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Rien de la main de Marivaux. Belle écriture de copiste en très grosses lettres.

4. Archives de la Comédie-Française, Carton 1, no 18.- Annibal, tragédie en cinq actes et en vers.

Cahier broché in-folio de 31 feuillets et une page blanche, reliés par trois faveurs bleues, avec cette mention sur la dernière feuille : « Veu, de Baudry. » Il est en très bon état, quoique jauni par le temps. Jusqu'à présent on avait prêté fort peu d'attention à ce manuscrit, précieux par son extrême rareté; on ne le croyait même pas de Marivaux, bien que l'écriture soit tout à fait semblable à celle de la lettre autographe que possède le même théâtre. De l'examen comparatif auquel nous nous sommes livré avec M. Monval, il résulte pour nous jusqu'à l'évidence que ces deux pièces sont de la même main.

L'écriture d'Annibal est très nette, allongée, un peu grêle, très soignée dans les dix-sept premières feuilles. A partir de la dix-huitième, l'écrivain se fatigue; il va plus vite, serre ses lignes et soigne moins ses lettres. Il y a, dans le corps du manuscrit, plusieurs corrections de la même main que l'écriture primitive, mais qui semblent faites beaucoup plus tard, sans doute lors de la reprise qui eut lieu en 1747. Il n'entre pas dans notre cadre de relever ces repentirs, surtout pour une œuvre aussi médiocre qu'Annibal; nous nous contentons de les signaler aux futurs éditeurs de Marivaux et de citer, à titre de curiosité, deux pauvres vers qui terminaient d'abord la pièce, et qui sont raturés dans le manuscrit. Flaminius finit ainsi ses adieux à Prusias:

Seigneur, je vais à Rome, où vous pouvez attendre

De mon zèle pour vous les seruices d'un gendre.

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5. Archives de la Comédie-Française. Carton 36, no 416. La Réunion des Amours.

Manuscrit de la main du copiste de la Comédie. Cahier broché in-folio de 12 feuillets, en bon état et d'une écriture très nette; intéressant à consulter à cause des suppressions faites en vue de la représentation: des mots, des phrases, des scènes entières, sont raturés ou biffés et pourraient, dans une édition critique, fournir de nombreuses variantes. Rien n'est de la main de Marivaux. A la dernière page : « Veu, Permis de représenter. A Paris, ce 23 octobre 1731. »

6. Archives de la Comédie-Française. Carton 24, n° 270.-Le Legs. Manuscrit de la main du copiste de la Comédie. Cahier broché in-folio de 23 feuillets, en bon état et d'une grosse écriture ronde très lisible, avec les corrections suivantes qui pourraient être de la main de Marivaux :

Onzième feuillet, recto. La phrase du marquis (scène x): « Je ne passe jamais, moi; je dis toujours exprès » est biffée et remplacée par : « Je dis toujours exprès. » Les textes imprimés conservent la première phrase.

Même feuillet, verso. Dans la phrase du marquis : « Vous me flattez, vous encouragez ma franchise, » le correcteur ajoute cette réticence : << Mais.... >> qui n'est pas dans les textes imprimés.

Ibid. Le correcteur supprime dans la réponse de la comtesse : « Je vous encourage, mais en êtes-vous encore là, » et depuis « qu'il n'y a que l'impossible jusqu'à « entendez-vous? >>

7. Archives de la Comédie-Française. Carton 30, no 383. - Le Préjugé vaincu.

Manuscrit de deux mains de copiste différentes, avec des corrections de l'écriture de Marivaux. Cahier broché in-folio de 20 feuillets, en bon état, d'une grosse écriture ronde, les 18 premiers de la même main, les deux derniers d'une main différente. Beaucoup de suppressions et de béquets, très intéressants pour une édition critique. Toutes les corrections de l'auteur, sauf la dernière, se trouvent au recto des feuillets et sont les suivantes :

