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■vention saura briser une prétendue idole pour«rie depuis longtemps, ou si, dans sa chute,

elle écrasera la Convention et le peuple fran<< çais! » Pour assurer l'effet de ses paroles, Saint-Just monta à la tribune, et lut, au nom des comités, un rapport diffus, verbeux, incorrect, où les faits les plus disparates, les allégations les plus incohérentes étaient, selon la logique de l'époque, amalgamés de gré ou de force, contre les hommes qu'on voulait perdre. Comme on ne pouvait leur faire un reproche de leurs crimes réels, qui alors eussent été des titres d'honneur, on se rabattit sur leurs vices, sur la vénalité, sur la débauche, et il faut convenir qu'à l'égard du moins de Danton, de Lacroix et de Chabot, la matière était ample. Mais Saint-Just ne s'en tint pas là, et il ne rougit pas de les présenter comme complices de ceux qu'ils avaient poursuivis avec le plus d'acharnement, des royalistes, de La Fayette, des Girondins, en un mot des hommes de tous les partis. A la suite de ce rapport, le décret d'accusation fut porté à l'unanimité, et au milieu des applaudissements, par cette même Convention dont deux heures auparavant toutes les sympathies étaient pour les accusés, et la terreur fut irrévocablement mise à l'ordre du jour AU NOM DE LA VERTU! A l'instant même saisi de l'affaire, le tribunal révolutionnaire ne la traina pas en longueur. Les accusés y parurent avec une assurance qui allait jusqu'à l'andace. Interrogé sur son nom et sa demeure, Danton répondit : « Ma demeure < sera bientôt dans le néant, et mon nom vivra dans le Panthéon de l'histoire. Certain du sort qui l'attendait, il ne ménageait en rien ni les juges ni les jurés; il leur jetait à la tête des Loulettes de papier. Les autres accusés ne gardaient guère plus de mesure; ceux d'entre eux qui daignaient se défendre le faisaient avec un saccés qui agissait d'une manière visible sur l'auditoire. Tous réclamaient à grands cris la présence de Robespierre et des membres influents des comités. Au dehors, la femme de Camille Desmoulins, idolâtre de son mari, excitait vivement l'intérêt public en sa faveur. Le tribunal hésitait, et Robespierre, inquiet à son tour, fit décréter par la Convention que tous les accusés qui troubleraient l'audience seraient à l'instant mis hors des débats. Ce décret fut immédiatement suivi de l'arrêt de mort. « On nous immole, s'écria Danton, à quelques lâches « brigands, mais ils ne jouiront pas longtemps de leur victoire! J'entraîne Robespierre.... Robespierre me suit... L'infâme poltron, ajoutait-il, j'étais le seul qui pouvait avoir assez « d'influence pour le sauver!

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Danton fut conduit à l'échafaud le 5 avril, avec Carnille Desmoulins, Lacroix, Fabre d'Églantine, Hérault de Séchelle, Philippeaux, Delaunay d'Angers, Chabot et Bazire, tous députés à a Convention, le fameux fournisseur abbé d'Espagnac, le général Westermann, vainqueur

