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commencent leur itinéraire à Saint-Laurent-du-Pont, entrent à Fourvoirie, et suivent pas à pas le chemin jeté, parmi tant d'accidens pittoresques, sur le flanc des rampes, à travers les bois, sur le bord du torrent, jusqu'au monastère. Du monastère, ils redescendent par le Sapey jusqu'aux limites du désert, et c'est dans le cours de ce pélerinage que leur crayon emprunte aux sites les plus originaux le charme et le prestige étalés dans les belles planches que nous avons sous les yeux. Nous n'entreprendrons pas de faire l'éloge de ces planches, le mérite des artistes qui leur ont donné leurs soins est une garantie de la supériorité de leur exécution. Ne terminons pas ces lignes sans féliciter M. Prudhomme de s'être rendu l'éditeur de ce magnifique album: c'est par de semblables entreprises que l'imprimerie et la librairie départementales tendront à secouer le monopole de la capitale, et à se placer au rang où le développement des arts doit les placer un jour.

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les gages des consuls de Gap et des officiers de la communauté.

Édit de Nantes.

protestans.

Gap devient place de sûreté pour les

La Tour-du-Pin-Gouvernet, gouverneur de la
Transaction entre l'évêque et la ville.

ville et de Puy-Maure.

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Autre transaction entre les chanoines prébandés et les habitans de Montalquier, de Colombis et des Méyères. — Visite pastorale de Papurin dans son diocèse. Les gentilshommes usurpateurs des bénéfices ecclésiastiques. — Gouvernet incorpore divers prieurės à ses seigneuries. Plainte contre un ministre protestant de Veynes. Mémoire adressé par l'évêque aux commissaires nommés pour l'exécution de l'édit de Nantes. Réponse des commissaires. L'exercice public de la religion réformée est permis dans Gap. -Les ecclésiastiques du diocèse soumis à l'impôt de deux et demi pour cent. - Mort de Paparin de Chaumont. Maisons religieuses détruites dans le diocèse pendant guerres de religion. Assemblées auxquelles l'évêque avait

les

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TOME V.

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assisté pendant son séjour à la Baume.

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Son traité avec Lesdiguières. Il lui cède les seigneuries du Noyer et du Glaizil. Restriction secrète au sujet de cette cession. Son dernier traité avec la ville de Gap. Canal d'irrigation de la Baume entrepris par cet évêque. Il assiste à l'assemblée générale du clergé de France. A son retour, il reçoit la visite du pasteur de Gap et le jette par la fenêtre. Charles-Salomon du Serre lui

succède. · Réglement du 16 avril 1601 pour l'exécution de l'édit de Nantes dans la ville de Gap. Auteurs gapençais du XVIe siècle.

(1596 à 1598.) Lesdiguières n'avait point encore la qualité de lieutenant-général de la province, mais parfois il en exerçait l'autorité, à l'insu ou peut-être du consentement d'Alphonse d'Ornano, qui ne voulait pas lui céder cette charge. Le 20 mars 1596, il mandait à Du Villar, commandant à Gap pour le service du roi, que l'on ne pourrait lui donner que cinquante hommes pour la ville et Puy-Maure1, ce qui fait présumer que la milice urbaine continuait son fidèle service, en exécution du traité de 1589. Le 28 novembre de la même année, le président Fustier, commissaire nommé par le parlement, expliquait, corrigeait et augmentait le réglement de 1560 qui avait déterminé les droits des protestans et des catholiques dans la ville de Gap, fixait les gages des consuls de l'intérieur à trois cent vingt sous, ceux des consuls de la banlieue ou comput forestier à cent soixante sous, et les gages du procureur et du secrétaire de la communauté au maximum de vingt francs pour chacun d'eux. Deux ans après, le fameux édit de Nantes fut publié. Le roi ayant permis aux calvinistes de garder pendant huit ans les places de sûreté par eux tenues au moment de la publication de l'édit, la ville de Gap

'Lettre autographe de Lesdiguières déposée à la bibliothèque de Gap.

