Leur fait lever les yeux vers l'azile suprême ; donne : bords 'comprendre, cieux, L'homme čleve un front noble 8c regarde les Cieux. (a) Ce front comme un théâtre où l'ame se déployé Eft tantôt éclairé des rayons de la joye, Tantôt enveloppé du chagrin ténébreux, L'amitié rendre & vive y fait briller fes feui; Qu'en vain veut imiter dans son zèle perfide La trahison que fuit l'envie au tein livide. Un mot y fait rougir la timide pudeur, Le mépris y réside ainsi que la candeur. Le modeste respect, l'imprudente colere, La crainte & la pâleur, sa compagne ordinaire, Qui dans tous les périls funestes à mes jours, Plus prompte que ma voix, appelle du secours. A me servir aussi cette voix empressée, Loin de moi, quand je veux, va porter ma pen: fée : Messagere de l'ame, interprête du caur , De la société je lui dois la douceur. Quelle foule d'objets l'ail réunit ensemble? Que de rayons épars ce cercle étroit rassemble? Tout s'y peint tour à tour ; le mobile tableau Frappe un nerf qui l'éleve & le porte au cer veau. D'innombrables filets, Ciel! quel tissu fragile ! Cependant ma mémoire en a fait son azyle, (a) Os homini fublime dedit, Calumque tueri Fujit creitos ad fidera toltere vultus. Ovid. Et tient dans un dépôt fidele & précieux yeux. • Mais qui donne à mon sang cette ardeur falu taire ? Sans mon ordre il nourrit ma chaleur nécessai re...... Ef-ce moi qui préside au maintien de ces loix? Et pour les établir ai-je donné ma voix ? Je les connois à peine : une attentive adrese M'en apprend tous les jours & l'ordre & la fa geffe. De cet ordre secret reconnoiffons l'Auteur. Fut-il jamais de Loi fans un Législateur ?.... Reconnoiffons du moins celui par qui nous fommes, Celui qui fait tout vivre & qui fait tout mou voir, S'il donne l'être à tout, l'a-t-il pu recevoir ? Il précéde les tems , qui dira sa naissance ? Par lui l'homme , le Ciel, la Terre , tout com. mence , Et lui seul infini n'a jamais commencé. Quelle main, quel pinceau dans mon ame a tracé D'un objet infini l'image incomparable ?. Ce n'eft point à mes sens que j'en suis rede. yable. Et d'un être infini je me suis souvent Racine le fils, Poëme de la Relig. fait une impression des plus vives sur l'esprit : Est-ce moi qui produis mes riches ornemens ? Le portrait de l'homme est de main de maître, tout y est fini; voit tous les mouvemens de son ame peints sur son front. Le don admirable de la parole y est célébré comme le mérite un tel présent de la nature. Ceux de la vûe & de la mémoire ont leur coup de pinceau convenable: La conséquence qu'il Terre, on y tire de toutes les merveilles qu'étale ce vaste Univers , c'est que nous devons se-. connoître qu'il a un Auteur , & que cet Auteur n'est autre chose que Dieu. Sur le même sujet. · Le célebre Rousseau dépeint ainsi les merveilles de la puissance de Dieu qui éclate dans la création de l'Univers. C'est une Paraphrase d'une partie du Pf. 18. Les Cieux instruisent la Terre De la puissance immortelle |