Leur fait lever les yeux vers l'azile fuprême; donne : Je me pare des fleurs qui tombent de fa main, Il ne fait que l'ouvrir & m'en remplit le fein. Pour confoler l'espoir du laboureur avide, C'est lui qui dans l'Egypte, où je fuis trop aride, Veut qu'au moment prefcrit le Nil loin de fes bords Répandu fur ma plaine y porte mes trésors.... Tant d'êtres différens l'un à l'autre enchaînés, cieux, L'homme éleve un front noble & regarde les Cieux. (a) Ce front comme un théâtre où l'ame fe déploye Loin de moi, quand je veux, va porter ma pen fée: Meffagere de l'ame, interprête du cœur, veau. D'innombrables filets, Ciel! quel tiffu fragile! (a) Os homini fublime dedit, Calumque tueri Et tient dans un dépôt fidele & précieux Tout ce que m'ont appris mes oreilles, mes yeux... Mais qui donne à mon fang cette ardeur falutaire ? Sans mon ordre il nourrit ma chaleur nécessai re...... Est-ce moi qui préfide au maintien de ces loix? Et pour les établir ai-je donné ma voix ? Je les connois à peine : une attentive adreffe M'en apprend tous les jours & l'ordre & la fageffe. De cet ordre fecret reconnoiffons l'Auteur. Fut-il jamais de Loi fans un Législateur? .... Reconnoiffons du moins celui par qui nous fommes, Celui qui fait tout vivre & qui fait tout mouvoir, S'il donne l'être à tout, l'a-t-il pu recevoir? mence, Et lui feul infini n'a jamais commencé. D'un objet infini l'image incomparable ? vable... Et d'un être infini je me fuis fouvenu Dès le premier inftant que je me suis connu. Racine le fils, Poëme de la Relig. REMARQUES. Le Poëte a tiré les preuves de l'exiftence de Dieu, du Spectacle de l'Univers. Quelle noblefie dans ces apoftrophes qu'il· fait tantôt aux Cieux & à la Terre,. tantôt au Soleil & à la Mer! La peinture qu'il fait de la Mer frappera tout homme de goût. Quelle grandeur dans les différens attributs qu'il donne à cet élément : Et toi dont le courroux veut engloutir la Terre. Il y peint admirablement l'effroi que la Mer en fureur infpire aux gens qui confient leur vie à cet élément. Cette figure qu'il employe en faifant parler la Terre, fait une impreffion des plus vives fur l'efprit: Eft-ce moi qui produis mes riches ornemens? Le portrait de l'homme eft de main de maître, tout y eft fini; on y voit tous les mouvemens de fon ame peints fur fon front. Le don admirable de la parole y eft célébré comme le mérite un tel préfent de la nature. Ceux de la vûe & de la mémoire ont leur coup de pinceau convenable: La conféquence qu'il tire de toutes les merveilles qu'étale ce vafte Univers, c'eft que nous devons re-. connoître qu'il a un Auteur, & que cet Auteur n'eft autre chofe que Dieu. Sur le même fujet. Le célebre Rouffeau dépeint ainfi les merveilles de la puiffance de Dieu qui éclate dans la création de l'Univers. C'eft une Paraphrafe d'une partie du Pf. 18. Les Cieux inftruifent la Terre Tout ce que leur globe enferre De fa puiffance immortelle |