place. Il est bon de voir une même vérité maniée par deux beaux génies. Le Poëte les a mis dans la bouche de Volcestre, Ministre d'Edouard III. Roi d'Angle terre. Ignore-t-on le sort que nous devons attendre ? Et sous quels Cieux nouveaux notre esprit doit se rendre ? Le délir du néant convient aux scélérats. Non, je ne puis penser que la nuit du trépas Eteigne avec nos jours ce flambeau de notre ame Qu'alluma l'Immortel d'une céleste flamme, (a) Il étoit menacé de payer de fa tête le refus qu'il faisoit au Roi d'une chose qui lui paroislois contraire à la gloire de fon Prince. Dans cette nuit d'erreurs la yie est un foreil, La mort conduit au jour, & j'aspire au réveil. Grellet. Sur la Loi naturelle. Que la Loi naturelle eit gravée dans le cæur de tous les hommes. Je l'apporte en naissant, elle est écrite en moi Cette Loi qui m'instruit de tout ce que je doi, A mon pere, à mon fils, à ma femme, à moimême, A toute heure je lis dans ce code supreme La Loi qui me défend le vol, la trahison; Cette Loi qui précéde & Lycurgue & Solon. Avant même que Rome elle grayé douze Tables, Merius & Tarquin n'étoient pas moins coupa Bles. Je veux perdre un rival, qui me retient le bras? Je le veux, je le puis, & je n'acheve pas ; Je crains plus de mon coeur le sanglant témoir. gnage Que la sévérité de tout l'Àréopage, Racine le fils. Le Lecteur sera bien aise de voir ici comment Saint Prosper a exprimé la fors ce de la Loi naturelle. Ite ipsi in vestre penetralia mentis e intits Et dans un autre endroit il fait sur le même sujet la réflexion suivante, qui est remplie de sens. Nam quis erit, modo non pecus agri aut bellua Ponti Qui vitiis adeo ftolidè oble&tetur apertis , Ut quod agit, velit ipse pati? Mendacia fallax's Furta rapax , furiosum atrox, homicida cruen tum Damnat, & in mechum gladios diftringit aduls ter ; Ergò omnes naturali cum Lege creati Dans les Vers suivans, Rousseau paraphrase quelques versets du Pleaume 18, dans lesquels le Roi Prophete exalte la beauté de la Loi du Seigneur. Le mot de Loi doit s'entendre ici de la Loi écrite, qui contient les divers Commandemens que Dieu a fait aux hommes dans les Liyres faints. Comme le Poëte a réduit dans une forme de priere le sens du Pseaume, genre temperé il s'est servi du qui quel. que chose de doux & d'insinuant, mais qui ne laisse pas d'avoir ses graces, ainsi que le sublime. Soutiens ma foi chancellante, Mais sans tés clartés facrées (a) Timor Domini Sanctus permanens in fæculum - faculi , &c. Judicia Domini vera ..., Desiderabilia fuper aurum er lapidem pretiofum mulium, e dubs ciora super mel favum. (6) Delicta quis intelligit , ab occultis meis mundo me, arr. Pf. 18, Viens consumer par ta flamme Si de leur triste esclavage Sur les ordres impénétrables de la Providence. Le Poëte fait les réflexions suivantes à l'occasion des maux qui arrivent dans cette vie, & dont nous ne pouvons comprendre la cause que par les lumieres de la Foi; il fait voir que cet état d'obscurité où nous fommes, est un effet des profonds Jugemens de Dieu qui veut que les hommes s'humilient fous la main. I donne ensuite une idée très - fublime de la grandeur & de la puissance de Dieu. On peut |