Page images
PDF
EPUB

Ci-dev. p. 519.

Les Anglois sont à même de le suivre; ils ont le courage, les moyens, les connoissances qu'il demande : mais ils ne le termineront point. ]

En attendant, les détails que j'ai donnés sur l'Inde doivent porter celui qui voyage dans cette belle contrée, à y étudier, avec un nouveau zèle, les langues, l'ancienne histoire, la géographie, les arts, l'homme, la nature enfin dans tous ses genres.

Puissent-ils, ces détails, réveiller notre ardeur pour des pays (la presqu'île de l'Inde, le Bengale) situés sous un ciel pur, moins célèbres encore par la richesse de leur sol, que par la philosophie sublime de leurs sages, les Brahmes (a), et dont les habitans, doux, humains, paisibles, ont toujours chéri le nom et le caractère François !

[Dans le Journal des Savans (décembre 1776, in - 4.o, pag. 804-828), en rendant compte de trois cartes que j'avois reçues de l'Inde, du P. Tieffenthaler, J. missionnaire apostolique, l'une, du cours du GANGE, depuis sa source, ou plutôt depuis son entrée dans l'Inde, jusqu'à son embouchure; l'autre, du cours du GAGRA, depuis sa source jusqu'à Fatepour, où il se jette dans le Gange; la troisième, d'une portion séparée du GANGE et du GAGRA; après avoir, dans des observations sur ces trois cartes, discuté contradictoirement les témoignages pour et contre (pag. 814-821), j'ai cru pouvoir conclure (pag. 821) " que les Lamas Chinois » ont pris la source du Sardjou (ou Gagra) pour celle du Gange, » ou bien qu'ils en ont imposé à l'empereur de la Chine, à qui » il étoit dangereux de ne pas porter de l'eau prise à la source du » second fleuve; et qu'ainsi la première, la vraie source du Gange Samskreticis vocabulis intermixto, in latinum conversum; dissertationibus et annotationibus, difficiliora explanantibus, illustratum: operâ et studio ANQUETIL DUPERRON, Indicopleusta, R. Inscrip tion, et humanior. Litter. Academ. olim pensionar. et directoris. Argentorat. Levrault, 1801 1802, 2 tom. in-4.°

(a) L'Europe savante l'a vue présentée, sous la forme propre au pays, dans l'Oupnek hat (id est, secretum tegendum), opus ipsâ in Indiâ rarissimum, continens antiquam et arcanam, seu theologicam et philosophicam doctrinam, è quatuor sacris Indorum libris, RAK BEID, DJ EDR BEID, SAM BEID, ATHRBAH BEID, excerptum; ad verbum, è Persico idiomate

[ocr errors]

» est inconnue, comme elle l'étoit avant la prétendue découverte » des Lamas Chinois. »

Ces paroles, et la même discussion, ont reparu dans mes Recherches géographiques sur l'Inde (2. part. (1787) pag. 355365), dont le savant M. Rennell a eu connoissance, puisqu'il cite en 1788 (pag. 227, 228) l'ouvrage publié récemment (A late publication) par M. Bernoulli, où se trouve ma carte du Gange, du Gagra, avec la discussion mentionnée; puisqu'il me nomme, et qu'il a même placé, dans sa carte générale, la position de Gangotri et le cours du Gagra.

Cet habile géographe ne pouvoit donc pas dire, dans une édition postérieure (Descript. historiq. et géograph. de l'Indoustan, &c: trad. franç. sur la 7.o édit. (1800), tom. III, in-8.o, pag. 231):

[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small]
[ocr errors]
[ocr errors]

Quant à ce qui concerne la source de la tête du Gange en elle-même, nous ne pouvons pas oublier les détails particuliers communiqués par les Lamas envoyés par Camhi, dont le rapport, malgré qu'il présente quelques défectuosités quant à l'exactitude géographique, n'a pas encore été accusé d'erreur

A Map. &c.

» ou de déguisement sur tout ce qui est de matière de fait. Leur rapport fut que le Gange prend sa naissance dans le lac Ma- P. 230, 234. » pama, et court à l'occident; qu'ensuite il tourne au sud et au » sud-est.

[ocr errors]

t. II, pag 384,

Croyons que ces paroles, le rapport des Lamas n'a pas encore pas encore Ibid. p. 178, été accusé d'erreur, auront échappé, dans un moment de travail 174, trad. fr. difficile, au judicieux critique M. Rennell, qui sait si bien allier 385. la vérité avec la sévérité. Peut-être est-il permis d'ajouter que ce géographe, cédant trop Descript. hisfacilement à l'autorité récente de quelques voyageurs Anglois, a tort de s'exprimer ainsi :

[ocr errors]

»

сс

tor. &c. t. III, pag. 225, 226, 228, 229.

