Permet à fes vrais nourriffons Sur le même fujet. Greffet ÉLOGE POETIQUE DU PRINTEMS C'eft ici un homme qui revenu d'une maladie mortelle, & rétabli parfaitement, soupire après le tems qu'il doit aller à la campagne. Ame de l'Univers, charme de nos années, Toi qui viens renouer le fil de mes journées; Les aveugles mortels abrégent tes faveurs. Je vais facrifier dans ton Temple champêtre, Loin des Cités & de l'ennui, Tout nous appelle aux champs, le printems va renaître, Et j'y vais renaître avec lui. Dans Dans cette retraite chérie Occupé tout entier du foin, du plaifir d'étre, Au fortir du néant affreux, Je fongerai qu'à voir naître Ces bois, ces berceaux amoureux... O jours de convalefcence! Jours d'une pure volupté! C'eft une nouvelle naiffance, Un rayon d'immortalité. Quel feu! tous les plaifirs ont volé dans mon ame, J'adore avec transport le célefte flambeau, Sans doute que le Dieu qui nous rend l'existences (a) Du Roffignol, Hh Pour de nouveaux plaisirs, donne de nouveaux fens; A fes regards impatiens, Le cahos fuit, tout naît, la lumiere commence," Tout brille des feux du printems. Les plus fimples objets, le chant d'une Fau vette, Le matin d'un beau jour, la verdure des bois, La fraîcheur d'une violette, Mille fpectacles qu'autrefois Et que la foule ne voit pas. Greffet. Les Vers fuivans font à peu près fur le même fujet que les précédens. On y invite une perfonne de venir à la campagne, & on fait une defcription de la vie gracieuse qu'une compagnie d'honnêtes gens y menent. Si vous veniez, ici nous ferions notre étude De bannir vos foucis, d'inftruire leur procès, Votre tranquille fœur de votre inquiétude Pourroit par fon exemple adoucir les accès. Sa belle ame en tout tems à foi-même sembla ble, Fait fleurir dans fa Cour repos & liberté ; Errans à l'avanture, exemts de paffions, courts. Lorsque le blond Phœbus dans la mer d'Hef perie Se plonge dans les flots où fa clarté périt, Tantôt fur le bas ftile & volant terre à terre, A parer auffi prompts comme on l'est à Hha Sur le moindre incident nous entrons en ques relle, Et le jeu terminé nous demeurons amis. Fatigués de plaifirs plus qu'affouvis encore, Nous livrons au fommeil nos yeux appefantis, On dort dans de beaux lits au-delà de l'aurore, Où les fonges qu'on fait font des fonges d'Atys. Venez donc profiter du doux air qu'on refpire Dans ce Palais charmant des Graces ennobli, Où par mille agrémens que je ne puis décrire, Nous paffons fans mourir le confolant oubli. Pavillon, Oewv. diverfes |