ment LE étalées dans les Narrations & les descriptions ; elles sont employées tantôt pour orner le récit de quelque fait important, par exemple , le récit ou la rela--tion d'une bataille, d'une tempête, de la mort d'un Héros ou de quelqu'autre tragique accident; tantôt pour donner l'image des différentes passions, comme de la colere, de la vangeance , de la trahison, &c. tantôt enfin pour embellir les grands sujets & tout ce qui doit frapper l'imagination. Elles doivent présenter des tableaux si frappans , & dont les couleurs foient fi viyes & fi naturelles, qu'on ne croye plus entendre le Poëte, mais que par une agréable illusion on se voye tranfporté dans le lieu où la chose dont on parle s'est passée, ou que l'on s'imagine voir les les personnes ou les choses dont il est question dans le sujet. Les objets les plus pitoyables, même les plus affreux ont de quoi plaire s'ils sont bien exprimés ; le plaisir qu'on a de voir une belle imitation ne vient pas précisément de l'objet, mais de la réflexion que fait l'esprit, qu'il n'y a rien en effet de plus ressemblant. Les exemples fuivans feront sentir l'effet que doivent produire les peintures vives. Cinna raconte à Émilie les progrès de la conspiration qu'il avoit formée contre Auguste. Jamais contre un tiran entreprise conçue zele reur , L Là Vous eussiez vû leurs yeux s'enfiammer de fus reur.... nir. ... nat , Et pour tout dire enfin de leur Triumvirat ; res Pour en représenter les tragiques histoires. phans, tiques. traits Vous dirai-je les noms de ces grands person nages Dont j'ai dépeint les morts pour aigrir leurs courages ?... J'ajoûte en peu de mots : toutes ces cruautés, choix Pour monter sur le Trône & nous donner des loix. Mais nous pouvons changer un destin si funeste Puisque de trois tirans c'est le seul qui nous refte, Et que juste une fois , il s'est privé d'appui, Perdant pour régner seul deux méchans après lui..... A peine ai-je achevé que chacun renouvelle Par un noble serment le veu d'être fidele, L'occasion leur plaît, mais chacun veut pour foi L'honneur du premier coup que j'ai choisi pour moi. Corn. Cinna. L'Oracle de Calchas ayoit prononcé que les Grecs faisoient de vains efforts pour prendre la Ville de Troye, & qu'ils devoient facrifier Iphigénie fille d'Agamemnon Chef des Princes Troyens, pour obtenir des Dieux un vent favorable qui les conduisit à Troye. Dans le récit fuivant Ulyffe raconte à Clytemnestre mere d'Iphigénie, comment sa fille a échapé de la mort, & comment l'Oracle a eu néanmoins son accomplissement. Jamais jour n'a paru fi mortel à la Gréce, te : m'écoute. Le Dieu qui maintenant vous parle par ma voix M'explique son Oracle & m'instruit de son choix, |