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Réglement du 26 novembre 1596. Archives de l'hôtel-de-ville, livre rouge, pag. 305 et suiv.

reçut une garnison de vingt-un hommes, et le fort de Puy-Maure, de soixante, aux frais de Sa Majesté. La Tour-du-Pin-Gouvernet eut alors sous sa dépendance non-seulement la ville et la forteresse, mais encore les places d'Embrun, de Serres et d'Exilles. Paparin de Chaumont gouvernait toujours spirituellement le diocèse de Gap.

(1598.) Enfin nous respirons plus librement sous la charte de la réformation; chacun rentre dans la plénitude de ses droits et dans le libre exercice de son culte; nous finissons comme nous aurions dù finir quarante ans plus tôt, si la raison entrait pour quelque chose dans les affaires de ce monde : les protestans font publiquement leur prêche dans le temple de Sainte-Colombe, et, le bâton à la main, ils ne contraignent plus les catholiques d'y assister; monseigneur de Chaumont chante paisiblement le Te Deum dans sa cathédrale quelque peu restaurée; et la persécution cessant, le protestantisme cessera non-seulement de faire des prosélytes, mais nous verrons les gentilshommes qui avaient si longtemps combattu pour sa cause l'abandonner peu-à-peu.

Au mois d'avril 1598, époque à laquelle Henri IV dressait son fameux édit, l'évêque avait quitté la Baume-lès-Sisteron pour se rendre dans le sein de sa ville épiscopale, et transigeait sur les droits de fournage et sur le consulat avec les consuls Gaspard de Rostaing, Arnoux de Bardonnesche et Georges Philibert, assistés de Jacques de Grilh, seigneur de Chaliol, et autres députés de la communauté; il s'engageait à nommer six greffiers pour la judicature de Gap, et s'abstenait de prendre le titre de comte de cette ville. Quelques mois plus tard, les habitans des quartiers de Montalquier, de Colombis et des Meyères traitaient, de leur côté, pour la dime avec les chanoines prébandés, messires Jean Buisson, Arnoux Hallet et Paul de Beauvais ils promettaient, pour en tenir lieu, de payer à leurs suzerains ecclésiastiques une pension annuelle et perpétuelle de deux cent quarante écus. Tout paraissait donc tranquille au sein des Alpes, si ce n'est que la peste

ou plutôt une maladie contagieuse moins redoutable, mais embellie de ce nom, régnait dans Gap'. Paparin de Chaumont put dès-lors, sans être inquiété par les religionnaires, parcourir les diverses paroisses de son diocèse.

(1599.) Il n'exécuta le projet qu'il en avait formé que vers la fin de l'été de l'année suivante; et, malgré son grand age, il visita deux cents églises dans la partie du diocèse située dans le Dauphiné. Il trouva, par la grâce de Dieu, qu'en général la réforme y avait fait peu de progrès, car sur onze parts dix avaient persévéré dans la foi catholique; mais ces catholiques n'en étaient pas moins en grande partie deslaissez de la pasture spirituelle, car les bénéfices étaient tombés aux mains des gentilshommes de la religion prétendue réformée, lesquels n'étaient nullement disposés à s'en dessaisir. Les gentilshommes catholiques qui en avaient également occupé quelques-uns par force, afin de les soustraire aux nobles protestans, trouvaient, de leur côté, que ce qui était bon à prendre était bon à garder, suivant une maxime qui devait être proclamée deux siècles plus tard. L'évêque signala M. de Gouvernet comme ayant incorporé plusieurs bénéfices à ses diverses seigneuries, entre autres les prieurés de Mévoillon, de la Chaup, de Ballons et de la Charce-Rosans. Les ecclésiastiques avaient été chassés des lieux où ils voulaient exercer leur ministère; on laissait tomber en ruines les églises des bénéfices envahis, et l'on faisait démolir celle de Mévoillon, au grand scandale des catholiques.

Arrivé au bourg de Veynes, Paparin de Chaumont ne put voir sans indignation un nommé Barbier, se disant ministre protestant, faire ensevelir dans le cimetière catholique, en plein jour et comme pour le braver, un calviniste qui s'était cassé le cou en

Transactions des 15 avril et 22 juillet 1598. Ms. Au bas d'une copie parte in quâ de la première transaction on lit: Il y a dans la ville de Gap et son terroir trois mille cinq cents ames. Combien les guerres civiles en avaient diminué la population, si la note est exacte!

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