Huitième feuillet. En marge de la réplique de Dorante: « Ah! madame, ne fût-ce qu'en ma faveur,... » etc. (scène x), Marivaux a mis « bon et au-dessus laisser ». En marge de la réplique d'Angélique : « Cela ne vous regarde pas,... » etc., il a mis: « Laisser, bon, laisser. » An lieu de : « Sans doute; on a des places,... » etc., il écrit : « J'entends; on a des places,... etc. Les textes imprimés conservent : « Sans doute. »

D

Onzième feuillet. Au lieu de « Lisette se trompe à force de zèle » (scène vil), Marivaux écrit au crayon : « Lisette fait rompre à force de zèle. » Les textes imprimés conservent « se trompe. »

Douzième feuillet. Angélique disait d'abord : « C'est toi qui n'es qu'une étourdie, qui n'as pas eu un grand jugement avec lui» (scène vin). Marivaux corrige au crayon et lui fait dire : « le moindre jugement. » Cette correction a passé dans les textes imprimés.

Treizième feuillet. Angélique disait d'abord: « Et voilà ce que je ne saurois faire.» Marivaux corrige « et » par «Ah! », qui a passé dans les textes imprimés; en revanche ceux-ci mettent dire au lieu de faire 1.

8. Bibliothèque nationale, manuscrits, fonds français, no 25491. — La Méprise.

1 vol. in-12 de 127 pages et 4 feuillets non chiffrés, relié en veau plein et intitulé: «La Méprise, comédie d'un acte pour les Italiens. »> Copie d'une très belle écriture. Pas de nom d'auteur, ni de signature de copiste; rien de Marivaux. Provient du fonds La Vallière, no 186.

9. Bibliothèque nationale, manuscrits, fonds français, no 25 493. Le Petit-Maitre corrigé.

1 vol. in-4 de 140 feuillets dont 4 blancs, sans pagination, relié en veau plein et intitulé « Le Petit-maitre corrigé, comédie. » A la dernière page: Il est permis de représenter à paris ce 30 8bre 1734. Signé Hérault. Copie très nette, mais moins belle que la précédente, écrite par trois mains différentes, pas de nom d'auteur ni de signature; rien de Marivaux. Provient du fonds La Vallière, no 84.

10. Duviquet dit que le manuscrit de la Surprise de l'Amour existait

1. La Comédie-Française eut sans doute, à Forigine, plusieurs autres manuscrits de Marivaux. On ne sait ni quand ni comment ils se sont perdus. Les archives du théâtre, aujourd'hui très riches et tenues avec le plus grand soin par M. Georges Monval, étaient encore, lorsque M. Léon Guillard en devint le conservateur, en 1855, dans un état déplorable de désordre et de négligence; beaucoup de pièces s'étaient perdues dans les divers déménagements de la Comédie; le reste se défendait comme il pouvait contre les rats, la moisissure, la poussière, sans doute aussi coutre les visiteurs peu délicats. M. Guillard commença, avec beaucoup de zèle, à les classer et à les enrichir. Voyez, pour plus de détails, René Delorme, le Musée de la Comédie-Française, p. 157 et

suivantes.

encore de son temps et prétend l'avoir eu sous les yeux. Voy., cidessus, p. 542, n. 2, et ci-après, p. 595, n. 3.

11. On voit par le Catalogue de la Bibliothèque de Pont-de-Veyle (1774, in-8, p. 146, no 1078), que le poète ami de Mme du Deffand et neveu de Mme de Tencin, possédait le manuscrit d'une pièce de Marivaux, la Commère, aujourd'hui perdue.

12. M. de Soleinne avait une copie de l'Heureuse Surprise (Catalogue de sa bibliothèque, t. II, première partie, p. 67, no 1657). Nous ne savons ce qu'elle est devenue.

