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» pas été obligé de parcourir rapidement l'histoire, à cause
de l'objet de cet ouvrage, ainsi que je l'ai fait connoître dans
» mon préambule. Polybe ayant exposé la manière dont les
Romains acquirent l'empire du monde en un court espace de
temps, de même je montrerai comment ils le perdirent par leurs
forfaits en un temps peu long: mais cela est réservé pour un
» autre endroit. Les Palmyréniens s'étant emparés d'une portion
» assez considérable de l'empire, comme je l'ai dit, plusieurs
manifestations de la divinité annoncèrent à ce peuple sa ruine
totale.
Après avoir rapporté les oracles d'Apollon
Sarpédonien et de Vénus Aphacitide, avec des circonstances
miraculeuses (h), Zosime continue en ces termes : « Telle fut la
protection spéciale de la divinité à l'égard des Romains, tant que
» la pureté de son culte subsista chez eux. Lorsque je serai par-
» venu à l'époque où une grande partie de leur empire devint
barbare, et où la corruption se répandit de toute part, j'expo-
» serai les causes d'une pareille calamité, en n'oubliant rien pour
» y ajouter tous les oracles qui l'ont prédite. » C'est ainsi que,
notre historien espéroit sans doute mériter le nom de second
Polybe, que lui donne si gratuitement, et avec une sorte d'indé-
cence, son dernier éditeur, M. Reitemeier. Personne, je pense,

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Lib. 1, c. 57.

ne sera tenté d'approuver ce rapprochement : les éditeurs ne de- Disquisit. de vroient s'en permettre de semblable qu'avec beaucoup de circons Zosim. c. 35. pection; ordinairement ils ne mesurent pas assez les distances, et se hâtent trop de saisir les moindres rapports dès que cela peut rehausser le prix d'un objet devenu cher à leur amour-propre. Zosime ayant des admirateurs, ne pouvoit pas manquer de trouver de zélés apologistes. Le premier qui s'est chargé de le défendre, est Leunclavius, qui préfère, sans balancer, son témoignage à ceux d'Eusèbe, de Théodoret, de Sozomène, et de tous les autres écrivains ecclésiastiques : mais ses prolixes dissertations' ne lavent point cet historien de tant de justes reproches, comme l'observe bien Guillaume Cave (i). Plus sage et moins partial sans

(h) Voyez là-dessus les remarques de fauteur pseudonyme [ le P. Jouve ] de l'Histoire de Zénobie, pag. 324-325.

(i).... Verùm dum hominem Gentilem

et Christiani nominis infensissimum pur-
gat, laterem lavat, et Æthiopem dealbare
conatur, &c. Script. eccles. litter. tom. I,
pag. 468.

Zosim. Apolog.

sub fin.

doute que Leunclavius, le judicieux M. Heyne pense que, toutes In Zos. Annot. les fois que Zosime rapporte un fait ou sa cause, d'une manière pag. 638. différente de ces écrivains, loin de l'accuser de mauvaise foi ou d'erreur, on doit tâcher de le concilier avec eux, et de tous les récits en tirer la vérité. Cette règle est sans doute excellente lorsque les auteurs ne diffèrent entre eux que sur de légères circonstances; mais elle devient impraticable dès qu'ils ne s'accordent pas sur les principaux faits, ou sur des détails qui les dénaturent absolument. Comptera - t- on alors les voix? Zosime n'a pour l'ordinaire que la sienne. Pesera-t-on les suffrages? eh! de quel poids peut être celui d'un historien inspiré par la haine et la vengeance, sous la plume duquel tout se travestit et change de nature, au gré de ces passions ennemies de la vérité? Ne soyons Evagr. 1. III, donc pas surpris que d'anciens auteurs Chrétiens, et plusieurs сар. 41 ; Phot. Cod. XCVIII, critiques modernes, aient taxé, avec assez d'amertume, Zosime, de calomnie, de diffamation, d'imposture et de méchanceté. J'ai in Amm. Mar- rapporté quelques preuves de la justesse de ces accusations, et in Obs. histor. ce ne sont pas les seules qu'on puisse en donner: mais mon pag. 14; et plur. dessein n'est point de suivre pas à pas Zosime, et de publier un examen de tout son ouvrage.

