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Ces variantes ne sont pas, on en conviendra, de nature à faire croire que la version Arabico-samaritaine dont Hottinger Thesaur, phipossédoit un fragment, fût différente de celle que contiennent nos lologicus, p. deux manuscrits. Hottinger cite encore, dans d'autres ouvrages, 280: Exercit. deux ou trois passages de son fragment qui sont conformes à nos 6o et seq. deux manuscrits; et cette conformité est d'ailleurs établie sur d'autres preuves, si le fragment d'Hottinger n'est en effet qu'un cahier détaché du manuscrit d'Ussérius (m).

Le manuscrit Barberin semble plus éloigné du texte de nos deux manuscrits. La comparaison que j'en fais ici se réduit aux deux fragmens publiés par Blanchini et Hwiid, et à quelques lignes que M. Adler a fait connoître. Dans le fragment publié par Blanchini, qui contient les deux derniers versets du chap. 5, et les neuf premiers du chap. 6 du livre des Nombres, et que l'on trouvera à la suite de ce mémoire, il y a quatre variantes qui méritent d'être remarquées. La première se trouve dans le 3.o v. du ch. 6; on lit dans le texte, now raw ran c'està-dire, à la lettre, Fermentatum vini et fermentatum sicera, ou d'une manière plus intelligible, Acetum ex vino vel sicerâ non bibet. Les deux manuscrits d'Abou-Saïd et d'Abou'lbérécat emploient le mot Arabe qui répond littéralement à l'hébreu po et signifie fermentatum. Le manuscrit Barberin emploie le mot qui signifie acetum, et qui, en s'attachant peut-être moins scrupuleusement à la signification primitive de l'expression Hébraïque, donne un sens plus clair. La seconde variante est au v. 6: on lit dans l'hébreu crescere sinet comam capillorum

خل

مجد ولا ظفر شعر capitis sui. Dans nos deux manuscrits on lit

A dans le manuscrit Barberin au contraire, ce passage est

-Le Sens du texte me pa جدل مظفور شعر راسه ainsi traduit

roît clair; il est rendu ainsi par les Septante: TpéQwv xóμnv reixa xepaλñs; et les versions Chaldaïque, Syriaque, Samaritaine et Arabe de la Polyglotte de Londres, ainsi que la version

(m) Voyez ci-devant p. 25.

Tome XLIX.

E

Arabe publiée par Erpénius, expriment toutes la même idée, et conservent jusqu'aux mots de l'original la version Arabe du Pentateuque polyglotte de Constantinople porte de même

ويري

et c'est aussi le sens de la version Grecque don فرع شعر راسه

coma

ظفر

nous devons la découverte à notre savant confrère M. de Villoison : ἅγιος ὑπάρξει τῷ μεγεθύνειν ἀνακάλυμμα τῆς τειχὸς τῆς xepaλñs έavт8, La version Arabico-samaritaine, au contraire, ne semble présenter aucun sens au lieu du mot Hébreu y on lit dans nos deux manuscrits qui signifie ordinairement unguis. La leçon du manuscrit Barberin, où on lit ib présente la même difficulté ; mais il faut observer que ne sont ici que des fautes d'orthographe fort ordinaires dans les manuscrits Arabes, et qu'il faut corriger en

مظفور et ظفر

signifie des cheveux tresses عر Or مضفور et ضفر écrivant ضغيرة : celui dont les cheveux sont tresses مضفور ou nattes

une

touffe de cheveux tressés comme on le voit par le texte de Djewhari que je rapporte en note (n). La faute d'orthographe que je remarque ici est si commune, que Giggeius a cru nécessaire de mettre ces mots sous la racine en avertissant qu'ils appartenoient à la racine En suivant cette observation, on voit que l'interprète Arabe-samaritain a entendu par une touffe de cheveux, la chevelure toute entière tressée, et a voulu dire que le Nazaréen auroit les cheveux tressés. Quant aux mots, Jails viennent d'une racine qui signifie, entre autres choses, tordre une corde, faire' un ouvrage à mailles : cette signification se retrouve en partie dans les langues Hébraïque, Chaldaïque et

ou

مجدول

شعرها ولها ضفيرنان وضفران ايضا اي الضفر نسج الشعر وغير عريضا (1) والتضفير ويقال انضفر الجبلان اذا التوبا

مقیستان

معا والضفيرة العقبصة بقال طَفَرَت المراة

Syriaque (o); et il y a tout lieu de croire que l'auteur de la version Arabico-samaritaine a cru que le mot Hébreu avoit ici la même signification. On doit donc traduire, suivant la leçon de nos deux manuscrits: Plexus capillos, c'est-à-dire, Contortis firmiter et plexis capillis cæsariei capitis sui; et suivant celle du manuscrit Barberin, Contortus et plexus quoad capillos capitis sui: ce qui signifie sans doute que le peigne ne devoit pas passer sur sa tête.

Une troisième variante que l'on remarque au verset 6, a pour objet le mot Hébreu D Dans ce texte No voy ad animam mortui, c'est-à-dire, ad mortuum non accedet, nos deux manuscrits substituent le mot Arabe corpus à l'hébreu

anima. Le manuscrit Barberin, plus littéral en cet endroit, emploie le mot

Enfin, au verset 3, le manuscrit Barberin traduit les mots

.anima نفس

par ceux - ci וְכָל־מִשְׁרַת עֲנָבִים לא ישתה Hébreux وكل ما ينتتج من أصل العنب لا يشرب

اصل

tandis que les deux manuscrits d'A

bou-Saïd et d'Abou'lbérécat omettent le mot change rien au sens.

