C'eft là cher Lamoignon, que mon esprit tran quile Met à profit les jours que la Parque me file. Ici dans un vallon bornant tous mes defirs, J'achette à peu de frais de folides plaisirs. Tantôt un livre en main errant dans les prai ries, Foccupe ma raifon d'utiles rêveries. Tantôt cherchant la fin d'un Vers que je conf trui, Je trouve au coin d'un bois le mot qui m'avoit fui. Quelque fois aux appas d'un hameçon perfide La maifon le fournit, la Fermiere l'ordonne, IMAGES CHAMPESTRES Eloge d'une vie retirée. Le célébre la Fontaine dans le mor ceau fuivant fait l'éloge de la folitude ou d'une vie retirée après laquelle il foupire Je voudrois inspirer l'amour de la retraite.; Solitude où je trouve une douceur fecrette, mais Loin du monde & du bruit gouter l'ombre & le fraix? O (a) qui m'arrêtera fous vos fombres azyles? Quand pourront les neuf Soeurs loin des Cours & des Villes, M'occuper tout entier & m'apprendre des Cieux Les mouvemens divers inconnus à nos yeux, Les noms & les vertus de ces clartés errantes, Par qui font nos deftins & nos mœurs différentes? (a) Imitation d'un endroit de Virgile au 2. Livre des Géorgiques. Que fi je ne fuis né pour de fi grands projets, Du moins que les ruiffeaux m'offrent de doux objets ? Que je peigne en mes Vers quelque rive fleurie, La Parque à filets d'or n'ourdira point ma vie, Je ne dormirai point fous de riches lambris, Mais voit-on que le fomme en perde de fon prix ? En eft-il moins profond & moins plein de délig ces? Je lui voue au défert de nouveaux facrifices: Quand le moment viendra d'aller trouver les morts, J'aurai vécu fans foins & mourrai fans remords. Fables de la Font. Éloge de la Touraine & des Pays que la Loire arrofe. C'eft le même Poëte qui en racontant un de fes.voyages, s'exprime de la maniere fuivante: Vous croyez bien qu'étant sur ses (a) rivages, C Côteaux Côteaux rians y font des deux côtés 353 Côteaux non pas fi voifins de la nue Qu'on croit d'abord être en un autre monde. C'eft elle dont le mérite, Le nom, la gloire & les bords Méritoit un tel canal. La Font. Qeuv. Pofthum. Eloge de l'Italie, confidérée comme le fejour où repofent les cendres des Auteurs illuftres de la docte amtiquité. Le Poëte adreffe la parole à un Seigneur Gg qui avoit été nommé Ambaffadeur pour Rome, & qui devoit bien-tôt partir., Vous chérirez cette contrée Vous aimerez ces doux azyles, De Tibur vous verrez des traces Et fur ce rivage charmant Vous vous direz, ici les Graces Là du Luth du galant Catulle (a) Des Auteurs Latins les plus illuftres. |