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DE THÉOPHRASTE,

TRADUITS DU GREC PAR LE MÊME;

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Placé dans le monde pour en étudier toutes les attitudes morales, l'écrivain contemplateur s'y tient à l'écart, observe en silence, et parvient à se dérober aux regards de ceux dont il a pénétré les moindres pensées. C'est ainsi que La Bruyère, ce grand peintre des mœurs de son siècle, a manqué de pinceaux pour les siennes, et que la postérité, si riche de ses écrits, est dénuée de détails sur sa personne. Sans la franche expansion de l'ame de Montaigne, qui l'a conduit à se faire, comme il le dit lui-même, la matière de son livre, nous n'aurions aucune connaissance de la vie privée de ce célèbre moraliste. On doit regretter que l'auteur des Caractères n'ait pas imité celui des Essais, dans ce naïfabandon qu'il mit à nous parler si souvent de lui. Il n'eût pas été sans intérêt de comparer les goûts, les penchans et les habitudes de deux hommes qui se sont livrés au même genre de méditation.

Nous ne chercherons pas néanmoins à réparer le fâcheux silence de notre moraliste, en adoptant sur sa personne des faits qui ne soient pas de la plus exacte authenticité.

Jean de La Bruyère naquit dans un village proche de Dourdan, en 1659. Il n'y avait pas long-temps qu'il était en possession d'une charge de trésorier de France à Caen, lorsque Bossuet le fit venir à Paris pour enseigner l'histoire à M. le duc Louis de Bourbon, petit-fils du grand Condé. Il resta toute sa vie attaché au prince en qualité d'homme de lettres, avec une pension de mille écus. Il publia la première édition de ses CARACTÈRES en 1687, fut reçu à l'Académie française en 1693, et mourut à Versailles le 10 mai,

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