Vous peindront la vertu sous une affreuseimage; Vous fouvenant, mon fils, que caché fous ce lin, Comme eux vous futes pauvre, & comme eux orphelin. JOAS la main fur le Livre. Je promets d'obferver ce que la loi m'ordonne: Mon Dieu, puniffez moi fi je vous abandonne. Athalie de Rac. fon L'innocence calomniée. Hippolyte fauffement accufé auprès de pere Théfée, d'avoir voulu attenter à l'honneur de Phédre fa belle-mere, paroît devant lui & fe juftifie de cette accufation. THE'SE'E. Ah! le voici, grands Dieux! à ce noble main tien Quel œil ne feroit pas trompé comme le mien? Faut-il que fur le front d'un profane adultere Brille de la vertu le facré caractere? Et ne devroit-on pas à des fignes certains Reconnoître le cœur des perfides humains? HIPPOLYTE. Puis-je vous demander quel funefte nuage, Seigneur, a pu troubler votre augufte visage? N'ofez-vous confier ce secret à ma foi? THE'S E'E. Perfide, ofes-tu bien te montrer devant moi? Monftre qu'a trop long-tems épargné le ton nere, Refté impur des brigands dont j'ai purgé la Ter re; Après que le transport d'un amour plein d'hors reur, Jufqu'au lit de ton pere a porté ta fureur, HIPPOLYTE. D'un menfonge fi noir justement irrité, Seigneur, mais je fupprime un fecret qui vous touche, 'Approuvez le refpe&t qui me ferme la bouche, Et fans vouloir vous-même augmenter vos ennuis, Examinez ma vie & fongez qui je fuis. Quelques crimes toujours précédent les grands crimes. Quiconque a pu franchir les bornes légitimes, Elevé dans le fein d'une chafte héroïne, mains. Je ne veux point me peindre avec trop d'avan tage, Mais fi quelque vertu m'est tombée en partage, ce, J'ai pouffé la vertu jufques à la rudeffe. Le jour n'eft pas plus pur que le fonds de mon cœur ; Et l'on veut qu'Hippolyte épris d'un feu profa ne..... THE'SE'E. Oui, c'est ce même orgueil, lâche, qui te condamne; Je vois de tes froideurs le principe odieux, Phédre feule charmoit tes impudiques yeux..... Et Aricie Princeffe du Sang Royal d'Athénes, dit ces paroles à Théfée fur le même fujet. Avez-vous de fon cœur fi peu de connoissan ce, Difcernez-vous fi mal le crime & l'innocen ce, Faut-il qu'à vos yeux feuls un nuage odieux Dérobe fa vertu qui brille à tous les yeux? Ah! c'eft trop le livrer à des langues perfides, Ceffez, repentez-vous de vos vœux (a) homicides. Craignez, Seigneur, craignez que le Ciel ri goureux Ne vous haïffe affez pour exaucer vos vœux; (a) Il avoit prié Neptune de le verger de fon fils. Souvent dans fa colere il reçoit nos victimes, Ses préfens font fouvent la peine de nos crimes; Prenez y garde encor, vos invincibles mains Ont de monftres fans nombre affranchi les humains ; Mais tout n'eft pas détruit & vous en laissez vi vre Un..... Votre fils, Seigneur, me deffend de pousuivre ; Inftruite du refpe&t qu'il veut vous conserver, TENDRESSE Phédre. DE MERE ET DE FILLE. Les adieux d'Iphigénie. Les Grecs affemblés en Aulide, n'attendoient qu'un vent favorable pour s'embarquer & aller faire le fiége de Troye. Agamemnon Chef des Grecs, confulta l'Oracle, il lui fut répondu qu'il falloit |