C

PAPIERS DIVERS

1. On trouvera ci-après (VIII) l'indication de plusieurs signatures de Marivaux relevées dans les registres de l'Académie française. Sa signature se voit aussi très fréquemment sur les feuilles de présence de la même Académie.

2. On trouve en fac-simile dans l'édition Duviquet, t. II, p. 1, la pièce suivante :

Jay receu de monsieur Duchesne1 la somme de cinq cent livres pour un volume de pieces detachees, et un autre petit volume de 3 pieces, intitulée felicie, une autre Lamante frivole, piece qui doit estre jouee a la Comedie françoise, une autre qui se trouve dans le Conservanteur (sic), tous ouvrages que je luy cede a perpetuite, et sans aucune reserve de ma part. a Paris ce dernier novembre 1761

De Marivaux

Écriture très pénible et tremblée, dont l'original semble perdu. Lorsque Marivaux rédigea cette quittance, il n'avait plus que deux mois et demi à vivre. Les « pièces détachées » sont probablement des articles parus au Mercure, comme le Miroir, ou des morceaux lus à l'Académie. Félicie n'avait pas été jouée et avait paru dans le Mercure de mars 1757; l'Amante frivole (voy. ci-après, p. 604) est perdue; la troisième pièce est les Acteurs de bonne foi, parue dans le Conservateur de novembre 1757.

3. Archives nationales, Y, 387. Adte passé, le 16 octobre 1757, devant Me Guillaume Bioché, notaire, par Marivaux et Me de SaintJean. Voy. ci-dessus, p. 149, n. 1.

4. Un des éditeurs ordinaires de Marivaux. Sa veuve publia, en 1781, les Œuvres complètes de notre auteur. Voy. ci-après p. 613.

III

CHRONOLOGIE DES OEUVRES DE MARIVAUX'

1706. Le Père prudent et équitable, ou Crispin l'heureux fourbe, comédie en un acte et en vers, imprimée en 1712.

1712. Pharsamon ou les Folies romanesques, roman en dix parties, imprimé en 17372.

1713-1714. Les Aventures de ***, ou les Effets surprenants de la sympathie, roman en cinq volumes.

La Voiture embourbée, roman en un volume.

1715. Le Triomphe du Bilboquet, ou la Défaite de l'Esprit, de l'Amour et de la Raison3.

1717. L'Iliade travestie, en douze livres et en vers.

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Le Télémaque travesti, en trois livres, imprimé en 1736. 1717-1718. Cinq lettres contenant une aventure, quatre lettres à madame contenant des réflexions sur la populace, les bourgeois et les marchands, les hommes et les femmes de et les beaux esprits, dans le Mercure d'août, septembre et octobre 1717, mars et juin 1718.

qualité,

1717. Portrait de Climene, ode anacreontique dans le Mercure de septembre.

Lettre écrite à l'auteur du Mercure (octobre), pour réclamer contre le surnom de Théophraste moderne.

1719. Pensées sur divers sujets sur la clarté du discours, sur la pensée sublime, dans le Mercure de mars.

1720, 4 mars. L'Amour et la Vérité, comédie en trois actes, en collaboration avec le chevalier de Saint-Jory. T.I.5. Prologue inséré dans le Mercure de mars.

19 octobre. Annibal, tragédie en cinq actes et en vers. T. F. Quatre représentations, dont une à la cour.

1. La chronologie des œuvres de Marivaux, surtout celle de ses pièces, comme aussi l'indication des théâtres sur lesquels celles-ci ont été jouées, n'a pas toujours été relevée très exactement. Nous avons pu la fixer, en y ajoutant pour la plupart des comédies le nombre des représentations, grâce aux registres de la Comédie-Française et à ceux de l'ancien Théâtre-Italien, conservés aux archives du Nouvel-Opéra, que nous a obligeamment ouvertes M. Nuitter, archiviste du théâtre. Au Théâtre-Français, M. Georges Monval nous a prêté son concours dans toutes nos recherches.

