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232.

Loc. cit.

Diodor. Sicul. en indoustan, signifie lune. C'est la racine du mot Lardpóxodos, lib. XVII, pag. c'est-à-dire, forteresse [kotta] de la lune; nom de roi et de ville, selon Strabon. Arrien appelle Sandrokotus et Androkotos le prince qui régnoit dans l'Inde du temps de Mégasthène, peu après Rer. Indicar. Alexandre. Tschander est encore la racine de Schandernagor, (1668), p. 517, c'est-à-dire, ville de la lune, belle comme la lune, Tschandra518. nagar, chef-lieu des établissemens François dans le Bengale.

Dans Tschandramen, men ou man signifie mère, c'est-à-dire, ła lune mère ou pleine lune; nom qui a rapport à la beauté du père du prince qui le portoit, et que celui-ci, comme on le verra plus bas, tiroit de sa naissance.

Alexandre soumet dans cette contrée les Kathares, Katapuv Xweav (g), dont les lois obligeoient les femmes, à la mort de leur mari, de se brûler avec eux, parce qu'une d'elles avoit fait périr son époux par le poison. C'est chez les Kétris, les militaires, seconde classe des Indous, que cet usage est principalement observé.

Diodore de Sicile rapporte que le neveu de Porus, abandonnant, devant Alexandre, les États sur lesquels il régnoit à l'est de l'Indus, se retira chez les Gandarikes, placés à l'orient du Gange, qui est éloigné de l'Indus de douze journées. Chez Geograph. lib. Strabon, ce prince porte lui-même le nom de Porus. Nous 15.pag. 699. verrons plus bas, dans Quinte-Curce, qui ne donne que onze journées d'un fleuve à l'autre, qu'il faut mesurer de l'Hyphasis au Gange. Or douze journées, à 8 lieues la journée, font 96 lieues; et la distance de Dépalpour sur le Caul ou Satladj ['Hyphasis], au Gange, bordant le Doab, portion du pays des Tabraisiens, est, dans les cartes modernes, de 94 à 96

lieues.

Les Gangarikes prolongeoient le Gange, remontant très-haut, du sud-est au nord-ouest; et ces courses ou migrations ne sont pas rares dans l'Inde, où l'on voit les Marates partis de Ponin, paroître subitement à Dehli, à Lahor, de là se porter dans le Bengale, et revenir comme un éclair au centre de la presqu'île.

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Lib. XVII;

Enfin Diodore regarde la nation des Gangarikes comme la plus considérable de l'Inde. Il parle encore de la multitude de P. 261. ses éléphans, qui éloigna d'elle le fléau d'Alexandre. L'Inde citérieure est séparée de l'Inde ultérieure par un fleuve, le plus grand de ces contrées, et qui a 30 stades de large: 'Oeile SE TÚV χώραν ταύτην καὶ τὴν ἑξῆς Ἰνδικὴν πολαμὸς ὁ μέγιςος ὢν τῶν περὶ τὰς τόπους, καὶ τὸ πλάτος ἔχων ςαδίων τριάκοντα. On reconnoit ici le Gange; et les 30 stades de largeur que lui donne Diodore, s'appliquant à la hauteur ou latitude où ce fleuve partage l'Inde en deux, conviennent particulièrement à la partie de ce fleuve qui descend du confluent du Gagra à Gor. Le pays, à l'est, dans l'historien Grec, est contigu au reste de l'Inde soumise par Alexandre.

Je reprends le texte de Strabon.

Le Gange, selon ce géographe (h), descend des montagnes: après avoir atteint les plaines, Tv wediev, il tourne à l'est, puis arrose Palibothra, très-grande ville, s'avance vers la mer de ce canton, et ne fait qu'une seule embouchure, quoiqu'il soit le plus grand des fleuves de l'Inde; tandis que l'Indus décharge ses eaux par deux embouchures dans la nier du Midi.

Rien de plus exact que ce que dit ici le géographe Grec. On peut voir le Gange, sorti des montagnes du Tibet, entrer dans les plaines à Hardouar; puis, dirigeant son cours à l'est, ensuite au midi, au sud-est, réunir ses eaux à celles de la mer.

Strabon ne donne à ce fleuve qu'une embouchure, l'opposant, en cela, à l'Indus, qui en a deux, comme la chose pouvoit être du temps des personnages qu'il cite, Cratès, Mégasthène, l'emplacement du Delta actuel ne formant alors que le fond du golfe du Bengale.

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Æneid. 1. 1X,

vers. 30-33.

De situ orbis,

P. 279.

Virgile, il est vrai, trente à quarante ans avant l'ère Chrétienne, lui donne sept canaux :

Ceu septem surgens sedatis amnibus altus

Per tacitum Ganges, aut pingui flumine Nilus,
Cùm refluit campis, et jam se condidit alveo.

Ce fleuve a sept bouches, ora, selon Pomponius Méla, comme 1.111, cap. 7, nous verrons plus bas. Mais le vers de Virgile peut s'entendre également de sept bouches ou de sept canaux, amnes, par lesquels le Gange distribuoit alors ses eaux, sans que tous allassent à la mer.

Ou bien Strabon, dans le passage que j'ai rapporté, indique une seule embouchure praticable; comme à présent, malgré cette multitude de bras ou canaux qui coupent le Delta, les Européens, ainsi que les naturels du pays, ne parlent què de deux embouchures; l'une, du Bagrati, à Gangasagar, Goulpi; l'autre, du Padda, à Schatigan : le plus grand nombre même ne connoît guère que la première.

Voyons maintenant la description que le géographe, qui suit le récit de Mégasthène, fait de Palibothra.

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Au confluent du Gange avec un autre fleuve, est située Palibothra (i) ( ailleurs Palimbothra), longue de 80 stades [4,640 D'Anville, toises, ou plus de 2 lieues ], large de 15 [870 toises], d'une Éclaircissemens forme carrée, entourée de murs de bois et percés pour qu'on l'Inde, p. 56. puisse lancer des traits par les trous. Elle est précédée (garnie ) d'un fossé, @poxetay de nai Tápegy, creusé pour sa défense, et pour recevoir ce qui coule de la ville.

sur la carte de

» Les Indiens disoient, au rapport de Diodore de Sicile, qu'Hercule étoit le fondateur de Palibothra, ПaλíCole, la plus célèbre et la plus grande des villes qu'il eût bâties dans cette contrée; qu'il y avoit construit des palais, Banλea, somptueux;

(i) Strab. Geograph. lib. xv, pag. 702; | lib. 11, pag. 70. Voyez la carte ci-jointe. Cette carte n'a pas été faite pour ce Mémoire; c'est une simple réduction de celle de Rennell, où j'ai placé après coup Palibothra et Schatigan. On peut avec elle snivre le cours du Gange et des autres

fleuves dont le Mémoire fait mention. Cependant, pour les positions, il est bon de consulter la carte de l'Inde de D'ANVILLE (1752),et celle du cours du Gange et du Gagra, dressée sur les originaux du P. TIEFFENthaler (1784).

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