OE U V RES DIVERSES Du Sieur D*** A VEC LE TRAITÉ DU SUBLIME, OU DU MERVEILLEUX Traduit du Grec de LONGIN. Et les Reflexions critiques fur ce Rheteur: où l'on répond A AMSTERDAM, Chez ANTOINE SCHELT E, Oici une edition de mes Ouvrages beaucoup plus exacte que les precedentes, qui ont toutes efté affez peu correctes. J'y ay joint cinq Epiftres nouvelles que j'avois compofécs long-temps avant que d'eftre engagé dans le glorieux employ qui m'a tiré du métier de la Poëfie. Elles font du mefme ftile que mes autres écrits, & j'ofe me flater qu'elles ne leur feront point de tort. Mais c'eft au Lecteur à en juger, & je n'emploiray point ici ma Préface, non plus que dans mes autres editions, à le gagner par des flateries, ou à le prévenir par des raifons dont il doit s'avifer de lui-mefme. Je me contenteray de l'avertir d'une chofe dont il eft bon qu'on foit inftruit. C'eft qu'en attaquant dans mes Satires les defauts de quantité d'Ecrivains de noftre ficcle, je n'ay pas pretendu pour cela ofter à ces Ecrivains le merite & les bonnes qualités qu'ils peuvent avoir d'ailleurs. Je n'ay pas pretendu, dis-je, que Chapelain, par exemple, quoy qu'affez méchant Poëte, n'ayt pas fait autrefois, je ne sçay comment, une affez belle Ode; & qu'il n'y euft point d'efprit ni d'agrément dans les ouvrages de M. Quinaut quoyque fi éloignez de la perfection de Virgile. J'ajoûteray même fur ce dernier, que dans le temps où j'écrivis contre lui, nous eftions tous deux fort jeunes, & qu'il n'avoit pas fait alors beaucoup d'ouvrages qui lui ont dans la fuite acquis une jufte reputation. Je veux bien auffi avouer qu'il y a du genie dans les écrits de Saint Amand, de Brebeuf, de Scuderi, & de plufieurs autres que j'ay critiqués, & qui font en effet d'ailleurs, auffi-bien que moy, tres-dignes de critique. En un mot, avec la même fincerité que j'ay raillé de ce qu'ils ont de blâmable, je fuis preft à convenir de ce qu'ils peuvent avoir d'excellent. Voilà, ce me femble, leur rendre justice, & faire bien voir que ce n'eft point un efprit d'envie & de médifance qui m'a fait écrire contre eux. Pour revenir à mon Edition: outre mon Remercîment à l'Academic & quelques Epigrammes que j'y ay jointes, j'ay auffi ajoûté au Poëme du Lutrin deux chants nouveaux qui en font la conclufion. Ils ne font pas, à mon avis, plus mauvais que les quatre autres chants, & je me perfuade qu'ils consoleront aifément les Lecteurs de quelques vers que j'ay retranchez à l'Epifode de l'Horlogere, qui m'avoit toûjours paru un peu trop long. Il feroit inutile maintenant de nier que ce Poëme a efté composé à l'occafion d'un dif ferend |