L'auteur et les éditeurs déclarent réserver leurs droits de traduction et de reproduction à l'étranger. Ce volume a été déposé au ministère de l'intérieur (section de la librairie) en avril 1888. PARIS. TYPOGRAPHIE DE E. PLON, NOURRIT ET cie, RUE GARANCIère, 8. ET LA SOCIÉTÉ DE L'ABBAYE DE SAINT-GERMAIN DES PRÉS E. PLON, NOURRIT ET Cie, IMPRIMEURS-ÉDITEURS RUE GARANCIÈRE, 10 1888 Tous droits réservés n MABILLON EN ITALIE, NAPLES, ROME, FLORENCE. 1686 Mabillon à Naples. Les érudits napolitains. La Cava. mont Cassin. Retour à Rome. Le Toujours les lettres de Michel Florence. - Les « Camaldoli » et « l'Alverne ». " - Padoue. Parme. Seconde visite à Venise. Gênes. retour en France. L'Iter Italicum. « Il faut cinq jours pour aller de Rome à Naples, dit Mabillon, et c'est un voyage qui serait peu tentant, si le désir de voir Naples ne poussait les voyageurs à l'entreprendre. » Ce n'était pas, en effet, il y a deux siècles comme aujourd'hui une course rapide de quelques heures, que l'on fait presque sans y penser. Il fallait faire la route à cheval ou fréter un « voiturin >> et traverser lentement les pays les plus malsains de MAT: toute l'Italie, ceux où la fièvre régnait constamment. La petite troupe de savants français, Mabillon, Michel Germain et Jacques Anisson, quitta Rome le 15 octobre 1685 et prit le chemin de Naples en voiturin. Ils étaient ainsi libres de s'arrêter pour voir les antiquités éparses le long de la route. A la première halte, les voyageurs assistèrent à un de ces incidents causés par les rixes des soldats mercenaires, comme il s'en présentait si souvent, à cette époque, sur les grands chemins. Mabillon en fait le récit suivant : « Terracine est située sur une col " 1 line, l'auberge est en dehors de la ville; pendant << que nous attendions l'heure du souper, douze sol<< dats allemands y firent presque une émeute. Ils « avaient été à Naples, et ils s'étaient arrêtés à la « même auberge. Au moment de partir, le sommelier, qui a soin des arrivants, demanda son pour« boire, qu'on appelle ici en langue vulgaire mancia. « A leur refus, il leur dit des injures. Au retour, se << souvenant fidèlement de ces injures, au moment « où le sommelier, qui avait oublié son fait, demandait « de nouveau un pourboire, l'un des soldats, ayant « saisi une pique, se mit à battre furieusement les << membres demi-nus du sommelier. Les coups furent répétés à plusieurs reprises, le malheureux hurlait « de douleur. L'hôte fulminait contre l'Allemand, et 1 Iter Italicum, p. 98. |