Œuvres complètes de Madame de Souza: Eugénie et Mathilde [cont.]. Eugène de Rothelin. t. 4. La comtesse de Fargy

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Page 176 - C'est votre mère. — Ma mère! et c'est chez vous que je retrouve son portrait ! je ne l'ai jamais vu chez mon père. — Sûrement, reprit-elle, parce qu'il l'a trop regrettée. Ma douleur, douce et constante, s'est nourrie de souvenirs qu'un sentiment plus vif ne pourrait supporter. » Ces deux tableaux doivent avoir été faits en même temps. Leurs cadres noirs, tant de jeunesse et de charmes qui n'étaient plus, me causaient une émotion inexprimable. La maréchale s'en aperçut. — « Je...
Page 194 - Il est certain , reprit-elle avec ironie, que vous ne devez pas vous convenir. Il est doux , poli ; il a un sentiment des bienséances très-délicat. — Et de plus, répliquaije tremblant de colère, il a l'air tout-à-fait convaincu de la bonne opinion qu'on a de lui.
Page 200 - C'EST demain le premier jour de janvier. On m'a remis ce matin un cachet sur lequel est gravé un petit Amour : il a déjà tracé la première lettre de mon nom, et est prêt à en former une seconde.... Mon cœur osera-t-il deviner cette lettre qu'on n'a pas commencée, celle que je désirerais voir unie à la mienne?
Page 289 - Sophie,à genoux près d'elle,s'efforçait de la ranimer par l'excès de la douleur, lui rappelait son jeune frère, l'aimable Alfred, lui demandait de le pleurer avec elle. Amélie, sans ouvrir les yeux , lui répondit : Ma vie est finie. — Je lui parlai de vous, de moi , du ciel même. Ses yeux restèrent fermés; elle joignit les mains : Pardon et pitié, me ditelle, ma vie est finie. — Et le soir, elle mourut en vous donnant le jour.
Page 304 - Alfred m'écrivait sans cessé pour me recommander le bonheur d'Amélie; il semblait avoir renoncé au sien, et ne me parlait plus de son amour. » Cependant quoique soumis, mon Alfred ne pouvait obtenir la permission de quitter Malte. Plusieurs fois j'avais sollicité son retour ; monsieur d'Estouteville m'avait toujours...
Page 309 - J'ai attendu longtemps; j'espère toujours. » Constamment occupée d'Alfred, d'Amélie, je cultivais avec soin dans Athénaïs les qualités qui les avaient rendus si aimables. Je vous la destinais, en me disant : Le fils d'Amélie sera heureux par elle ; sa voix, encore inconnue, mais déjà chérie, m'appellera sa mère. » Votre père, ignorant les motifs qui m'ont entraînée, m'accuse d'avoir disposé trop légèrement du sort d'Amélie : il ne me voit qu'avec les torts qu'il me suppose, et...
Page 246 - Je crains d'envisager l'incertitude de mes espérances; car si j'en conserve, c'est parce que je m'attache à tout ce qui peut m'aveugler. Accablé de véritables chagrins, je suis encore environné de mille petites contrariétés. Mon père voudrait toujours disposer de mon temps, ou du moins en connaître l'emploi. Nous ne sommes plus ensemble comme nous étions avant son départ. Ces trois mois , où j'ai joui d'une liberté entière, m'ont peut-être trop dégagé de l'assujettissement de l'enfance,...
Page 261 - Aussi , après avoir hésité quelques instans , elle me permit d'engager la maréchale à commencer les démarches nécessaires pour lui rendre sa liberté. Cet aveu dissipa toutes mes inquiétudes; et, condamnés à prévoir quelques peines , au moins nous ne craignions plus de malheurs. • Madame d'Estouteville vint nous rejoindre. Elle me gronda d'avoir suivi sa petite-fille ; elle la réprimanda de n'avoir pas été plus maîtresse d'elle-même. Je lui demandai d'approuver notre union : elle...
Page 215 - at-elle repris tristement, « ah! Eugène, je crois que j'ai dit confier. » Je l'aime autant qu'il est possible d'aimer , et jamais je ne puis lui exprimer ce que j'éprouve, de manière à me satisfaire, à me flatter d'être deviné; tandis qu'elle, d'un regard, d'un mot, vient surprendre toute mon affection, me donner mille petits bonheurs inattendus qui enchantent mon âme et me persuadent toujours. Après dîner, lorsque j'espérais...
Page 267 - Mon père ayant éprouvé une injustice avait quitté la cour encore jeune , et s'était retiré dans ses terres. Là, sans rien regretter, sans rien vouloir, sans daigner se défendre, il avait acquis l'importance et l'autorité dont jouissaient autrefois les seigneurs suzerains. Juste , loyal , bienfaisant , vraiment noble , son château était le rendez-vous de toute la province. Appui du pauvre, conseil du riche, son estime était un bien nécessaire à tous.

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