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II. CONFIRMATION ou Preuve. (Arguments.)

Amplification.

Réfutation des sophismes.

III. PERORAISON ou Conclusion. (Passions.)

VIII

TROISIÈME PARTIE.

Élocution.

DU STYLE EN GÉNÉRAL.

1. Des mots. Synonymes. Équivalents. Épithètes. 2. Des propositions, des phrases, des périodes. 3. Des tours de phrases.

4. Des figures de pensée et des figures de mots.

DES TROIS GENRES DE STYLE.

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Des sujets de composition.

I. Compositions littéraires: Description.

Narration. Fable. Lettre.

Discours. Dialogue.

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II. Compositions morales et philosophiques : Caractère.
Portrait. Éloge. Parallèle.

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Développe

ment historique. - Analyse critique. - Développement moral.

DE RHÉTORIQUE

FRANÇAISE.

LEÇON I.

INTRODUCTION

DE L'ART D'ÉCRIRE, DE LA RHETORIQUE ET DE L'ÉLOQUENCE.

1. DE LA RHETORIQUE.-2. DE L'ÉLOQUENCE.-3. LEURS RAPPORTS. 4. ORIGINE DE LA RHETORIQUE. 5. UTILITÉ DE LA RHETORIQUE. 6. RÉPONSE AUX OBJECTIONS. -7. EXTENSION DES RÈGLES DE LA RHETORIQUE A LA SCIENCE ET A LA POÉSIE.

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1. De la rhétorique.- LA RHÉTORIQUE est l'art de bien dire, c'est-à-dire l'art de parler de manière à persuader. Persuader, c'est faire adopter aux autres une pensée, un sentiment, une résolution; c'est s'emparer tout à la fois de leur esprit, de leur cœur et de leur volonté.

C'est un art très-sérieux, destiné à instruire les hommes, à gouverner les passions, à corriger les mœurs, à soutenir les lois, à diriger les délibérations publiques. L'abus que peuvent en faire les déclamateurs et les sophistes ne prouve rien contre l'excellence de cet art, car la rhétorique n'a rien de commun avec l'artifice mensonger qui ajoute aux objets des ornements empruntés et de convention; l'art de

T. 3 ANNÉE.

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bien dire est l'art d'appliquer à chaque chose le ton, le langage et les moyens de preuve qui lui conviennent, c'est ce que Pascal appelait la rhétorique contre les rhéteurs, c'est la seule, la vraie rhétorique, l'art de parler de chaque chose et à chacun comme la raison et la vérité le demandent. Dans le monde grec et romain, le discours était le plus puissant moyen de s'adresser aux hommes mêlés à la vie publique; voilà pourquoi la rhétorique tenait alors une place si considérable dans les études libérales. Aujourd'hui, la publicité d'un discours mal entendu et de peu de gens n'est rien à côté de la publicité d'un livre qui, tiré à des milliers d'exemplaires, peut être l'objet d'une étude attentive et suivie; l'art d'écrire doit donc se substituer le plus souvent à l'art de parler. Mais la différence n'est ici que dans la forme; au fond, les deux choses sont identiques. Tout comme l'orateur, l'écrivain doit tenir compte: 1o de sa situation; 2° du sujet qu'il traite; 3° du lecteur auquel il s'adresse. Les mêmes considérations conduisent à l'emploi des mêmes moyens.

On peut dire de l'art d'écrire ce qu'Aristote a dit de la rhétorique; il est accessible à tous les esprits et il n'est personne qui ne croie le posséder dans une certaine mesure, car tous entreprennent de communiquer leurs pensées ou leurs émotions; mais les uns le font au hasard et les autres avec une habileté qui est le fruit de la réflexion, de l'exercice et de l'habitude. Aussi la pratique de la parole ne doit pas être confondue avec l'art de parler et d'écrire : rien de plus commun, de plus vulgaire, de plus facile que la pratique; l'art au contraire, c'est, après l'art de penser, le plus grand de tous les arts et le plus difficile; que de travail il réclame, quelles études, quelle patience, quelle assiduité sans relâche! C'est l'œuvre de la vie tout entière.

2. De l'éloquence.- Dans les écrits comme dans les discours, il faut distinguer la rhétorique de l'éloquence. L'éloquence est le talent de persuader; elle n'est point un art, elle est un don naturel, comme l'imagination poétique.

L'éloquence est née bien longtemps avant les règles de la rhétorique, comme les langues se sont formées bien avant la grammaire : ce n'est pas l'art qui produit l'éloquence, a dit Cicéron, c'est l'éloquence qui produit l'art. En effet, qu'est-ce que la rhétorique? C'est le fruit des observations faites par les critiques sur les discours des plus grands orateurs ; elle est à l'éloquence ce que la grammaire est au langage, ce que la poétique est à la poésie, ce que la logique est au raisonnement.

3. Leurs rapports.-Une conviction profonde, une passion ardente produit les élans de l'éloquence, en dehors et au-dessus des leçons des rhéteurs. Mais le génie luimême a ses défaillances; en tout cas il n'est qu'une exception et ne produit que des éclairs passagers. La passion inspire un mot sublime, comme le qu'il mourût du vieil Horace; elle ne saurait dicter un discours comme l'Oraison funèbre du grand Condé. Un cri parti du cœur remue et saisit; mais il ne suffit pas à convaincre des esprits ignorants ou prévenus. La logique naturelle et le génie expliquent-ils tout Démosthène? Le patriotisme rend-il compte des Philippiques de Cicéron? N'y a-t-il que des élans de foi religieuse dans les grandes compositions oratoires de nos sermonnaires du dix-septième siècle? Non, il y a encore dans ces belles œuvres de la réflexion, de l'étude, c'est-àdire de la rhétorique venant s'ajouter au génie oratoire.

Livré aux caprices de son inspiration, l'esprit même le plus heureux ne donnera jamais tout ce qu'il est capable de produire. Il faut que le travail de la réflexion vienne s'y joindre or la rhétorique est précisément ce travail; elle comprend toutes les réflexions provoquées par la lectura et l'étude attentive des grands modèles. Les préceptes sont utiles, même à l'homme doué des plus belles facultés, pour perfectionner son talent et pour servir de frein à son génie. Il faut donc reporter sur les règles de l'art d'écrire une partie de ce respect qu'inspirent les grands écrivains; ce sont eux qui nous font la théorie de leur pratique; ils nous parlent par l'organe de leurs ingénieux interprètes. Aristote,

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