en

au 10 août et dans la Vendée, un Espagnol, un Danois et deux Autrichiens. La constance de Danton se soutint jusqu'au dernier moment. Au pied de l'échafaud, le souvenir de sa femme lui arracha une exclamation de regrets et quelques larmes; mais il se remit sur-le-champ, en disant Allons, Danton, point de faiblesse ! Sur le point de recevoir le coup fatal, il dit au bourreau: Tu montreras ma téte au peuple; elle en vaut la peine. Il périt à trente-cinq ans. Robespierre, à qui cette mort assurait la dictature, voulut réjouir ses yeux du supplice de son rival. Il se plaça auprès du Pont-Tournant, touré des goujats appelés ses gardes du corps, et lorsque le couteau fut tombé pour la dernière fois, on le vit rentrer dans le jardin des Tuileries en se frottant les mains. Il alla ensuite commencer ce règne de sang qui dura quatre mois, et au bout duquel Paris vit sa tête tomber à la même place où il avait vu tomber celle de Danton. Son triomphe devint le principe de sa chute ceux des amis de Danton qui n'avaient point péri avec lui trouvèrent au moins dans sa mort une leçon à laquelle ils durent leur salut; menacés à leur tour par le tyran, ils sentirent que leurs coups devaient devancer les siens : en se sauvant ils sauvèrent la France. Ce fut l'ouvre du 9 thermidor; et lorsqu'en ce jour, épuisé par ses vains efforts pour conjurer la tempête qui éclatait sur son front, pâle et haletant, Robespierre écumait de rage sans pouvoir parler, une voix lui cria: Malheureux! le sang de Danton t'étouffe! [M. P.-A. VIEILLARD, dans l'Enc. des G. du M.]

On lit dans le 3o volume des Œuvres inédites de P.-L. Ræderer, publiées par son fils M. Ræderer, ancien pair de France, un portrait remarquable de Danton. Comme ces œuvres, qui contiennent des documents historiques de la plus grande importance, n'ont été imprimées qu'à un très-petit nombre d'exemplaires, et ne sont point destinées au commerce, nous croyons devoir reproduire l'opinion d'un historien aussi compétent :

• Danton: Figure de dogue, sanguin, emporté, mais corrompu, capable d'une atrocité et point atroce, accessible aux bons sentiments et aux mauvais; avocat sans principes, paresseux, dissipé, aimant le plaisir; propre à une conspiration plus qu'à une faction; d'abord sans autre but que de se faire acheter par la cour, ensuite de gouverner la république; amant de sa popularité sans en être soigneux; sans instruction, sans principes politiques ni moraux; sans logique, sans dialectique, mais non sans éloquence; jamais de discussion, jamais de raisonnements, mais tout ce qui pouvait s'enlever par un mouvement, il l'enlevait. Il n'avait ni persuasion ni autorité, mais une impétuosité qui faisait tout céder. Il ne battait pas son adversaire sur le champ de bataille, mais il l'emportait sur un autre terrain. »

Parallèle de Danton et de Robespierre.

• Danton n'a été un grand scélérat que pour pouvoir être tranquillement un bon drôle. Robespierre

n'a été un grand scélérat que pour être un petit dieu dans un magnifique néant.

⚫ Danton fut vénal sous la monarchie, et rapace dans la république.

Robespierre avait toujours été intact, jamais on n'avait daigné l'acheter. Il aurait payé pour qu'on lui offrit de l'or, pour pouvoir dire qu'il l'avait refusé.

• Danton avait l'éloquence d'un tribun séditieux, il l'eut plus que Mirabeau même : Robespierre, celle d'un rhéteur factieux. Danton fit trembler des gens de plus de talent que lui: il comprimait. Robespierre fut toujours dédaigné, et c'est ce qui fit sa grandeur. Danton proposait des lois féroces pour acquérir, a-t-on dit, le droit d'en proposer d'humaines. Robespierre, plus habile, ne parlait que d'humanité, pour en proposer de féroces.

« Que la liberté était bien entre ces deux hommes ! quand l'un la lâchait, elle tombait dans les mains de l'autre. On crut Danton humain parce qu'il aimait le plaisir, et Robespierre vertueux parce qu'il ne l'aimait pas!

