d'en référer à l'archevêque de Paris. Celui-ci, scandalisé au plus haut degré, en référa à son tour à la Sorbonne : or voici, d'après Bachaumont, quel fut le résultat de cet examen : «Les vestales, dit-il, sont tellement déflorées et polluées par ces sages maîtres qu'il n'y a plus moyen de les présenter au public dans l'état de turpitude où ces vieux docteurs les ont mises. M. de Fontanelle prend le parti de remettre son drame dans le portefeuille. » On était alors au plus fort des querelles philosophiques soulevées par les encyclopédistes, et les scrupules de la censure firent grand bruit dans le public. De toutes parts on voulut lire la pièce de Dubois-Fontanelle; on en fit courir des copies manuscrites, que chacun s'arrachait avec avidité, puis on l'imprima clandestinement. En juin 1768, elle fut jouée sur le théâtre de Lyon : les spectateurs la reçurent avec les plus grands applaudissements; mais là, comme à Paris, elle devint une question de religion, et le prévot des mar. chands de cette ville, pressé par ce qu'on appelait alors la cabale des dévots, en défendit la représentation. Le pouvoir ne s'en tint pas à ces rigueurs peu de mois après, il fit condamner à la marque et à cinq ans de galères trois malheureux colporteurs coupables d'avoir débité La Vestale. Cette affaire, dont le retentissement fut grand, attira pendant plusieurs années l'attention publique sur l'auteur, que l'on appela dès lors dans le monde littéraire M. de Fontanelle, tout court. Il publia encore plusieurs autres ouvrages aujourd'hui oubliés, mais qui eurent dans le temps un certain succès, grâce à la réputation de La Vestale. Outre sa collaboration à l'Année littéraire de Fréron, it prit part à la Gazette de Deux-Ponts, de 1770 à 1776, et rédigea la partie politique du Mercure de France de 1778 à 1784. Au commencement de la révolution, il se retira dans son pays natal, où il devint professeur de belles-lettres à l'école centrale, bibliothécaire de Grenoble, et enfin doyen de la Faculté de cette ville. On a de lui: Le Connaisseur, comédie en deux actes et en vers; La Haye, 1762, in-8°; Le Bon Mari, comédie en un acte; Paris, 1763, in-8°; Aventures philosophiques; Tunquin (Paris), 1765, in-12; Nouvelle traduction des Métamorphoses d'Ovide, Paris, 1766, 2 vol. in-8°; souvent réimpr.: la 15e éd. est anonyme, celle de 1772 porte le nom du traducteur; Pierre le Grand, tragédie; Londres (Paris), 1766, in-8°; Naufrages et Aventures de P. Viaud; Bordeaux et Paris, 1768, in-12; réimpr. sous le même titre, en 1770 et 1780, et sous le suivant, en 1768: Effets des Passions, ou mémoires de M. de Floricourt; Londres et Paris, 3 vol. in-12; - Éricie, ou la vestale,

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drame en trois actes; Londres, 1768, in-8°; souvent réimpr.; Essai sur le feu sacré et sur les Vestales; Amsterdam et Paris, 1768, in-8°; Vie de P. Arétin et de Tassoni; 1768, in-12; - Anecdotes africaines; Paris, 1775, in-12; — Vézins, drame en trois actes; Bouillon, 1779, in-8°; Nouveaux Mélanges sur différents sujets, contenant des essais dramatiques, philosophiques et littéraires; Bouillon, 1781, 3 vol., in-8°; Théâtre et Euvres philoso phiques, égayés de contes nouveaux, dans plus d'un genre; Londres et Paris, 1785, 3 vol. in-8°; — Anna, ou l'héritière galloise, trad. de l'anglais de miss Bennett; Paris, 1788, 4 vol. in-12; Clara et Emmeline, ou la Bénédiction maternelle, trad. de l'anglais de miss Helme; Londres et Paris, 1788, 2 vol. in-12; Contes philosophiques et moraux; 1779, 2 vol. in-18; - État actuel de l'Empire Ottoman, traduit de l'anglais d’Abesci; Paris, 1792, 2 vol. in-8°; Cours de BellesLettres (ouvrage posthume); Paris, 1813-1820, 4 vol. in-80. A. ROCHAS (de Die).

A. Rochas, Biographie du Dauphiné. - Discours prononcé sur la tombe de Dubois-Fontanelle, par Champollion-Figeac; dans le Journal du département de l'Isère, numéro du 21 février 1812.--Quérarú, La France littéraire. — - Bachaumont, Mémoires, années 1767, 1756 et 1775.- Sabatier, Les Siècles littéraires.