&c.
Claud. Chifflet

cel. Not. Ritters.

ap. Fabr. Bibl.

Græc. 1. v,cap. $56.

Il faut cependant avouer que cet historien relève fort bien des fautes dont les suites devinrent funestes à l'empire Romain; qu'il montre quelquefois de l'impartialité, comme je l'ai remarqué, au sujet de Stilicon et de Séréna; enfin qu'il n'auroit manqué ni de jugement ni de sagacité pour être un bon historien, si son esprit n'eût pas été rempli de préjugés superstitieux, et son cœur plein de cruels ressentimens sur l'abolition du culte de ses pères. Malheureusement de pareils motifs l'ont porté à l'oubli de ses devoirs; et il a mérité que l'illustre Bossuet l'ait regardé Défense de comme l'ennemi le plus déclaré du Christianisme et des Chrétiens, Phist, des Va- et que le savant Warburton ait dit de lui, « qu'il équivaloit lui Dissert. sur le seul à plusieurs Païens, par la haine dont il étoit animé contre projet de Julien» les Chrétiens b. » Ajoutons que Zosime doit une grande partie temple de Jéru- de sa réputation à cette même haine, qui lui assurera toujours salem, tr. fr. le suffrage des ennemis de la religion, malgré tous les efforts de tom. I, p. 272. la raison et de la vérité.

riat. p. 17.

de rétablir le

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Mem. de l'Acad. des B.L.Tom. XLIX Pag. 501.

POMPONN

HOSCITI ESSERA
SINAINENCOQVE CVR
EINS SINDO BENIFICFEIS
FREIVAMOVE OPOMPON
ENS SATRONVM SIBELPO
QVOM HOSPITALE TESSERA
HMILCONIS F⋅ ZENTVC
SVFETFS MYTHENNIUMHE
MLLCATONIS F BARICH

AMMICARINEZECENOR

AMICARIST ULVA MI

ACTADNIK MAL GCAESAR

Miller Sculp 1800

MÉMOIRE

Sur une Inscription ou fragment d'une Inscription, gravée sur une plaque de cuivre trouvée à Tunis, et adressée à l'Académie par M. DE LA LUZERNe, Ministre de la marine;

JE ne

Par H. P. AMEILHON.

E ne m'arrêterai pas ici à relever les avantages qui sont atta- Lu le 8 mar chés à l'étude des anciennes inscriptions: dans le nombre de 1789. ces avantages, il en est un sur-tout bien précieux, c'est celui de nous transmettre, à travers l'immensité des siècles, la vérité des faits dans toute sa pureté, et de forcer l'esprit le plus incrédule à leur accorder une confiance que souvent il refuse à l'histoire. Quoique l'inscription qui va nous occuper ne nous apprenne rien de fort important, elle n'est pas néanmoins dépourvue de toute espèce d'intérêt, ni indigne, sous certains rapports qui lui sont particuliers, de fixer notre attention. La copie que nous joignons ici, a été fidèlement calquée sur l'original.

Quoique cette inscription soit tronquée, elle n'est pas cependant assez défigurée pour qu'on ne puisse y voir très-clairement que c'est un décret par lequel le sénat, le peuple et les magistrats d'une ville d'Afrique, déclarent qu'ils reconnoissent pour leur patron C. Pomponius, et lui accordent la tessère d'hospitalité.

Rien n'est plus connu dans l'antiquité que le droit d'hospitalité. Deux amis qui demeuroient dans des lieux éloignés, convenoient entre eux de se recevoir mutuellement, lorsqu'ils seroient en voyage: ce droit se perpétuoit dans leurs familles respectives, passoit des pères aux enfans et à toute leur postérité, tant qu'il n'étoit pas révoqué. Pour constater cette convention, on se donnoit le symbole d'hospitalité, tesseram hospitalitatis: c'étoit communément une pièce d'argent, un morceau d'ivoire ou de bois, chargé de quelques caractères particuliers, qu'on divisoit en deux, et dont chacun des contractans retenoit une

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