<< Danton n'aimait que la crapule, qui corrompt la faculté de jouir. Robespierre en avait l'impuissance. ⚫ Danton se livrait, parce qu'il avait de l'esprit. Danton eut de l'audace et point de courage : il affronta les périls de loin, et n'en sut supporter

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*DANTON (Joseph-Arsène), écrivain français, neveu du précédent, né à Plancy (Aube), le 1er janvier 1814. Élève du collége Charlemagne, il obtint de brillants succès au concours général, en 1830, entra à l'École Normale, en sortit en 1835, et fut reçu, en premier rang, agrégé des classes de philosophie. Professeur au lycée de Versailles jusqu'en octobre 1837, il fut en 1840 attaché à M. Villemain, ministre de l'instruction publique, en qualité de chef du cabinet. Il se fit remarquer dans l'accomplissement de ses fonctions par son intelligence et une infatigable activité. M. Danton est actuellement inspecteur de l'académie de Paris. Il a édité Cours d'histoire de la philosophie morale au dix-huitième siècle, professé à la Faculté des lettres de Paris en 1819 et 1820 par M. V. Cousin, seconde partie, école écossaise, publié avec la collaboration de M. Vacherot; Paris, 1 vol. in-8°; Œuvres philosophiques de Fénelon, précédées d'un Essai sur Fénelon par M. Villemain, et accompagnées d'un avertissement et de

notes de l'éditeur; Paris, 1843, 1 vol. in-12. M. Danton a écrit plusieurs bons articles pour le Dictionnaire des Sciences philosophiques, publié par M. Hachette. C. MALLET Documents particuliers.

*DANTY (........), jurisconsulte français, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. On a de lui: Traité de la preuve par témoins en matière civile, contenant le commentaire de J. Boyleau, sieur de la Borderie, avocat au présidial de Poitiers, sur l'article 54 de l'ordonnance de Moulins, en latin et en françois ; auquel sont ajoutées sur chaque chapitre plusieurs questions tirées des plus célèbres juriscon sultes et décidées par les arrêts des cours souveraines; Paris, 1697, in-4°, et 1715, même format; · Traité des droits honorifiques des seigneurs dans les églises, par feu M. Maréchal, avocat, avec un Traité du droit de patronage, de la présentation aux bénéfices; arrêtés servant de décisions pour les droits honorifiques, et un Traité des dixmes par M. Simon; ibid., 1700, 2 vol. in-12, et 1724, in-12.

Adelung, Suppl. å Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.

DANTZ (Jean-André), théologien et orientaliste allemand, né à Sandhausen, le 1er février 1654, mort le 20 décembre 1727. Il étudia à Gotha, Wittenberg et Hambourg, où il reçut les leçons du célèbre rabbin Edzardi, puis à Leipzig et à Iéna. En 1683 il se rendit à Giessen, et de là à Francfort; il visita ensuite la Hollande et l'Angleterre. A son retour à Leyde, il fut sur le point d'y obtenir la chaire des langues orientales. Après avoir séjourné quelque temps à Brême, Helmstædt et Hambourg, il fut nommé professeur agrégé des langues orientales à léna, et professeur titulaire après la mort de Frischmuth, en 1686. Il se fit surtout remarquer par sa rare connaissance des langues orientales. Ses principaux ouvrages sont : Disputatio de cura Judæorum in conquirendis proselytis; Iéna, 1688, in-4o;

Interpres Hebræo-Chaldæus, utriusque linguæ idiotismos dextere explicans ad genuinum Sanctæ Scripturæ sensum rite indagandum; Iéna, 1694, in-8°; - Aditus Syriæ reclusus,compendiose ducens ad plenam Linguæ | Syriaca Antiochenæ seu Maroniticæ cognitionem; Iéna, 1689, in-8°, et Francfort, 1765, in-8°; De Hebræorum Re Militari; ibid., 1690, in-4°; Interpres Hebræo-Chaldæus, omnes utriusque Linguæ Syriacæ Antiochena seu Maroniticæ cognitionem complectens; Iéna, 1689 et 1735, 7e édition; — Baptismum proselytorum judaicum, e monumentis hebræo-talmudicis erutum ; ibid., 1699, in-4o; - Partus virginis miraculosus ad Esdram, VII, 14; ibid., 1700;- Compendium Grammatices Hebraica et Chaldaicæ; ibid., 1706, 3e édition; Dissertatio historico-apologetica pro Luthero ex acrimonia styli reprehenso; ibid., 1704, in 4o; -Oratio de Tryphone Justini martyris collo

