leur attaque, n'apercevaient pas, qu'il compromettait peutêtre lui-même en les défendant mal, sont définitivement, depuis lui, acquis à la science philosophique. Ils ne peuvent être contredits: toutes les écoles de nos jours les proclament, et seuls ils suffiraient à la gloire de celui qui, le premier, les a mis en lumière.

Ajoutons que si la philosophie française a jeté un si vif éclat dans notre siècle, c'est qu'elle se rattache par mille liens à l'école cartésienne, et qu'elle a appris du Maître à n'imiter personne et à trouver dans l'étude de l'homme même une source inépuisable d'idées vraies et d'inspirations généreuses.

Comme le dit très-bien un autre célèbre philosophe de notre temps1: « Pour nous, Descartes n'est pas un homme du passé; il est debout, il vit, se meut, sa parole nous arrive par les bouches les plus éloquentes; il est enfin glorieusement monté en chaire dans cette même Sorbonne à laquelle, il y a deux siècles, il avait si timidement dédié ses Méditations. >>

24 décembre 1864.

'Ad. Garnier.

FIN DE LA NOTICE SUR DESCARTES.

FUNDACIÓ SIMAPKÁZ

BIBLICA

En consacrant deux volumes à Descartes, il nous a paru qu'il était non-seulement de droit, mais de devoir, de ne rien admettre dans ces volumes qui ne fùt sorti de la plume du grand philosophe.

Ses Méditations suscitèrent de nombreuses objections, dont quelques-unes sont rédigées dans la forme pamphlétaire.

En les plaçant à la suite de ses Méditations, Descartes avait donné un bel exemple de sa bonne foi, et montré combien il était confiant dans sa force.

Cette polémique est aujourd'hui dénuée d'intérêt. Les Objections ont vieilli autant par le fond que par la forme, et bien d'autres arguments victorieux ont été opposés depuis à certains points des doctrines de Descartes. Nous les avons élaguées.

Cette suppression rendait des retranchements nécessaires dans ses Réponses; nous les avons fait porter sur les discussions purement scolastiques, ou encore sur les railleries dont il accable ses adversaires.

Ce qui regarde chacune des Méditations a été réuni.

Ce travail se trouve complété par des lettres et des fragments de lettres qui ne sont aussi que des réponses aux Objections contre les Méditations ou contre la Méthode.

La Méthode, les Méditations, les éclaircissements tirés de ses Réponses et de ses Lettres, le livre des Passions, les Principes de la philosophie, dégagés de tout ce qui n'est plus à la hauteur de la science, contiennent la logique, la métaphysique, et en partie la physiologie de Descartes.

Ses vues sur la morale se trouvent développées dans le choix que nous avons fait de ses lettres. N'ayant plus à lutter contre des hommes d'école, il s'y montre dans toute sa liberté d'esprit et de cœur.

Enfin, nous donnons de longs extraits de sa lettre à Voët', écrite en latin et en forme de pamphlet, lettre dans laquelle il répond à une attaque d'athéisme lancée contre lui par le fougueux professeur de l'université d'Utrecht.

Notre édition fait donc entièrement connaître l'homme et son œuvre.

MADRID

1 Nous devons la traduction de cette lettre à M. Delayant, le savant bibliothécaire de la ville de la Rochelle.