Descript. hist.

de l'Inde, in-4.

Je m'aperçois que j'ai été trompé par la carte du Gange construite sur les matériaux qui m'avoient été fournis par M. Tieffenthaler, ayant, sur l'autorité de cette carte, placé tom. 1(1786), la ville de Sirinagar [capitale d'un district du même nom ] p. 147, 148. » au nord de Hardwar, d'autant qu'il paroît, par les observa>>tions de quelques voyageurs Anglois qui ont visité Sirinagar » en 1789, qu'elle est située plus près par E. N. E. de Hardwar.

"

A Map. &c.

>>

C'est une erreur bien extraordinaire; et cela doit nous rendre » difficiles à admettre d'autres renseignemens [ sur les gisemens] » venant de la même autorité. >>

C'est-à-dire sans doute, venant du P.Tieffenthaler. Voilà un jugement bien sévère, et au moins hasardé. D'abord l'erreur n'est rien moins que prouvée; et quand elle le seroit, pourquoi conclure de là aux autres renseignemens venant de la même autorité! Le même homme se trompe ici, et ne se trompe point là: son erreur ne forme pas préjugé aux yeux du vrai savant, qui, sans croire sur parole, marche toujours le flambeau de la critique à la main.

[ocr errors]

« La position de Sirinagar, continue M. Rennell, est mainte» nant établie sur la carte additionnelle n.o 5, d'après l'autorité » du capitaine John Guthrie, qui visita cette ville en 1789. Il dit qu'elle est située à 85 milles de distance de Coudwar-Gaut, » en traversant les montagnes, et à 60 cosses de Hardwar, au» dessus du Gange, à l'E. N. E. : cette distance déterminée par » un compas et le perambulateur. [ Il n'y a point de doute que » l'on n'ait entendu parler de milles de route. ] Je dois cette information, véritablement précieuse, au colonel Marck Wood, ingénieur en chef du fort William (Calcutta) dans le Bengale. M. Daniel se rendit aussi dans la même année à Sirinagar » avec un cortége; et il nous donne, à peu de chose près, la » même idée de sa position géographique.

[ocr errors]
[ocr errors]

כל

[ocr errors]

J'observe 1.o, comme M. Rennell l'a fait ailleurs, que le pag. 354,385, capitaine Guthrie auroit dû se servir du même mot pour marquer

trad.fr. p.173,

374.

les distances de cosses et de milles.

2.o Il plaît à l'auteur de prendre les 60 cosses pour des milles de route, ou de 69 et demi au degré : mais, si ce sont de vraies Descript. hist, Cosses qu'il évalue à 42 au degré, cela fera près d'un degré et et géograph. de demi, et diminuera l'erreur prétendue du voyageur Allemand, dont la carte s'accorde en général avec la distance de route de Sirinagar à la bouche de la Vache.

l'Inde, tom. I,

pag. 150.

3. Malgré les grands mots de compas, de perambulateur, l'habileté, l'exactitude de MM. Guthrie et Daniel ne sont rien moins que certaines. Ni l'un ni l'autre n'a fait la route de Hardouar à Sirinagar; et le témoignage du colonel Wood n'est qu'un récit dont toute la force porte sur l'autorité du capitaine Guthrie.

Au

Au reste, mon dessein n'est point ici de diminuer le mérite du travail de M. Rennell (b). La géographie de l'Inde lui doit infiniment; et quoique l'état actuel de la France (en 1800-1804) ne permette guère de s'occuper sérieusement de ces belles contrées, j'ai ressenti un vrai plaisir en voyant paroître la nouvelle traduction en françois de l'ouvrage de M. Rennell.

Je dis nouvelle. M. Bernoulli en avoit déjà donné une en 1788, sur l'édition de 1785; et sa préface fournit, relativement au travail de M. Rennell, des détails que le lecteur curieux auroit été charmé de trouver à la tête de la Description historique et géographique de l'Indoustan. L'éditeur n'a pas connu cette première traduction de M. Bernoulli; sans cela il n'auroit pas dit dans l'Avertissement (tom. I, pag. VI);« Si cet ouvrage n'a pas encore » été traduit, c'est bien moins parce que l'objet étoit plus parti» culièrement intéressant en Angleterre, que parce que les agita» tions du continent ont distrait l'attention de toute autre chose. » Autre distraction qui est un peu forte quand on écrit sur l'Inde, en 1800, ne pas connoître trois gros volumes in-4.o avec nombre de cartes sur cette contrée, imprimés en françois à Berlin, en 1786-1788! i norg

כל

(b) Je prie cet habile géographe de prendre en bonne part ce que j'ai dit dans mes notes sur l'Oupnek hat, tom. I, P.729-734, de son opinion sur les Padei d'Hérodote : « Herodotus had certainly » never heard of the Ganges.... but as he » speaks of the nation of PADÆI, said to » be one of the most eastern nations of » India, and who killed or exposed >> the aged persons amongst them ; it » must be supposed that he meant the » people who inhabit the banks of the Ganges, the proper and sanscrit name >> of which is PADDA; Ganga being >> the appellative only: so that the Padai » may answer to the Gangarida of later » Greek writers. Sie Thalie, 99. » The geographical System of Herodotus, examined, explained..... by James Rennell, &c. (1800), sect. XII, p. 310.