DUBOIS-GOIBAUD ou DUBOIS DE LA COUR

(Philippe), traducteur français, né à Poitiers, en 1626, mort à Paris, le 1er juillet 1694. Comme il appartenait à une famille pauvre, il ne fit point ses études, vint à Paris sans autre science que celle du violon, et s'y fit recevoir maître dedanse. Il fut introduit en cette qualité auprès du duc de Guise, qui s'attacha extrêmement à lui, au point de ne vouloir pas d'autre gouverneur. Pour se mettre en état de mieux remplir son emploi, Dubois eut le courage d'apprendre, à l'âge de trente ans, les éléments de la langue latine. Il fut guidé dans cette étude difficile par les sàvants maîtres de Port-Royal. A peine eut-il achevé d'élever le duc de Guise, que celui-ci mourut, à l'âge de vingtet-un ans (1671); Dubois consacra alors ses loisirs à traduire les ouvrages de Cicéron et de saint Augustin. Il fut reçu à l'Académie Française, le 12 novembre 1693. On a de lui: Réponse à la Lettre de M. Racine, contre M. Nicole; Paris, 1666; Discours sur les Pensées de M. Pascal; Discours sur les preuves des miracles de Moïse; Paris, 1672, in-12: ces deux discours sont imprimés avec les Pensées de Pascal dans cette édition et dans les suivantes; l'auteur y a pris le nom de Dubois de la Cour ; — Les deux livres de saint Augustin De la Prédestination des Saints et Du Don de la Persévérance, avec quelques lettres, traduits en français; Paris, 1676, in-12; Les livres de saint Augustin De la Manière d'enseigner les principes de la religion chrétienne à ceux qui n'en sont pas encore instruits; avec les Traités De la Continence, De la Tempérance, De la Patience, et

Contre le Mensonge, traduits en français; Pa-
ris, 1678, in-12; Les Lettres de saint Au-
gustin,traduites en français sur l'édition nou-
velle des PP. Bénédictins, où elles sont ran-
gées selon l'ordre des temps, revues et corrigées
sur les anciens manuscrits et augmentées de
quelques Lettres; Paris, 1684, 2 vol. in-fol.,
6 vol. in-8°; - Les Confessions de saint Au-
gustin, traduites en français; Paris, 1686, in-8";
-Les deux livres de saint Augustin De la
Véritable religion et Des Mœurs de l'Église
catholique, traduits en français avec des notes;
Paris, 1690, in-8°; Les Sermons de saint
Augustin Sur le Nouveau Testament, traduits
en français; Paris, 1694, in-8°. « Dubois, dit
Nicéron, mit en tête de cette traduction une
longue préface, où il s'efforça de prouver que
les prédicateurs doivent renoncer à l'éloquence,
que la chaire ne souffre point de ces figures qui
s'emparent de l'imagination, ni de ces tours qui
remuent les passions; et que l'Évangile, dont la
simplicité a tant de charmes, doit là-dessus ser-
vir de règle à ceux qui l'annoncent. » Arnauld
réfuta cette sévérité excessive, dans un ouvrage
intitulé: Réflexions sur l'Éloquence des Pré-
dicateurs; Paris, 1695, in-12; - Les Offices
de Cicéron, traduits en français sur la nouvelle
édition de Grævius; Paris, 1691, in-12;
livres de Cicéron De la Vieillesse et De l'A-
mitié, avec les Paradoxes du même auteur,
traduits sur l'édition latine de Grævius;
Paris, 1691, in-12.

-

Les

L'abbé D'Olivet, Histoire de l'Académie Française.
- Nicéron, Memoires pour servir à l'histoire des
hommes illustres, L. XVI.

Dubois de LE BOË (François), en latin
SYLVIUS, médecin hollandais, né à Hanau, en
1614, mort à Leyde, en 1672. Sa famille était
originaire de Cambrai, et portait le nom de Du-
bois. De le Boë est une corruption germanique
de ce nom, et Sylvius en est la traduction la-
tine. Dubois fit ses études médicales à Bâle, où
il fut reçu docteur à l'âge de vingt-trois ans. Il
exerça successivement la médecine à Hanau, à
Leyde, à Amsterdam, et succéda en 1658 à Al-
bert Kyper dans la chaire de médecine pratique
de l'université de Leyde. Il fut élu recteur de
cette université le 8 février 1669. « Ce médecin,
dit Éloy, a donné l'idée de conduire les écoliers
dans les hôpitaux, de leur expliquer la cause
des maux qui affligent l'humanité, de leur en
faire observer tous les symptômes, et de les ins-
truire encore par l'ouverture des cadavres, sur
l'état des organes qui ont éfé le siége de la ma-
ladie. Cette pratique est excellente pour mettre
les jeunes gens au fait de l'observation. De le
Boe fut lui-même la cause du peu de progrès que
firent ses disciples dans cette partie. La théorie
la plus fausse l'égara dans la pratique; comme
il avait établi l'acide pour cause générale des
maladies, il ne s'occupa que du dessein de le
combattre par les remèdes alcalins, tant fixes que