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cutore habita; ibid., 1708; — Divina Elohim inter coæquales de primo homine condendo Deliberatio; ibid., 1712;— Inauguratio Christi hand obscurior mosaica decem dissertationibus asserta; ibid., 1717,in-4°; — Programmata quinque de festo judaico Septimanarum abrogato et surrogato in ejus locum festo Pentecostali christianorum; ibid., 1715-1718; d'autres dissertations, répandues dans plusieurs recucils, tels que le Novum Testamentum de Menschenius et dans le Thesaurus dissertationum ad Fetus Testamentum.

Sax, Onomastic. liter., H — Jöcher, Allgem. Gelehr.Leze.

*DANTS (Michel), peintre espagnol, né à Majorque (iles Baléares), vivait vers 1700. II vint a Valence apprendre les éléments de la peinture, puis se rendit en Italie, où il suivit les lecons de Carie Marate, dont il apprit la manière. Danus a peint beaucoup de tableaux dans sa patrie, entre autres ceux du cloître du couvent du Secours à Palma.

Quulet, Dictionnaire des Peintres espagnols.

DANVERS (Henri général anglais, né à Dantesey, dans le Wit. hire, en 1573, mort en 1644. Il servit dans le Pays-Bas sous les ordres de Maurice, comte de Nassau, depuis 'prince d Orange, et prit part à de nombreux engagements sur terre et sur mer. Il eut le grade de capitaine dans le corps de troupes envoyé par Elisabeth au secours d'Henri IV, roi de France, et mérita par sa bravoure d'être fait chevalier. Il alla ensuite en Irlande, où il fut employé par le comte d'Essex et par le baron de Montjoy. A lavenement de Jacques Ier, il fut nommé pair avec le titre de baron de Dantesey. Charles Ier le créa comte de Damby, membre du conseil privé et chevalier de la Jarretière. Danvers ne fut pas seulement un brave guerrier, il fut encore un philanthrope éclairé ; il dota l'université Oxford de cinq acres de terre pour y constraire un jardin botanique, et fonda un hôpital et une école à Malmesbury, dans le Wiltshire. Bane, New biographical Dictionary.

DANVERS (Jean), gentilhomme anglais, frère d'Henri Danvers, mourut dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Il n'imita pas son frere, dont la loyauté fut intacte. Gentilhomme de la chambre de Charles 1o, il siégea parmi les pers de ce prince, dont il signa la sentence de condamnation. Il ne vit pas la restauration des Stuarts, mais la confiscation de ses biens fut proDancée en 1661.

Is Lingard, Story of England. - Nalson, Proc. de Charles Stuart; Londres, 1735, in-fol.

DANVILLE. Voyez ANVILLE (D'). DANVILLE (Guillaume), poëte français, vivait en 1624. Il était gendarme de la reine Anne d'Autriche, femme de Louis XIII, et fut chargé de faire un voyage en Syrie, en Autriche et en Bavière, pour le service royal. A son retour, en juin 1619, il fut mis à la Bastille, où il resta trois années, sans avoir été instruit du motif NOUT. BIOGR. GÉNÉR. - T. XII.

de sa détention. Il avait, en courant la poste, composé un poëme, dont il a rimé jusqu'à neuf cents vers en douze jours; cette pièce est intitulée : La Chasteté, poëme héroïque en l'honneur du roy et des reynes; Paris, 1624, in-4°. Ce poëme est en vers de dix syllabes, tournés avec assez de facilité, mais pleins d'hiatus et d'enjambements. L'auteur, dans sa préface, se plaint vivement de la saisie de ses papiers et de son emprisonnement non motivé.

