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3o Les deux paraboles, semblables d'ailleurs comme les courbes de ce genre, ont leurs paramètres dans le rapport de 1 à 2.

Nous dirons peu de chose de l'hyperbole, qui a tant de rapport avec l'ellipse; partant de l'équation ordinaire

y2

b2

az

(x2—2ax), la transversale passant par le point fixe aura pour équation ym (x-p); d'où, par des calculs analogues à ceux que nous avons exécutés pour l'ellipse, nous trouvons

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Les coordonnées du point milieu étant x', x"; y', y', on

aura 21 = x' +x"; par suite, 21 ==

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2a (pam-b3)

a2 m2 — b2

'; d'ail

a2u2-b3t-b2 (a+p) t + apb2,

que nous présenterons sous la forme

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COMMUNICATION

SUR

LA DÉCOUVERTE D'UN LIVRE

Qui a appartenu à Mme la Comtesse de Grignan

ET COPIE

D'UNE LETTRE DE L'ABBÉ TESTU A LA BELLE COMTESSE

PAR M. VALAT

Nous offrons à l'Académie un volume que nous croyons avoir appartenu à la belle comtesse de Grignan; en avouant que les indices ou témoignages qui militent en faveur de notre opinion, ne sont pas des preuves suffisantes pour affirmer l'exactitude de l'origine que nous lui attribuons : une lettre ou plutôt la copie d'une lettre de l'abbé Testu, est le seul titre que nous pouvons faire valoir en ce moment, jusqu'à ce que des recherches nouvelles nous aient mis sur la trace d'un document plus positif.

Le livre dont il s'agit est l'œuvre du P. Lemoyne, auteur du poëme de Saint-Louis, ou la Sainte Couronne conquise; ce poëme a été l'objet d'une longue analyse critique dans le cours de littérature de Laharpe. Le Père jésuite est plus connu encore par un petit traité de la Dévotion aisée, qui eut l'honneur d'être plusieurs fois cité dans les lettres provinciales de Pascal, comme une œuvre peu édifiante; auteur d'un recueil énorme de poésies de tout genre, et de quelques ouvrages en prose plus sérieux, il est maintenant oublié, et ses œuvres auraient subi le même sort, sans la critique dont elles ont été l'objet; car on lit encore Laharpe, et les Provinciales vivront autant que la langue française. Cependant, il faut bien dire toute la vérité, les productions

poétiques du P. Lemoyne eurent une grande vogue; et parmi ses ouvrages en prose, la Gallerie des femmes fortes, dont il est ici question, obțint un succès que l'on a peine à comprendre; l'auteur inconnu de la trouvaille dont nous entretenons l'Académie a bien soin de faire remarquer que le volume fut demandé par la comtesse, qu'il fut acheté sur son ordre par l'abbé Testu et pour son compte; en 1667 il était à sa cinquième édition, du vivant de l'auteur, qui mourait quatre ans après.

Il est venu en notre possession par un pur hasard, et si nous n'en avons point fait connaître plus tôt l'origine, c'est qu'il nous répugnait d'en disposer, comme s'il nous appartenait; nous le tenons d'un élève du Lycée de Rodez, qui le faisait circuler en classe, amusant ainsi ses camarades par les étranges gravures qui figurent les femmes fortes, payennes ou chrétiennes, dont les actions héroïques sont célébrées d'une façon non moins étrange; déposé sur notre bureau, lorsque nous en arrêtâmes la circulation, il n'a jamais été réclamé ni par l'élève qui n'osait risquer de sc faire connaître, ni par sa famille, malgré mes invitations réitérées il n'y a rien de dangereux en effet dans ce livre, si ce n'est pour le goût... Nous nous bornons à ce simple récit, craignant que notre mémoire nous fasse défaut sur les détails d'un incident qui remonte à cinquante ans environ. Du reste, quelle que soit l'opinion qu'on se forme sur l'auteur de la lettre dont nous donnons la copie, on ne saurait s'empêcher d'y trouver avec le caractère léger, mais spirituel, de l'aimable et un peu mondain abbé, la couleur de l'époque, ainsi que des observations pleines de finesse et des saillies dignes d'un des fidèles amis de Mue de Sévigné. Comment ne pas s'intéresser à des tableaux qui reproduisent avec quelques détails intimes des personnages devenus historiques!

L'on comprend, et nous n'avions peut-être pas besoin de

le dire, que nous ne changeons rien au texte qui vous a été soumis, soit à ce qui appartient à l'abbé ou qui lui est attribué, soit à ce qui vient de la plume du véritable propriétaire du volume jusqu'à présent ignoré, auquel nous sommes prêt de restituer le précieux volume, sans profiter du bénéfice de la prescription plus que légale.

Il nous était venu la pensée de saisir l'occasion de recueillir quelques notes biographiques ou littéraires sur l'abbé Testu, comme sur le P. Lemoyne; qui valent la peine d'être étudiés à divers points de vue. Nous sommes, Dieu merci, bien riches en écrivains estimables ou d'une valeur secondaire; toutefois le moment est favorable de rendre pleine justice à tous ceux qui nous ont précédés, en laissant des traces d'un labeur toujours favorable aux progrès des lettres ou des sciences.

L'abbé Testu n'est point indigne de l'attention des sérieux esprits de notre époque; il eut la réputation d'un causeur ingénieux, et fut recherché non seulement des dames d'un rare mérite, mais il était écouté et consulté à l'Académie française dont il fit partie : il essaya d'abord de la prédication, et y eut des succès, dont il ne fut point satisfait; il rentra dans la retraite auprès de l'abbé de Rancé, son ami, pour y étudier les maîtres de l'éloquence sacrée, et lorsque revenu sur sa chaire, il recueillait les fruits de sa laborieuse préparation, il se vit contraint d'abandonner, à cause de la faiblesse de sa constitution, une carrière qui lui assurait une place honorable parmi les prédicateurs du temps.

Il y aurait bien plus à dire du P. Lemoyne, et ce serait lui rendre imparfaitement justice, que de lui reconnaître seulement du talent et une grande imagination. Il a manqué de mesure et de goût, on ne peut le nier; mais il y a du bon dans ses poésies, et parfois du très bon; Laharpe, en le critiquant avec toute raison, a su découvrir de beaux

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