volatils. Il réussit mieux dans l'anatomie, qu'il
cultiva avec beaucoup d'ardeur; il acheva en-
core de mettre la chimie en réputation, par les
leçons qu'il dicta dans les écoles de Leyde à un
auditoire toujours nombreux. Ce professeur prit
tellement à tâche d'accréditer cette science,
qu'il ne cessa toute sa vie d'en vanter l'utilité ; et
son éloquence, son exemple, son autorité firent
toute l'impression qu'il pouvait attendre. Il poussa
cependant trop loin ses idées à cet égard: la
nature devint toute chimiste entre ses mains ; il
la força même à l'être dans ses actions les plus
simples. Mais il soutint une meilleure cause en
défendant de tout son pouvoir la découverte du
célèbre Harvey touchant la circulation du sang.
Comme la vérité passe quelquefois pour un pa-
radoxe chez les esprits prévenus, cette décou-
verte que le médecin anglais avait annoncée en
1628 était encore rejetée comme une imagina-
tion chimérique par la plupart des professeurs
de l'Europe, lorsque De le Boë monta en chaire
en 1658. Les preuves qu'il amassa pour en éta-
blir l'évidence lui réussirent si bien, qu'il eut
la gloire de l'avoir le premier enseignée et dé-
montrée dans l'université de Leyde. >> On a de
Dubois: De Bilis et Hepatis Usu; Leyde, 1660,
in-4°; - Disputationum medicarum Decas,
primarias corporis humani functiones natu-
rales ex anatomicis, practicis et chimicis
experimentis deductas complectens; Amster-
dam, 1663, in-12; - Opuscula varia; Amster-
dam, 1664, in-24; Collegium medico-prac-
ticum, dictatum anno 1660; Francfort, 1664,
in-12;-Epistola apologetica contra Antonium
Deusingium; Leyde, 1664, in-12;
Medica Idea nova, liber primus; Leyde, 1667,
in-12; - Index Materia Medicæ; Leyde, 1671,
in-12; - De affectus Epidemii 1669 Leidensem
civitatem depopulantis Causis naturalibus,
Oratio; Leyde, 1672, in-12; - Novissima Idea
de Febribus curandis; Dublin, 1687, in-12. Les
œuvres de Dubois ont été recueillies sous le titre
de Opera medica, tam hactenus inedita,
quam variis formis et locis edita, nunc certo
ordine disposita et in unum volumen re-
dacta; Amsterdam, 1679, in-4°; Genève, 1680,
in-fol. « Il y a, dit Éloy, une édition des œuvres
de De le Boë publiée à Paris, 1671, 2 vol. in-8°,
dans laquelle on trouve deux traités qui ne sont
point dans les autres recueils des ouvrages de
ce médecin. Le premier est intitulé: Institu-
tiones Medica, le second De Chymia; mais De
le Boë les a toujours désavoués. »>

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Praxeos

Éloy, Dictionnaire historique de la Médecine. — Pa-
quot, Mémoires pour servir à l'histoire littéraire des
Pays-Bas., t. [er.

DUBOIS DE RIAUCOURT (Nicolas), histo-
rien français, vivait vers le milieu du dix-sep-
tième siècle. Conseiller d'État de Charles IV,
duc de Lorraine, et intendant de ses armées, il
fut envoyé en Espagne en 1655 avec le marquis
du Châtelet, pour solliciter la mise en liberté

de ce prince. On a de lui: Histoire de l'emprisonnement de Charles IV, duc de Lorraine; Cologne, 1688, in-12.

Dom Calmet, Bibliothèque de Lorraine.

DUBOIS DE SAINT-GELAIS (Louis-François), littérateur français, né à Paris, en 1669, mort à Cires-lès-Mello, en Beauvoisis, le 23 avril 1737. Chargé de l'éducation des enfants de Delaunay, directeur de la Monnaie, il obtint de celui-ci la place de contrôleur des rentes de l'hôtel de ville. Il devint ensuite secrétaire de l'ambassadeur d'Espagne au congrès d'Utrecht, et profita de ses fonctions diplomatiques pour visiter les principales cours de l'Europe. A son retour, il se livra en amateur distingué à la culture des arts et des lettres, et fut nommé secrétaire de l'Académie de Sculpture et de Peinture. On a de lui: La Philis de Soire, traduit de l'italien de Bonarelli; Bruxelles, 1707, 2 vol. in-12; Histoire journalière de Paris pendant l'année 1716 et les six premiers mois de 1717; Paris, 1717, 2 vol. in-12; - Voyage au tour du Monde par Gemelli Carreri, traduit de l'italien; Paris, 1719, 6 vol. in-12: cette traduction est de Lenoble, mais elle a été revue par Dubois; Description des Tableaux du Palais-Royal, avec la vie des peintres en tête de leurs ouvrages; Paris, 1727, in-12. Dubois fut aussi l'éditeur du recueil intitulé: État présent de l'Espagne (1717), dans lequel on trouve de lui un Mémoire sur le rang et les honneurs des ducs et pairs, présenté par le duc d'Arcos au roi Philippe V.