Chaudon et Delandine, Dictionnaire universel.

*DANYAU (Antoine-Constant), médecin français, né à Paris, en 1803. Il est ancien élève interne des hôpitaux, et a été reçu docteur à Paris en 1829. Il remplit de 1830 à 1834 les fonctions de chef de clinique de la Faculté, et fut attaché de 1834 à 1839 au bureau central. Nommé chirurgien professeur adjoint à Bicêtre, il passa ensuite à l'hospice de La Maternité. En 1832 M. Danyau fut nommé, à la suite d'un concours, professeur agrégé à la Faculté ( section de chirurgie). Il a épousé la fille du célèbre chirurgien Roux, membre de l'Institut. On doit à M. Danyau : Des Abcès à la marge de l'anus, thèse soutenue en 1832 pour l'agrégation: on y trouve des observations très-curieuses sur la métrite gangréneuse; - - Principaux vices de conformation du bassin de la femme, trad. de l'allemand du docteur Ch. Nægele; - plusieurs Mémoires insérés dans les principaux journaux de médecine. Archives générales de Médecine. Sachaille, Les Médecins de Paris. Louandre et Bourquelot, La Littérature française. w

membres, à l'envi les uns des autres, se sont * DANYCAN, famille de Saint-Malo, dont les distingués par leur patriotisme, leur habileté et leur bienfaisance. Ceux qui ont plus particulièrement droit d'être mentionnés ici sont :

* DANYCAN (Noël), sieur de l'Épine, marin français, originaire du Cotentin, il naquit à Saint-Malo, vers la moitié du dix-septième siècle, et y mourut, dans les premières années du dix-huitième. Son père était depuis 1640 établi à Saint-Malo. Dès 1688 il arma plusieurs forts corsaires, qui firent avec le plus grand succès la course contre les ennemis de l'État. Ayant obtenu en 1692 le commandement de deux navires du roi, il y joignit six de ses propres bâtiments, sous les ordres de ses deux frères, Louis-Joseph et Paul-Servan, s'empara des côtes de Terre-Neuve, et fit des prises considérables sur les Anglais. En 1698 il fut autorisé par le ministre à tenter le passage du détroit de Magellan, et, secondé par ses deux frères, il réussit complétement dans cette entreprise. Il arma deux vaisseaux, dont il confia le commandement à deux navigateurs expérimentés, Fouquet et Ducoudray-Pérée. Ils mirent à la voile le 26 septembre 1703, et, à leur retour de la mer du Sud, ils découvrirent à soixante lieues du détroit de Magellan, dans le S.-E. des Sebaldes, un groupe d'îles, auquel ils donnèrent

