je n'ai pas pu lire à cause de la hauteur de la voûte et surtout de l'obscurité qui règne dans l'église depuis qu'on a garni les fenêtres de verrières peintes. Une coquille orne la clef de l'est; celle du nord porte des ciseaux ouverts; celle de l'ouest, un phylactère avec l'inscription: I.H. M. (?); celle du sud, une espèce d'écusson écar telé portant un outil sur chaque quartier : un compas, un marteau, une équerre et un coutelas, et, autour, une inscription où je crois avoir lu la date 15[11]? S'il en était ainsi, on devrait une grande partie des constructions du xvIe siècle à Jean de Castetja, seigneur de Sauvagnac. La porte, fort belle, s'ouvre, dans un avant-corps tourné vers le sud, sous cinq arcs cintrés et en retrait; les trois du centre retombent sur une longue et élégante colonnette; le plus large, sur un pilastre; le plus étroit, orné de zigzags, descend jusqu'au sol. Ils sont couverts de nombreuses moulures bien profilées; tous, sauf le plus étroit, sont surmontés d'une archivolte ornée de dessins divers; ceux des plus grandes sont des entrelacs ayant la forme du chiffre 8; des festons drapés passant sur des espèces de billettes pyramidales, terminées par une boule ou pointe mousse, couvrent le second; des quatre-feuilles, dont le type est assez commun dans la contrée, enrichissent le troisième; des fleurs à quatre pétales s'épanouissent sur le quatrième. Les deux seuls chapiteaux qui restent sont couverts, l'un de quatre-feuilles semblables à celles du troisième arc; l'autre, de deux rangs superposés de feuilles d'acanthe assez mal exécutées. Les bases frustes sont placées sur des socles très élevés. Des contre-forts plats contre-boutent les murs romans au droit des arcs doubleaux; ils sont très saillants dans toute la portion bâtie au XVIe siècle. Les murs ayant partout la même épaisseur, il en résulte que les différentes dimensions du plan sont aussi bien marquées à l'intérieur qu'à l'extérieur du monument. Le flanc méridional est divisé, avant d'atteindre le rond-point, en deux compartiments; le premier est occupé en partie par la porte dont nous venons de parler; il est surmonté par un tailloir en guise de corniche, et divisé en deux étages inégaux par un cordon semblable à celui qui fait le tour intérieur de l'abside. Ce cordon se prolonge sur le flanc du chœur et autour de l'abside. Nous avons vu plus haut que, pour percer, au xvie siècle, la' grande fenêtre ogivale du chœur, on avait détruit la colonne qui le divisait extérieurement en deux travées; on détruisit, par la même occasion, une partie de la corniche qui le surmonte; ce qui reste de cette corniche, faisant également le tour de l'abside, est orné d'un ruban et de dents de loup. Elle est soutenue par des modillons lisses, sauf un qui représente une tête de loup. L'abside est divisée en cinq travées verticales d'inégales largeurs séparées par des colonnes dont les chapiteaux sont lisses ou entourés de longues cannelures en lancette occupant toute la corbeille. La travée du nord est cachée, en partie, par un large contre-fort qui paraît dater de la construction primitive. Les corbeaux qui s'avancent entre les chapiteaux sont lisses ou peu ornés; ils présentent des étoiles, des bossages, des billettes; les plus riches occupent le compartiment qui fait face au sud-est; on y voit une tête humaine, un baril et une tête de veau. Au xvre siècle on jugea à propos d'arrêter le devers du grand mur uni formant la façade occidentale par un gros contre-fort à trois redans. Le clocher pignon qui surmonte cette façade est ajouré de trois baies pour les cloches; une de ces baies, la plus petite, occupe le sommet du pignon; les deux autres sont placées au-dessous. Ainsi, lorsque le clocher a été construit, il était destiné à porter trois cloches; aujourd'hui, il n'en reste plus qu'une |