Non plus comme ennemi, mais comme for beau-pere. Voila ce que j'ai vû. Mort de Pompée de Corn. Des Images. Les Images font une des grandes fources de la beauté des Defcriptions & des Narrations, en un mot de toutes les peintures vives. Elles confiftent à donner pour ainfi dire, du corps & de la réalité aux chofes dont on parle, & à les peindre par des traits visibles qui remuent l'imagination & qui montrent un objet fenfible. Les Images font, à proprement parler, cette figure que les Rhetoriciens appellent Hypotipofe, & dont la vertu eft de peindre les chofes avec des couleurs fi vives qu'on s'imagine les voir de fes propres yeux & non fimplement en entendre le récit. Leur effet eft d'émouvoir & d'affecter notre ame au gré du Poëte; elles font foutenues par des Métaphores, des comparaifons, & autres Figures de l'Art, car la Poëfie eft toute riche en Images, & qu'on ne s'étonne pas de cet effet admirable des Images.Ĉes fortes de peintures frappant notre imagination, excitent des fentimens dans notre cœur par le rapport & l'Analogie qu'elles ont avec nos différentes affections. Nous fommes lents à faifir ce qui ne touche point nos fens; il faut donc fi on veut nous plaire, intéreffer notre imagination & remuer notre cœur. D'ailleurs les grandes Images ont pour nous un furieux charme; elles tiennent toujours par quelque coin au merveilleux: or le merveilleux a un grand pouvoir fur nous, il maîtrise notre imagination avec une force impérieuse. On doit ajoûter à cela, que le charme de l'harmonie & du nombre qui régne dans les Vers, contribue à les rendre plus belles parce qu'elle nous les préfente par tous les côtés les plus gracieux, c'est-àdire, les oreilles & l'imagination. Jozabet tante de Joas Roi de Juda, raconte au Grand Prêtre Joad comment elle fauva ce jeune Prince du carnage qu'Athalie fit faire des enfans d'Ochofias, qui étoient ses petits fils. Hélas! l'état horrible où le Ciel me l'offrit Revient à tout moment effrayer mon esprit, De Princes égorgés la chambre étoit remplie Je le pris tout fanglant, en baignant son visage Du fidele David c'est le précieux refte. Nourri dans ta maison en l'amour de ta Loi, Il ne connoît encor d'autre pere que toi. Rac. Athalie. Athalie raconte à Abner & à Matham le fonge qu'elle a eu. Un fonge, me devrois-je inquiéter d'un songe! Entretient dans mon cœur un chagrin qui le ronge. Je l'évite par-tout, par-tout il me poursuit. C'étoit pendant l'horreur d'une profonde nuit. Ma mere Jézabel devant moi s'eft montrée, Comme au jour de fa mort pompeusement pa rée. Ses malheurs n'avoient point abattu fa fierté, Même elle avoit encor cet éclat emprunté Dont elle eut foin de peindre & d'orner son vifage Pour réparer des ans l'irréparable outrage. Ma fille. En acheyant ces mots épouvantables Des lambeaux pleins de fang & des membres affreux Que des chiens dévorans fe difputoient entr'eux. Grand Dieu! ABNER. ATHALIE. Dans ce défordre à mes yeux fe présente (a) Jézabel fut précipitée du haut d'une fenêtre par l'ordre de Jehu Son corps fut foulé aux pieds par des chevaux & dévoré des chiens. Elle avoit cruellement perfécuté tous les Prophétes du Seigneur, Un jeune enfant couvert d'une robe éclatante Mais lorfque revenant de mon trouble funefte A deux fois en dormant revû la même idée. Elle raconte enfuite que pour fe délivrer de cette funefte penfée, elle étoit allée dans le Temple des Juifs pour appaifer leur Dieu. J'entre, le Peuple fuit, le Sacrifice ceffe, lin, Sa |