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qu'elle aura été ajoutée après coup dans le texte de cet auteur, vers le temps où l'on s'est permis de changer entièrement sur ses cartes, la latitude de Sera, ainsi que le cours de l'Echardes et celui du Bautes, en dirigeant ces fleuves vers le nord au lieu de les conduire à l'orient, comme Marin de Tyr et Ptolémée l'avoient fait, et comme les représentent d'ailleurs la plupart des manuscrits et des premières éditions.

Le changement apporté dans le cours des fleuves de la Sérique, est une des causes qui ont égaré les modernes dans leurs recherches, faute d'avoir consulté le texte de Ptolémée. Il est probable que quelques voyageurs des bas siècles de l'Empire, ayant pénétré jusque dans la petite Bukarie, auront indiqué les rivières d'Hotomni-solou et d'Yerghien, comme pouvant répondre au Bautes et à l'Echardes des anciens : et dès-lors, la route de la Sérique étant ou perdue ou négligée, on finit par substituer le cours de ces rivières aux fleuves que Ptolémée avoit indiqués.

Maintenant, et d'après ces divers rapprochemens, il est facile de concevoir comment la grande proximité des provinces de Serhend et de Séri-nagar, leur position, la grande différence de leur climat, de leur sol, de leurs productions, ont pu donner aux anciens des idées fort opposées sur la Sérique, sur sa température, et sur les moeurs de ses habitans. Les uns n'ont connu et décrit que la partie septentrionale de cette contrée, tandis que les autres n'ont parlé que de sa partie méridionale. On conçoit aussi comment le commerce de la Sérique pouvoit se faire àla-fois et par l'Inde et par la Scythie; comment les productions variées de son territoire pouvoient être rassemblées soit au nord, soit au midi de la chaîne des montagnes, selon qu'elles y étoient appelées par l'arrivée des caravanes; et enfin, comment il étoit possible qu'on trouvât à acheter des soies au milieu des glaces du Séri-nagar, et des pelleteries sous le ciel brûlant du Ser-hend.

Lu le 10 mai 1791.

S. 44, p. 300.

RECHERCHES

SUR LES CONNOISSANCES GÉOGRAPHIQUES

DES ANCIENS

LE LONG DES CÔTES MÉRIDIONALES

TOUTES

DE L'ARABIE;

Par P. F. J. GOSSELLIN.

OUTES les côtes méridionales de l'Arabie, si l'on en croyoit Hérodote, auroient été parcourues dès le v1. siècle avant l'ère Herodot, Mel- Chrétienne. Cet auteur rapporte que Darius, fils d'Hystaspès, pom. lib. IV, voulant savoir en quel endroit de la mer se jetoit l'Indus, envoya Scylax de Caryande avec des vaisseaux et des hommes sûrs pour faire cette découverte; qu'ils s'embarquèrent à Caspatyre, descendirent le fleuve à l'est jusqu'à la mer; et que de là, naviguant vers l'ouest, ils arrivèrent, le trentième mois après leur départ, au fond du golfe Arabique, dans le même port d'où étoient partis autrefois les Phéniciens chargés par Néchos de faire le tour de l'Afrique.

la Géographie

Recherches sur Déjà j'ai eu occasion d'observer que la navigation de Scylax, systém. et posi- depuis le golfe Persique jusque dans le golfe Arabique, étoit au tive te anciens, moins très-incertaine, et qu'elle se trouvoit en quelque sorte détom. II, p. 154. mentie par Arrien, qui avoit lu Hérodote, et qui atteste néanmoins que les côtes méridionales de l'Arabie n'avoient été visitées, dans toute leur étendue, qu'après la mort d'Alexandre. Le d'Arrien intéresse trop l'objet de cette discussion, pour ne pas être rapporté.

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passage

Arrian, Rer. Le golfe Arabique, qui communique avec l'Océan, dit Indicar. c. 43, » cet historien, indique évidemment qu'on pourroit aller par pag. 635. » mer, de Babylone jusqu'en Égypte ; mais personne n'a pu encore » exécuter cette navigation, à cause de l'extrême chaleur du soleil » et de l'aridité des côtes que l'on rencontre....: car il s'en faut

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beaucoup que les parties méridionales de l'Arabie, voisines de la mer Érythrée, soient habitables.... Quelques personnes » néanmoins sont parties du golfe Arabique avec le projet de faire le tour de cette péninsule, et de parvenir dans la mer qui baigne la Susiane et la Perse: mais, après avoir longé les » côtes de l'Arabie aussi long-temps que leur provision d'eau a » pu le permettre, elles ont été forcées de revenir sur leurs » pas. Ceux qui, par ordre d'Alexandre, sont partis de Babylone pour visiter la côte occidentale du golfe Persique, ont suivi long-temps les rivages de l'Arabie et ont rencontré quelques îles. Quant au promontoire de cette contrée, que Néarque » dit avoir vu à l'opposite de la Carmanie, jamais personne n'est » parvenu à le doubler. Si la côte ultérieure avoit été navigable, » ou seulement si l'on avoit soupçonné la possibilité d'en approcher, je ne doute point que l'extrême curiosité d'Alexandre » ne l'eût porté à faire reconnoître ces pays, soit par les terres,

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>> soit du côté de la mer. »

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Comme au temps d'Arrien, la navigation, depuis l'Égypte jusque dans l'Inde, étoit suivie sans interruption et avec beaucoup de succès, il n'est pas douteux que, dans ce récit, il ne transporte ses lecteurs au siècle d'Alexandre, pour leur indiquer les limites des contrées que l'on avoit reconnues jusqu'alors; et il n'eût pas dit qu'à cette époque les parties méridionales de l'Arabie passoient pour être inhabitables, s'il eût trouvé des traces évidentes de l'expédition attribuée à Scylax.

Arrian, de expedit. Alexand.

lib. VII, c. 20, pag. 524, 527.

Le desir que témoignoit Alexandre de connoître l'étendue de l'Arabie, qu'on lui disoit être aussi vaste que l'Inde, mais beaucoup plus riche, tenoit au projet qu'il avoit formé de s'en rendre le maître et d'y établir le siége de son empire. On ne peut donc Strab. l. XVI, pas douter qu'il n'ait mis un grand intérêt à la découverte de pag. 78s. ses parties méridionales; et, si les rapports et les tentatives infructueuses de Néarque, d'Androsthène de Thase, d'Archias, et d'Hiéron de Solis, qu'il envoya successivement pour faire le Arrian. de extour de cette péninsule, lui en persuadèrent l'impossibilité, ils pedit, Alexand. doivent prouver en même temps qu'il n'existoit alors aucun sou- p. 526. Strab. venir que des vaisseaux partis des rivages de la Perse fussent lib. XVI, pag. jamais parvenus dans le golfe Arabique.

lib. VII, c.20,

766.

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