MECHAN S. Réflexions fur les Méchans & les Il faut faire aux méchans guerre continuelle, J'en conviens, mais de quoi sert elle? La Font. Ce qu'on donne aux méchans, toujours on le regrette; Pour tirer d'eux ce qu'on leur prête Ibid. Que ne fait point ourdrir une langue traitreffe Par fa pernicieuse adreffe? Des malheurs qui font fortis De la boëte de Pandore, Celui qu'à meilleur droit tout l'Univers abhor re, C'est la fourbe à mon avis. Ibid. MONDE. Portrait du Monde. Les Vers fuivans font adreffés à une Dame qui avoit formé le deffein de fe retirer dans une Solitude fort trifte. Le Poëte lui confeille de ne pas quitter le monde, ce qui lui donne occafion d'en faire le portrait. La folitude eft belle eft Vers, Qu'on aime à changer de posture.... Sa Scéne mobile & changeante La fortune toujours fuyante, ८ Enfin c'eft une Comédie De voir ce qu'on voit tous les jours; Vous diriez en voyant ces tours Que la fortune s'étudie Sans ceffe à varier fon cours. Toujours quelque métamorphofe On ne fait qui meurt ni qui vit. MORT. Réflexions fur la Mort. La mort ne furprend point lé fage, S'étant fçu lui-même avertir Du tems où l'on se doit réfoudre à ce paffage. Ce tems, hélas ! embraffe tous les tems s; Qu'on le partage en jours, en heures, en mo น mens, Il n'en eft point qu'il ne comprenne Dans le fatal tribut: tous font de fon domaine, Eft le premier inftant où les enfans des Rois Ouvrent les yeux à la lumiere, 2. Et celui qui vient quelqué fois. Fermer pour toujours la paupiere. Alléguez la beauté, la vertu, la jeuneffe; La mort ravit tout fans pudeur. Un jour le monde entier accroîtra fa richeffe Il n'eft rien de moins ignoré, Et puifqu'il faut que je le die, Rien où l'on foit moins préparé..¡ J'ai beau le répéter, mon zéle eft indiscret, Le plus femblable aux morts, meurt le plus à regret. La Font. La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles, La cruelle qu'elle eft fe bouche les oreilles Le pauvre en fa cabane où le chaume le couvré Et la Garde qui veille aux barrieres du Louvre N'en défend pas nos Rois, Le trépas vient nous guérir; Malherbe. Mais ne bougeons d'où nous fommes, C'eft la devife des hommes. C'eft folie La Font. De compter fur dix ans de vie. Soyons bien buvans, bien mangeans; Nous devons à la mort de trois l'un en dix ans Dans |