Jol; ce qui ne

J'ai aussi comparé le manuscrit Barberin avec les deux manuscrits de notre bibliothèque, et avec les manuscrits de Taylor et d'Ussérius, sur le chap. 49 de la Genèse, qui contient les bénédictions de Jacob.

Il n'y a entre les deux manuscrits d'Abou-Saïd et d'Abou'lbérécat, si l'on en excepte tout ce qui est visiblement faute de

حفرون الحتى pour حبرون التي 29 copiste, comme au verset

Ephron Hethaus, et les fautes d'orthographe, que quatre variantes.

قتله والجديد الزمام المجدول من ادم او جَدَلت الحبل اجده جدلا اي (0) ومجدولة وجدلاء فتلته فتلا محكما ومنه جارية مجدولة الخلق شعر في عنق البعير والجذلاء من الدروع العلي ومن الدروع المحكمة ج جدل بالضم حسنة الجدل المحكمة ( Kamous ) المنسوجة وكذلك المجدولة وهى جدلة يجدلة ويجدلة احكم (Djewhari)

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Au v. 9, on lit dans le manuscrit d'Abou'lbérécat le mot ut et dans celui d'Abou-Saïd qui signifient l'un et l'autre un lion.

Au v. 15, on lit dans le manuscrit d'Abou'lbérécat

المقر

la

fuite, et dans celui d'Abou-Saïd le repos. Mais ce n'est pas proprement une variante : la leçon du manuscrit d'Abou'lbérécat est certainement une faute, qui consiste dans l'omission d'un seul point; car le texte signifie incontestablement le repos.

Au v. 17, on lit dans le manuscrit d'Abou'lbérécat J et dans celui d'Abou-Saïd

et signifient le chemin.

Ces deux mots sont synonymes,

Enfin, au v. 26, on lit dans le manuscrit d'Abou'lbérécat ob c'est-à-dire, de celle qui m'a porté et réchauffé dans son

حاضني

sein. Dans le manuscrit d'Abou-Saïd on lit

de celle qui m'a conçue et portée dans ses entrailles. Il y a dans le texte original ou comme on lit dans les manuscrits Samaritains mA NYI ima¤ Azy99 20 37 Le traducteur Arabe-samaritain, soit qu'il ait lu 7 ou 17 a dérivé ce mot de la racine concepit, et non demons; et c'est en conséquence de cela qu'il l'a rendu, du moins suivant le manuscrit d'Abou-Saïd, par celle qui m'a conçu : mais celui qui a introduit la leçon qu'on lit dans le manuscrit d'Abou'lbérécat, a préféré le mot dérivé de la racine qui signifie incubavit ova sua avis, fovit fætum suum mulier, in ulnas cepit et amplexus fuit, educavit infantem, parce que cette signification peut s'appliquer aussi bien au mâle qu'à la femelle, au père comme à la mère. Une note qu'on lit en marge du manuscrit d'Abou - Saïd, prouve que ç'a été là le motif de la préférence donnée à cette traduction;

حاضني

بالحقيقة أن تفسيرها حاضني والدليل علي : voici cette note ذلك قول سيدنا الرسول موسي بن عمران عليه افضل السلام

aga ya mama muss c'est-à-dire, «La traduction

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السلام

» la plus exacte du mot original est

כל

حاضني

, comme on peut le » prouver par ces paroles du prophète, notre maître Moïse, fils d'Amran » Em (Nomb. ch. x1, v. 12.) L'auteur de cette note veut dire que le mot étant employé par Moïse en parlant de lui-même dans le passage cité, il ne peut pas signifier proprement, concevoir et porter dans ses entrailles, parce qu'on ne peut pas faire dire à Moïse qu'il a conçu le peuple Hébreu, ce qui ne conviendroit que dans la bouche d'une femme (p), au lieu qu'il a pu dire sans absurdité qu'il l'avoit porté et bercé dans ses bras. Il y a donc lieu de croire teur de la version Arabe a employé d'abord le mot on lit dans le manuscrit d'Abou-Saïd, pour rendre le mot l'original; que lui-même ou quelque autre a observé en note qu'il conviendroit peut-être mieux d'employer le mot

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que l'au

comme حلى

de

-et qu'en حاضني

suite cette correction a passé dans le texte, comme on le voit dans le manuscrit d'Abou'lbérécat, et dans les deux manuscrits d'Ussérius et de Taylor. Il est singulier que le D. Durell qui The Hebr. a publié la version Arabico-samaritaine de ces deux manuscrits, text of the parall. prophec.

ait traduit par montes, en disant : Benedictiones patris p· 37′

حاضني

tui et matris tuæ eminuerunt supra benedictiones montium. Je ne m'étonne pas qu'il ait cru devoir traduire ainsi le mot Hébreu, en adoptant la leçon m du texte Samaritain, et l'interprétation des Septante et de la version Samaritaine; mais ce qui me surprend extrêmement, c'est qu'ayant sous les yeux la version Arabicosamaritaine, il ait pu dire qu'elle admettoit la même interprétation: The Samaritan lection ma, dit-il, is a well known word', Ibid. p. 99. regular in its form, and determined by the corresponding word hill's in the sense of mountains... It is besides countenanced by the parallel place (Deut. XXXIII, 15), by the most ancient Hebrew and

(p) Le D. Durell fait aussi valoir la | Hébreu n Voy. The Hebr. text of the même raison pour rejeter la leçon du texte parallel prophecies, c. p. 99.

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