[ocr errors]
[ocr errors][merged small]

M. Rennell a voyagé comme moi dans le Bengale; nous avons vu l'un et l'autre le Gange, le petit ou Bagrati, et le grand ou Paddi, qui se rend à Schatigan par Daka (Zend-av. tom. I, p. 47, not. 1). Je

puis lui assurer que, le mot Paddi

[ocr errors]
[ocr errors]

n'est pas en général le nom du Gange.
Dans l'Amarasingha de la Bibliothèque
nationale (*), fol. 44, ce fleuve en a
trente-trois ( sont trente-trois bras ou
rivières): Gonga est le premier; puis,
Bixnu podi (le pas, pied de Vischnou)...;
le Bhaguirothi (Bagrati, sur lequel sont
Schandernagor et Calcutta).... même, le
Zamuna (Djemna)......, le Xoroxuoti
(Sarasvati), petit Gange, qui se sépare
du grand à Trepani (les Trois-eaux). Pad
signifie cas; padah, nom; pádom, pied;
pâdaou, les pieds.

Mmmm

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

Mém. concer

connoissance des

Comme dans tout ceci mon objet est uniquement de découvrir, d'éclaircir la vérité, je laisse la critique pour rapporter deux nouveaux morceaux où se retrouve la source du Gange, donnés par les Lamas Chinois...

כל

[ocr errors]

DES RIVIÈRES DU THIBET.

Des Rivières qui ont le nom de Kiang.

La source primitive du Kang-ka-kiang ou du Gange, est, nant les Chinois, » comme on l'a dit plus haut, dans la montagne Kan-ty-see-chan, t. XIV (1789); Introduct. à la» d'où se forment les lacs Ma-ping - mou-ta-lai- tché et Langka-tché. Les eaux qui sortent de ces deux lacs, forment une peuples Chin., par le P. Amiot,» rivière qui coule vers l'ouest, sous le nom de Lang - tchou - ho. pag. 176-177· » Après avoir coulé vers l'ouest l'espace d'environ deux cents lys Id. pag. 155, » (20 lieues), la rivière de Lang-tchou fait un coude du côté du 156,157,158. » nord, reprend son cours du côté de l'ouest, où elle coule près

[ocr errors]
[ocr errors]

כל

[ocr errors]

כל

» de la ville de Kou-ko-tcha-che-lou-mou-pou-tse-tcheng, descend » au inidi, et de là va à l'ouest jusqu'aux frontières de Nga-ly, dans le pays de Tou-san-gna-sou-mou-touo, où elle se joint à » la rivière de La-tchou: ce qui fait un cours de quinze cents lys (150 lieues). La rivière de La-tchou prend 'sa source dans la » montagne Seng-ko-ka-pa-pou-chan, à la distance de trois cent » soixante lys (36 lieues) de la ville de Kou-ko-tcha-che-bu-moupou-tsé, du côté du nord-est. Elle coule vers l'ouest l'espace » d'environ seize cents lys (160 lieues), fait un coude vers le » midi d'environ trois cent cinquante lys (35 lieues), après » lesquels elle se joint à la rivière Lang-tchou. Ces deux rivières, » dont les eaux sont confondues, coulent vers le midi l'espace d'environ deux cents lys (20 lieues), passent à l'ouest de Piti-tcheng, à près de deux cents lys (20 lieues) de distance, >> tournent vers l'est, où elles coulent l'espace d'environ mille lys (100 lieues), jusqu'au nord de Na-ko-la-mou-touo, et reçoivent » les eaux de Ma-tchou-ho, dont la source est à cent quarante lys ( 14 lieues) au nord-ouest de Ta-ko-la-tcheng. Elle sort de la partie méridionale de la montagne Ma-pou-hia-ka-pa-pou, et, après un cours d'environ quatre cents lys (40 lieues ), elle se » jette dans le Lang-tchou-ho. Ces trois rivières, Lang-tchou, La» tchou et Ma-tchou, après avoir reçu les eaux de quantité de

כל

>>

[ocr errors]
[ocr errors]

»

[ocr errors]
« PreviousContinue »