1 Sur tout ce Peuple altier qui voit fur tant de mers , France, lance : la valeur les cons duit, La haine les anime & l'espoir les séduit.... main, S'avance yers nos rangs la profonde Colonne ne; Tel qu'un nuage épais qui sur l'aile des vents flancs. Maître, Plus farouches que nous & moins vaillans peut être; Fiers de tant de lauriers, mais soumis autrefois; Frappe à coups redoublés une foule innombras ble. Chefs , Officiers , Soldats l'un sur l'autre enti taffés, Sous le plomb expirant,par les coups renversé so'm Poussent les derniers cris en demandant yen geance. Ils tombent ces Héros , ils tombent ces yena geurs, Ils meurent, & nos jours font cependant tran quilles. La molle volupté, le luxe de nos Villes Filent ces jours séreins, ces jours que nous des vons Au fang de ces Guerriers , au péril des Bour: bons. Couvrons du moins de fleurs ces tombes glo rieuses, Arrachons à l'oubli ces ombres vertueuses. Vous qui lanciez la foudre & qu'ont frappé Ves coups, Revivez dans nos chants quand vous mourez pour nous. Mais quel brillant Héros au milieu du carnage, Renversé, relevé s'est ouvert un passage ? Biron, tels on voyoit dans les plaines d'Ivri Tes immortels ayeux suivre le grand Henri; Tel (kbit ce Crillon chargé d'honneurs suprêmes Nommé brave autrefois par les braves eux-mé mes. Tels étoient ces Daumonts, ces grands Mont morencis, Ces Créquis fi vantés, renaissans dans leurs fils. Tel se forma Turenne au grand Art de la Guera re , Près d'un autre Saxon la terreur de la Terre, Lys..... effort, sante mée ? mée. L'Anglois deux fois vaincu, fuyant de toutes parts, Dans les mains de Louis laissant ses étendarts. Le Belge en vain caché dans ses Villes trems blantes , Les murs de Gand tombés sous ses mains fou droyantes, Et son char de victoire en ses vastes remparts Ecrafant le berceau du plus grand des Césars. Les portraits qu'on vient de voir dans le premier morceau font de main de Maitre. La vérité a conduit le pinceau , les traits font hardis, les couleurs frappantes. L'Image que le Poëte a tracée du Combat, produit une espéce de faififfement mêlé d'admiration, tant elle est vive & sanglante , tant elle est décrite avec feu. Les éloges des Héros François font d'une grande élévation, la pompe , l'harmonie & l'énergie des expressions , jettent un grand éclat sur tout cet endroit. Enfin les avantages que produisit la victoire de Fontenoi, font décrits avec une noblesse qui fait connoître le rare génie de Mr. de Voltaire , quand animé par la grandeur d'un sujet, il se livre à son enthousiasme. Peinture d'un Cæur déchiré par les remords. C'est Phédre qui parle à sa Confilemte, c'est-à-dire , une Reine atteinte d'u ne fatale passion, qui s'exprime ainsi au milieu des agitations que lui cause la hona te d'un penchant criminel. J'ai conçu pour mon crime une jufte terreur ; J'ai pris la vie en haine & ma fiamme en hor reur. Je voulois en mourant prendre soin de ma gloi re, Et dérober au jour une flamme fi noire. .. J'ai déclaré ma honte aux yeux de mon vain queur , Et l'espoir malgré moi s'est gliffé dans mon coeur.... re Il n'est plus tems. Il fait mes ardeurs insensées, De l'austére pudeur les bornes sont passées. .: Moi régner ? Moi ranger un Etat sous ma loi ? Quand ma foible raison ne régne plus sur moi, Lorsque j'ai de mes sens abandonné l'empire, Quand sous un joug honteux à peine je respin, e!.... Insensée, où suis-je ? & qu'ai-je dit? Où laiffai-je égarer mes væux & mon esprit? Je l'ai perdu, les Dieux m'en ont ravi l'usage: none, la rougeur me couvre le visage, Je te laisse trop voir mes honteuses douleurs, Et mes yeux malgré moi se remplissent de pleurs...... |