Les autres Odes de Rouffeau font dans le même goût tant les facrées que les profanes, on n'a qu'à les confulter fi on en a la facilité. Celle-ci eft un exemple pour les autres, & un modele du Genre Sublime. Ode fur la Canonifation des Sts. Staniflas Koftka & de Louis de Gonzague. De l'Eternel s'ouvre le Trône; De la fplendeur qui l'environne Deux mortels vont prendre l'effort. t Volez vertus, & fur vos ailes Enlevez leur char radieux Jufqu'aux demeures immortelles, Frappé de cent voix unanimes, L'air porte au loin les noms fublimes De Gonzague & de Koftka. Sur des harpes majestueuses A l'envi les Céleftes Chours La fortune facrifiée, Les Sceptres foulés fous leurs pas; Ils confacrerent leurs combats. t Tout le Ciel ému d'allégreffe A leurs triomphes éclatans. La vérité leur dreffe un Trône, Qu'offrois-tu, profane Elifée ? Dont la douceur bien-tôt ufée Ne laiffoit qu'une oifiveté. Le Ciel offre à l'ame choifie Un bonheur plus vif, plus conftant Qui confervent toujours nouvelles t Là goûtant de l'amour fuprême Les cœurs dans le fein de Dieu-même... Force ici ma Lyre au filence, Nouveaux Saints, Ames fortunées, Sans vous couter de vains regrets. Trop tôt pour l'ornement du Monde, Trop tard encor pour vos fouhaits. Dans les Céleftes Tabernacles, De la Foi morte en nos Contrées Fiers Conquérans, Héros profanes, t Peuples, dans des Fêtes conftantes, Renouvellez un fi beau jour, Prenez vos Lyres éclatantes, |