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bâtir, car c'est aujourd'hui la fureur générale. Je suis las de vains prétextes pour prolonger une vie déjà trop longue.

Mais, continua-t-il avec colère, n'entendrai-je que des vœux insensés et de folles demandes? Ne recevrai-je jamais une prière raisonnable de tant de mortels qui m'en font chaque jour? »

Le dieu irrité allait pousser la trappe en murmurant, lorsque Lucien le pria d'écouter encore une voix qu'il reconnut pour être celle de son hôte l'Athénien Xilander, l'un des philosophes les plus estimés de son temps: Volontiers; peut-être celui-ci aura-t-il de la raison pour tous les autres.» «Grand Jupiter, disait le philosophe, c'est par ma sagesse que j'ai acquis tant de réputation dans ma patrie; augmentez en moi cette sagesse si précieuse; surtout faites croître en même temps cette barbe épaisse sans laquelle tout mon mérite.... » Jupiter, indigné, fit retomber la trappe avec violence, et Lucien fut pris d'une si grande envie de rire, qu'il se réveilla en sursaut.

Une manière plus sévère de traiter un sujet moral consiste à développer les arguments à l'appui de la thèse qu'il s'agit de poser et de faire accepter, Alors le développement littéraire se transforme presque en une dissertation philosophique.

DE L'ÉDUCATION.

Sujet : L'éducation a un double but: 1° développer dans l'homme l'intelligence et la volonté; 2° le préparer au rôle qu'il doit remplir dans la société.

Développement. L'éducation n'est que l'achèvement de l'homme selon le plan tracé par la Providence. Cette œuvre s'accomplit par le développement élevé, libre, généreux, de toutes les facultés physiques, intellectuelles, morales et religieuses de l'enfant; c'est par là qu'elle devient pour lui la préparation éloignée, mais essentielle à tous les devoirs qu'il aura à remplir plus tard sur la terre.

Mais, à côté de ce but général, de cette préparation éloignée, l'éducation doit se proposer un autre but, un but spécial: elle doit offrir à l'homme une préparation prochaine et immédiate à sa vocation sociale.

Tout individu doit travailler d'abord à devenir un homme honnête et intelligent, habile et vertueux; c'est la fin commune, générale, nécessaire. Mais, de plus, il a toujours une vocation spéciale, en vertu de laquelle il est appelé à remplir telle ou telle fonction dans la société humaine. Outre l'éducation générale et essentielle qui forme l'homme avant tout, qui l'initie de loin à toutes choses, qui développe en lui et élève les facultés générales de la nature, et en fait par là un homme digne de ce nom, il doit donc y avoir une éducation spéciale et professionnelle qui forme aussi le citoyen et le prépare à servir sa patrie

dans telle ou telle profession, par laquelle il devra atteindre sa fin particulière et se rendre en même temps utile à ses semblables.

Ces deux genres d'éducation sont d'une égale importance pour l'homme L'une lui donne toute la dignité, toute la force de sa nature, l'élève au-dessus de tout en ce monde, le rend capable d'atteindre la fin la plus haute dans un monde meilleur, en même temps qu'elle le rend plus habile et plus fort ici-bas. L'autre le cultive en vue de sa vocation sur la terre et de sa place dans la société, l'y prépare direclement, et le fait entrer ainsi fermement dans les voies providentielles que Dieu a tracées pour lui comme un chemin spécial vers le but suprême et définitif.

Ces deux éducations ne sont pas opposées l'une à l'autre; bien au contraire, elles se fortifient, se perfectionnent, s'achèvent l'une par l'autre.

9. Résumé et règles. Les observations générales sur ces sujets peuvent être résumées dans les cinq règles suivantes comme les principes de la critique littéraire et morale.

I. Le développement historique sera simple, clair et précis dans la pensée et dans la forme.

II. Le développement littéraire doit y ajouter quelques ornements en harmonie avec le sujet.

III. La critique littéraire doit être animée du désir de trouver le bien pour s'éclairer et s'instruire.

IV. Elle étudiera le fond, puis les idées accessoires, enfin le style.

V. Le développement moral doit tout subordonner à la justesse des idées et des raisonnements.

FIN DE LA RHÉTORIQUE.

Troisième partie.

Leçons.

XXII.

Du Style........

XXIII.

XXIV.

Des Mots (synonymes, équivalents, épithètes).... De la Construction des mots et des propositions.. XXV. Des Phrases et des Périodes...

XXVI. Des Tours de phrase....

XXVII.

Des Figures.....

XXVIII. Des Figures de pensée...

Pages

125

127

137

144

150

157

163

XXIX.

Suite des Figures de pensée.

XXX.

Suite des Figures de pensée....
Suite des Figures de pensée...

169

182

XXXI.

XXXII.

Suite des Figures de pensée.

XXXIII. Des Tropes....

XXXIV. Des Figures de mots..

XXXV. Du Style.

XXXVI.

Suite des qualités générales du style.

XXXVII. Suite des qualités générales du style.
XXXVIII. Des Qualités particulières du style..
XXXIX. Du Style simple......

196

204

216

229

Qualités générales..

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Des différentes formes de style. (Poésie et prose.).... 295

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