2. Le sujet de ce roman (voy. ci-dessus, p. 330 et suiv.) lui fit donner par l'éditeur de 1781 le titre de Le Don Quichotte moderne, en supprimant le titre primitif. Cette suppression a trompé Duviquet et Quérard, qui n'ont pas vu que Pharsamon et le Don Quichotte étaient le même roman sous deux titres. Voy. ci-dessus, p. 29, n. 2.

3. Voy. ci-dessus, p. 30, n. 2, et ci-après, p. 610, n. 1.

4. Ces lettres ont été réunies pour la première fois en 1723, à la suite du Spectateur, sous le titre de Pièces détachées dans le goût du Spectateur français, Voy. ci-après, p. 609-610.

5. La mention T. I. désigne le Théâtre-Italien, T. F. la Comédie-Française.

20 octobre. Arlequin poli par l'Amour, comédie en un acte. T. I. Douze représentations.

1722, 3 mai. La première Surprise de l'Amour, comédie en trois actes. T. I. Seize représentations1.

Compliment, mêlé de proses et de vers, à Mlle Sylvia.
Reflexions sur le Romulus de la Motte, brochure?.

1722-1723. Le Spectateur français, journal en vingt-cinq feuilles. 1723, 6 avril. La Double Inconstance, comédie en trois actes. T. I. Nombre de représentations inconnu lacune dans les registres du théâtre, qui passent de mars à juin.

1724, 5 février. Le Prince travesti, comédie en trois actes3. T. I. Seize représentations*.

8 juillet. La Fausse Suivante, comédie en trois actes. T. I. Treize représentations 5.

2 décembre. Le Denouement imprévu, comédie en un acte. T. F. Six représentations.

1725, 5 mars. L'Ile des Esclaves, comédie en un acte. T. I. Vingt et une représentations.

19 août. L'Héritier de Village, comédie en un acte. T. I. Six représentations".

1727, 11 septembre. Les Petits Hommes, ou l'lle de la Raison, comédie en trois actes. T. F. Quatre représentations. Reçue le 3 août 8.

31 décembre. La seconde Surprise de l'Amour, comédie en trois actes. T. F. Quatorze représentations. Reçue le 30 jan

vier.

1728, 22 avril. Le Triomphe de Plutus, comédie en un acte. T. I. Douze représentations.

L'Indigent philosophe ou l'Homme sans souci, journal en sept feuilles.

1729, 18 avril. La Nouvelle Colonie, ou la Ligue des Femmes, comédie en trois actes. T. I. Nombre de représentations inconnu9. Réduite plus tard à un acte pour être représentée sur les

1. Desboulmiers (Histoire du Théâtre-Italien, t. II, p. 93) indique vingt et une représentations pour cette pièce.

2. Voy. ci-après, p. 611, n. 1.

3. Voy. ci-dessus, p. 64, n. 3, et ci-après, p. 597, n. 3.

4. Desboulmiers (t. II, p. 257) indique dix-huit représentations.

5. Desboulmiers (t. II, p. 293) n'en donne que douze.

6. Selon Desboulmiers (t. II, p. 357), que nous ne pouvons contrôler ici, car il y a · dans les registres une lacune du 17 mars 1725 (dixième représentation) à 1728. Le 13, la troupe alla jouer l'Ile des Esclaves à Versailles.

7. Selon Desboulmiers (t. II, p. 413); lacune dans les registres. Le même auteur prétend que cette pièce « n'est qu'une mauvaise copie de l'Usurier gentilhomme. » Nous ne savons de quelle pièce il veut parler.

8. Pièce plusieurs fois attribuée, à tort, au Théâtre-Italien; ainsi par l'un des derniers éditeurs de Marivaux, M. G. d'Heylli, dans son édition du Théâtre, p. 462. 9. Pas de chiffre dans Desboulmiers; lacune dans les registres.

MARIVAUX.

38

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