Le romantisme des classiques, Volume 4

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Page 131 - Un auteur quelquefois, trop plein de son objet, Jamais sans l'épuiser n'abandonne un sujet. S'il rencontre un palais, il m'en dépeint la face ; II me promène après de terrasse en terrasse; Ici s'offre un perron; là règne un corridor; Là ce balcon s'enferme en un balustre d'or. II compte des plafonds les ronds et les ovales. Ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragales *. Je saute vingt feuillets pour en trouver la fin.
Page 282 - L'amour pour l'ordinaire est peu fait à ces lois, Et l'on voit les amants vanter toujours leur choix: Jamais leur passion n'y voit rien de blâmable, Et dans l'objet aimé tout leur devient aimable; Ils comptent les défauts pour des perfections, Et savent y donner de favorables noms.
Page 35 - Qu'on vante en lui la foi, l'honneur, la probité', Qu'on prise sa candeur et sa civilité ; Qu'il soit doux , complaisant , officieux , sincère : On le veut , j'y souscris , et suis prêt à me taire.
Page 176 - Au mépris du bon sens, le burlesque effronté Trompa les yeux d'abord, plut par sa nouveauté. On ne vit plus en vers que pointes triviales ; Le Parnasse parla le langage des halles ; La licence à rimer alors n'eut plus de frein ; Apollon travesti devint un Tabarin.
Page 61 - Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Page 79 - L'ignorance et l'erreur à ses naissantes pièces, En habits de marquis, en robes de comtesses, Venaient pour diffamer son chef-d'œuvre nouveau, 25 Et secouaient la tête à l'endroit le plus beau.
Page 144 - Sais-tu pourquoi mes vers sont lus dans les provinces , Sont recherchés du peuple , et reçus chez les princes ? Ce n'est pas que leurs sons , agréables , nombreux , Soient toujours à l'oreille également heureux ; Qu'en plus d'un lieu le sens n'y...
Page 37 - Mais savez-vous aussi comme on parle de vous ? Gardez-vous, dira l'un, de cet esprit critique : On ne sait bien souvent quelle mouche le pique. Mais c'est un jeune fou qui se croit tout permis, Et qui pour un bon mot va perdre vingt amis. Il ne pardonne pas aux vers de la Pucelle, Et croit régler le monde au gré de sa cervelle. Jamais dans le barreau trouva-t-il rien de bon ? Peut-on si bien prêcher qu'il ne dorme au sermon ? Mais lui, qui fait ici le régent du Parnasse, N'est qu'un gueux revêtu...
Page 3 - Enfin Malherbe vint, et, le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir.
Page 80 - Et qu'enfin sa candeur seule a fait tous ses vices. Dites que , harcelé par les plus vils rimeurs , Jamais , blessant leurs vers , il n'effleura leurs mœurs ; Libre dans ses discours, mais pourtant toujours sage , Assez faible de corps , assez doux de visage , Ni petit, ni trop grand , très peu voluptueux , Ami de la vertu plutôt que vertueux.

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