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le nom d'tles Danycan, comme nous l'apprend
le P. Nyel, jésuite, embarqué sur le vaisseau de
Ducoudray-Pérée, dans sa relation de ce voyage,
insérée au tome VII des Lettres des Mis-
sionnaires; Paris, 1707. Danycan continua
avec un rare bonheur ses expéditions à la mer
du Sud jusqu'en 1706, époque où il prit un inté-
rêt dans la compagnie de la Chine, qu'il rétablit
et mit en état d'acquitter ses dettes, alors consi-
dérables. Lorsqu'en 1709 plusieurs négociants,
capitalistes ou armateurs, firent à Louis XIV
un prêt de 30 millions, qui sauva l'État d'une
ruine imminente, Danycan y contribua à lui seul
pour quatorze millions. Quelques années après,
il fit au trésor royal l'abandon gratuit et spon-
tané d'une partie de sa créance. En 1711 il forma
avec ses deux frères, ainsi qu'avec Lefer de Beau-
vais et Trouin de la Barbinais, une société pour al-
ler attaquer Rio-Janeiro, de concert avec Duguay-
Trouin: les vaisseaux Le Mars et Le Chancelier,
de cinquante canons chacun, lui appartenaient;
ils étaient commandés par ses deux frères. En
1730, Louis XV, pour le récompenser des services
rendus à la France par ses armements, et pour
lui témoigner sa gratitude du rare désintéresse-
ment qu'il avait montré, lui concéda les fermes
de Bretagne. L'année suivante, Danycan les
remit au roi, qui le décora du cordon de Saint-
Michel, et lui fit la concession des mines de Bre-
tagne et du Bourbonnais, dont sa famille eut la
jouissance après lui. Ces récompenses ne furent
pas les seules décernées à Danycan: il devint
conseiller et secrétaire du roi, conseiller-maître à
la chambre des comptes, etc. Son immense for-
tune lui avait permis d'acquérir en Bretagne les
la
marquisats et comtés de Landivisiau, Rieux,
Thébaudaye, Launay-Quinart, etc.; en Norman-
die, le marquisat d'Annebaut, et, près de Paris,
le comté d'Aligre. Il employa une partie de cette
fortune à fonder à Saint-Servan la communauté
de la Croix et le couvent des Récollets. Il fut
aussi l'un des principaux fondateurs de l'hôpi-
tal général de Saint-Malo, qu'il dota, le 15 sep-
tembre 1714, d'une rente de quatre mille livres,
et il contribua pour douze mille livres à la cons-
truction du séminaire que l'évêque faisait élever.
Ce fut lui aussi qui eut, en 1698, la première
pensée de créer une maison de retraite pour les
femmes et les filles séculières. Sa femme et lui
firent don à cet effet, le 8 juin 1701, des bâti-
ments affectés à la communauté de La Croix, dé-
truite en 1793. A sa mort, ses concitoyens, pour
perpétuer le souvenir de ses actes de bienfai-
sance et de désintéressement, donnèrent à deux
rues de Saint-Malo le nom de l'Épine, changé
pour l'une d'elles, en 1839, en celui de Danycan.
La branche de ce généreux citoyen est mainte-
nant éteinte.

*DANYCAN (Louis-Paul), sieur de la Cité, commanda plusieurs grands corsaires appartenant à sa famille, et se distingua dans diverses affaires avec les Anglais. Il commandait le vais

seau Le Mars à la prise de Rio-Janeiro. Cette branche est aussi éteinte.

*DANYCAN (Joseph-Servan), sieur du Rocher, commandait à dix-sept ans le vaisseau de cinquante canons Le Diamant, appartenant à son frère Noël; il fit des prises considérables sur les Anglais. En escadre avec ce même vaisseau, sous les ordres de M. de Brouillan, il se trouva à la prise du Foulton et du SaintJoseph, de la marine anglaise. En 1697 il commanda le vaisseau Le Diamant, avec lequel il fit la course sur les Anglais; en 1701 il eut sous ses ordres le vaisseau Le Martinet, armé en guerre; en 1702, le vaisseau Le Français, pour la Chine; en 1703, Le Falmouth, pour le Pérou; en 1711, Le Chancelier, de l'escadre de Duguay-Trouin. A cette branche appartient un capitaine de vaisseau, commandeur de la Légion d'Honneur, chevalier de Saint-Louis, et commandeur de l'ordre d'Isabelle la Catholique, aujourd'hui retraité à Brest, après quarante-six années des plus brillants services.

* DANYCAN (Julienne), sœur des précédents, épousa M. Le Provost de la Roche. Elle fonda l'hôpital du Rozé ou Rozais à Saint-Servan, dont elle fit présent aux pauvres. Il lui coûta 400,000 fr. C'est aujourd'hui l'Hôpital des Marins. P. LEVOT.

Biographie Bretonne. - Documents inédits.