Mercure de France, mai 1787. Moréri, Grand Dictionnaire historique, Quérard, La France litteraire.

DUBOIS DE JANCIGNY (Jean-Baptiste), savant et administrateur français, né à Jancigny (Bourgogne), le 22 mai 1753, mort à Moulins, (Bourbonnais), le 1er avril 1808. Il étudia à Paris le droit et les sciences naturelles (1); recommandé auprès du roi de Pologne, Stanislas Poniatowski, il partit, en 1775, pour Varsovie, y enseigna le droit international à l'École des Cadets, et devint promptement conseiller de cour. Il publia pendant son séjour à Varsovie l'Essai sur l'Histoire littéraire de Pologne, par D***; Berlin, 1778, in-12. Durant la même année, il revint sur ce sujet, et il exposa nettement son but dans un opuscule intitulé: Réponses aux critiques sur l'Histoire littéraire de Pologne, S.S.; 1778, in-8°. La vive affection que Poniatowski portait au jeune conseiller ne put retenir celui-ci en Pologne; un séjour de sept ans dans ce pays avait altéré profondément sa santé. Il revint en France: l'estime et la sollicitude du roi l'y suivirent; mais ce fut à ses propres efforts qu'il demanda la possibilité de continuer d'importants travaux. Mis en contact par une com

(1) Dès l'année 1772 il avait publié Tableau annuel des progrès de la physique, de l'histoire naturelle et des arts; Paris, in-8°. Chaque année devait voir paraître un volume de cet utile recueil.

munauté d'études avec un des plus grands caractères de cette époque, il s'attacha à Malesherbes, et se voua à l'éducation de son petit-fils, Lepeltier de Rosambo. J.-B. Dubois devint le biographe du sage magistrat; sa notice, qui parut en 1788, fut réimprimée, sous le titre de: Notice historique sur la vie et les travaux de Ch.-G. Lamoignon de Malesherbes; troisième édition, considérablement augmentée, Paris, 1806. Cette brochure est précédée d'une Lettre à François de Neufchâteau. Durant tourmente révolutionnaire, Dubois fut incar céré avec son ami et protecteur de Malesherbes; il échappa miraculeusement à la guillotine, ee ne fut qu'après le 9 thermidor qu'il put re prendre le cours de ses études. Le début de cette période, si agitée, de sa vie fut marqué par un important travail sur les sciences agronomiques; il est intitulé: Introduction à La Feuille du Cultivateur, contenant les procédés, expériences, mémoires, observations, annonces, extraits des livres utiles aux cullive teurs, renfermés dans La Feuille de l'Agricul ture qui a été le germe de celle du Cultiva teur, 2o édition, augmentée, an m, 1795, in-4". Après avoir été successivement membre de la commission exécutive du commerce, de l'agricul ture et des arts (en 1795), chef de la 4a division au ministère de l'intérieur (1795-1800) et commis saire du gouvernement en mission, J.-B. Dubois fut choisi par le premier consul pour réorganiser le département du Gard, dont il devint le premier préfet. On lui doit le rétablissement de la tranquillité et du mouvement industriel dans ce département. Il réorganisa l'Académie de Nimes, fit déblayer les Arènes et restaurer la Maison Carrée. Appelé (1804) à la direction des droits réunis dans le département de l'Allier, Dubois de Jancigny quitta, non sans regrets, Nimes pour Moulins, où une mort prématurée l'enleva à sa famille. Outre les ouvrages cités, on a de lui: Manuel des Droits-réunis ; Moulins, 1807, in-13,

Du Commerce français dans l'état actuel de l'Europe, ou observations sur le commerce de la France en Italie, dans le Levant, es Russie, dans la mer Noire, et sur la destinée commerciale des contrées de l'Italie nouvellement réunies à l'empire français, ainsi que les améliorations dont elles sont susceptibles; Paris, 1806, in-8°; — plusieurs Mémoires, publiés dans le Recueil de la Société d'Agriculture de la Seine et dans les Annales de l'Agriculture de Texier. Delille a cité de lui un travail inédit sur les prairies artificielles. J.-B. Dubois a aussi traduit de l'allemand plusieurs traités littéraires ou scientifiques, entre autres De l'Origine du monde, et de la terre en par ticulier, etc., par Valerius; 1780, in-12. La liste des manuscrits qu'il a laissés a été donnée par M. Ravenel dans La France littéraire.

Documents particuliers.

Ferdinand DENIS.

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