DANZ ( Ferdinand-Georges), chirurgien allemand, né à Dachsenhausen, le 26 octobre 1761, mort le 1er mars 1793. Reçu docteur à Giessen,

y ouvrit d'abord des cours particuliers; en 1791 il obtint une chaire vacante à l'université, et mourut deux ans plus tard. La plupart de ses ouvrages portent sur l'art obstétrical. On a de lui: Dissertatio brevis, forcipum obstetriciarum historia; Giessen, 1790, in-4°; — Versuch einer allgemeinen Geschichte des Keichhustens (Essai d'une Histoire générale du Catarrhe); Marbourg, 1791, in-8°; — Programma · de arte obstetricia Egyptiorum; Giessen, 1791, in-4°; - Grundriss der Zergliederungskunde des ungebornen Kindes in den verschiedenen Zeiten der Schwangerschaft (Principes de la Formation du Foetus aux diverses époques Sede la gestation); Francfort, 1792, t. I; meistik oder Handbuch der allgemeinen Zeichenlehre zum Gebrauch für angehende Wundarzte (Seméiotique, ou manuel de sémiologie à l'usage des chirurgiens qui commencent); Leipzig, 1793, in-8°.

Biographie médicale.

* DANZEL ( Eustache), graveur français, né à Abbeville, mort à Paris, en 1775. Il a gravé plusieurs estampes avec talent, entre autres Les deux Fils de Rubens dans l'adolescence, d'après la copie que Daullé a gravée pour l'ouvrage intitulé: Galerie de Dresde.

Basan, Dictionnaire des Eraveurs. — Chaudon et De landine, Dictionnaire universel.

* DANZEL (Jérôme), graveur français, pa

rent de précédent, né à Abbeville, vivait en 1764. Il était un des meilleurs élèves de BeauVariet. On a de lui: Le Roi boit! d'après Tilborg: - Vénus et Adonis, d'après J. Béthon; -Venus et Énée, d'après A. Boizot. - Socrate prononçant son discours sur l'immortalité de l'ame après avoir bu la ciguë; - Vénus commandant les armes; Le Sacrifice de Callirrhoe, d'après Fragonard, etc. Basan, Distionnaire des Graveurs.

DANZER (Jacques), théologien catholique alinand, né en 1743, à Langenfeld, en Souabe, et morten 1769, à Burgau. Entré dans l'ordre de Sant-Benoit à Isny, on le nomma en 1784 professeur de théologie à Salzbourg. Mais accusé de s'être laisse gagner par les hérésies de Pélage, il se suscita beaucoup d'ennemis, et malgré l'appai de l'archevêque de Salzbourg, qui fit arrêter,

1788, les enquêtes commencées devant les autorites ecclésiastiques, il ne put tenir tête à la tempête qu'il avait soulevée, et se retira en 1792 a Burgas, où il avait un canonicat. Ses principax ouvrages sont : Einleitung in die biblisthe Moral ( Introduction à la morale chrétienne); Salzburg, 1791, 2 edition; - Einfluss der MoTad auf des Menschen Glück (Influence de la morale sur le bonheur de l'homme); Salzbourg, 179;-Ideen uber die Reform in der Theologre und besonders in der Dogmatik bei den Katholiken (Idées sur la Réforme de la Théologie, surtout de la Dogmatique, chez les Catholiques; Ulm, 1793; - Der Geist Jesu-Christi kad semer Lehre (Esprit de Jésus-Christ et

sa doctrine); Fribourg, 1793;- Joseph's toleronter Geist (Esprit tolérant de Joseph II); 13. Danzer penchait pour les principes de tolerance que l'empereur Joseph II cherchait à répandre en Allemagne. W. S. Learersat.-Lexicon. - Feller, Biographie universelle, r le :948.

DANZA (François), compositeur allernand, a Manheim, le 15 mai 1763, mort à Carslruhe, 13 avril 1826. Il était élève de son père, preer violoncelliste de la chapelle de l'électeur palatin, et de l'abbé Vogler. A douze ans il avait dja écrit plusieurs morceaux pour le violonelle. En 1778 Danzi fit représenter son premer opéra à Munich, et en 1790 il épousa Mar

erite Marchand, cantatrice distinguée, fille du dateur du theatre de cette ville. En 1791 il Vaga avec sa femine; il dirigea Leipzig et * Prague l'orchestre de la troupe italienne de latoni, tandis que sa femme chantait avec ccess rôles de Suzanne dans Les Noces de hr, de Caroline, dans Il Matrimonio

reto, et de Nina dans l'opéra de ce nom. En 17 et 1795 le couple artiste parcourut l'Italie, et se hit remarquer à Venise et à Florence. La de Me Danzi l'obligea à revenir à Munich, mourut, en 1799, à l'âge de trente-deux d'une maladie de poitrine. Danzi, accablé deelte perte, renonça quelques années à son

art: ce ne fut qu'en 1807 qu'il accepta la direc tion de la chapelle du roi de Wurtemberg; l'année suivante, la cour de Bade lui ayant accordé le même titre, il se fixa à Carlsruhe,,jusqu'à sa mort. Suivant Fétis, « les compositions religieuses et instrumentales de Danzi lui ont fait en Allemagne la réputation d'un savant musicien; mais dans ses opéras il a souvent sacrifié les convenances dramatiques à des effets d'instrumentation ou à des combinaisons harmoniques dépourvues du charme de la mélodie, ce qui est d'autant plus étonnant qu'il connaissait bien l'art du chant et qu'il l'enseignait à merveille. >> Parmi ses nombreux ouvrages, on remarque : Cléopâtre, mélodrame; Manheim, 1779; Azakia, operette; Munich, 1780; Triumph der Treue (Le Triomphe de la Fidélité); Der Sylphe, opéra ; Munich ; - Die Mitternacht Stunde (L'Heure de Minuit); ibid.;

-

Das

Der Kuss (Le Baiser); Munich, 1799; Der Quasimann, operette; ibid.; El Bondokani, operette; Iphigénie en Aulide, opéra ; Munich, 1807; Das Freudenjest (Le Jubilé), cantate à quatre voix et orchestre; Preis Gottes, cantate; Leipzig, 1804. Il a en outre composé beaucoup de morceaux de masique sacrée, d'hymnes, de chansons, etc. Fétis, Biographie universelle des Musiciens.

DANTZICK (Duc DE). Voyez Lefèbvre. DAON (Roger-François), théologien français, né à Briqueville, en 1679, mort à Séez, le 16 août 1749. Il entra chez les Eudistes le 22 septembre 1699, reçut la prêtrise et enseigna la théologie à Avranches. Il fut ensuite gouverneur du petit séminaire de Rennes, puis successivement supérieur des séminaires d'Avranches, de Senlis (1730), de Caen (1738), et de Séez (1744). On a de lui: La Conduite des Confesseurs dans le tribunal de la Pénitence, selon les instructions de saint Charles Borromée et la doctrine de saint François de Sales; Paris, 1738, et 1747, in-12; Toulouse, 1820, in-12: cet ouvrage a été réimprimé souvent, et traduit en italien;

Pratique du sacrement de l'Eucharistie, à l'usage des enfants qui font leur première communion; Caen, 1740, in-12; Pratique de la préparation et action de grâce avant et après la sainte messe; Alençon, 1748, in-12: - -Methodes pour bien faire des conférences spirituelles; pour faire des prónes; pour faire de grands cathéchismes; pour bien faire un sermon; pour expliquer les cérémonies du Baptême en l'administrant; pour expliquer les cérémonies du Mariage; pour apprendre aux nouveaux prétres à entendre utilement les confessions; pour faire renouveler les vaux du baptême; pour faire faire la première communion ; pour administrer le saint Viatique et l'Extrême-Onction, etc., réunies en un seul ouvrage; Caen, 1744, et Alençon, 1749, in-12; La Conduite des âmes dans le tribunal de la Pénitence; Paris, 1753, in

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