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passa en diverses mains et appartient maintenant à M. Duclot (*). Le château du Bédat est situé sur le point culminant de la paroisse de Saint-Aubin; sa construction primitive remonte au XVIe siècle. Alors il se composait d'un corps de logis rectangulaire sur la face duquel est appliquée une tour carrée renfermant un large escalier à vis.

Caubeyres. Cette maison noble appartenait en 1592 à Marc de Meynard, écuyer, seigneur de Caubeyres et de Montpezat (9). En 1614 Anne de Piis, veuve de Géraud de Pardaillan, en était dame (10). Le 7 octobre 1662 c'était Me François Reynaud, avocat au Parlement, qui en était seigneur (11). Plus tard la famille Hanneras, de Rauzan, posséda Caubeyres, qui appartient aujourd'hui à MM. Xans et Delcher (12). Cette maison noble n'offre aucun intérêt archéologique.

Conques. Conques est une construction du xvIIe siècle ayant longtemps appartenu à une famille Lardeau dont plusieurs membres ont été notaires.

L'Hérisson (1).

Dès la fin du xve siècle on voit apparaître des personnages portant le nom de L'Hérisson; nous n'hésitons pas à les considérer comme étant seigneurs de la maison noble qui fait le sujet de cette notice. Le 15 juillet 1484, noble homme Pierre Bercy,

(8) Ed. Guillon, ut sup., t. II, p. 268.

(9) Papiers de la famille de Solminihac. - Montpezat, commune de Belvez, canton de Castillon, arrondissement de Libourne.

(10) Notes communiquées par M. le marquis de Piis.

(11) Arch, du Rétou.

(12) Ed. Guillon, ut sup.

(18) Ce nom est écrit dans les anciens titres: Lérisson, L'Heyrisson, Eirisson, L'Eyrisson, L'Hérisson. J'ai adopté cette dernière orthographe, employée par Belleyme.

alias L'Erisson (sic), et sa femme noble damoiselle Jeanne Martin, seigneur et dame de Grossombre (14), font un échange de terres dans l'Entre-deux-Mers avec Jean de Foix, comte de Bénauges (15). Le 1er mai 1504, ArnaudRaymond de Lérisson (sic) figure non seulement parmi les témoins du testament d'Izabelle d'Anglades, dame de Laubesc et de La Salle (16), femme de Jean de Naujan, mais même parmi ses exécuteurs testamentaires (17). Guillaume de L'Eyrisson (sic), écuyer, de .Saint-Aubin, est témoin d'une transaction passée le 14 septembre 1522, entre Raymond de Ségur, écuyer, et damoiselle Marguerite de Ségur, veuve de Jean Dandaux, en son vivant seigneur de la maison noble de Cugat (18). ArnaudGuillaume de L'Hérisson avait épousé Catherine du Temple, fille de Bernard du Temple, seigneur de La Motte-de-Saint-Jean-de-Blaignac (19).

Cette famille de L'Hérisson s'éteignit-elle avec ArnaudGuillaume et fut-elle remplacée à L'Hérisson par la famille du Bruil ou Breuil, ou bien les seigneurs de cette maison noble s'appelaient-ils Bruil (nom qui d'ailleurs ne paraît jamais dans les documents que nous avons consultés)? Quoi qu'il en soit, une demoiselle Anne du Bruil, dame de la maison noble de L'Hérisson, épousa le 18 août 1578 Arnaud de Cazenove, écuyer, et lui porta, sans nul doute, cette seigneurie, puisqu'en qualité de sieur de L'Hérisson il fut témoin, le 21 février 1583, d'un hommage rendu par le seigneur de Sauvagnac à celui

(14) Grossombre, commune de Dardenac, canton de Branne, arrondissement de Libourne.

(15) Arch. dép. : Féodaux.

(16) La Salle de Castelvieil.

(17) Arch. hist. de la Gironde, t. VI, p. 179.

(18) Arch. du château de Brugnac.

Sauveterre, arrondissement de La Réole.

(19) Papiers de M. de Solminihac.

Cugat, à Blazimont, canton de

de la juridiction de Blaignac (20). Dans le second mariage qu'il contracta, le 20 janvier 1596, avec damoiselle Marie de Laumond, il prit la qualification de seigneur de L'Hérisson (21). Son fils aîné, Jean de Cazenove, écuyer, capitaine au régiment de Barrault, eut la seigneurie de L'Hérisson; il épousá, en 1610, damoiselle Hélène de Vigier, sœur, peut-être, d'Héliette du Vigier qui, comme nous l'avons dit plus haut, acquit la seigneurie du Bédat. Il fut tué au siége de Montauban. Antoine, son fils aîné, n'hérita que d'une portion de la terre de L'Hérisson, mais il compta à son frère, autre Antoine de Cazenove, une somme de 5,000 livres pour l'indemniser de sa part de droits sur cette seigneurie. Il épousa en 1657 Marguerite d'Agès, mourut le 8 mai 1693, et fut enterré dans l'église de Saint-Aubin.

Louis de Cazenove, fils ainé d'Antoine, se maria, en 1689, avec Izabeau d'Aix, fille de Jean d'Aix, écuyer, sieur de Grossombre et de Larmavaille (22). Il abandonna, le 18 août 1702, les rentes dépendant de la maison noble de L'Hérisson, à son frère Antoine-Joseph (23), lieutenant au régiment de Conti, habitant de la paroisse de Génissac dans l'Entre-deux-Mers (24). Ce dernier est qualifié sieur de L'Hérisson dans un acte de 1712 (25).

Jean de Cazenove et Hélène du Vigier avaient eu une fille mariée à Pierre de Baleste, fils de Jean de Baleste,

(20) Arch. du Rétou.

(21) J. de Bourrousse de Laffore, ut sup., t. III, p. 221. Généalogie de la famille de Cazenove, où nous avons puisé presque toute la fin de notre notice sur le château de L'Hérisson. Cependant nous trouvons dans les Archives de La Roque, à la date de 1613, un Bertrand de Cazenove, écuyer, sieur de L'Hérisson, qui ne figure pas dans cette généalogie.

(22) Larmavaille, dans la paroisse de Daignac.

(23) Joseph-Antoine. (Arch. du Rétou.)

(24) Papiers de M. de Solminihac.

(25) Arch. du château de Taris.

sieur du Bédat; Marguerite de Baleste, leur fille, ayant épousé, le 30 décembre 1705 (?), François-Philippe de Minvielle, lui avait apporté la terre du Bédat; il est à supposer qu'Antoine-Joseph de Cazenove n'ayant pas d'héritier direct, la maison noble de L'Hérisson passa aux descendants de sa tante, les Minvielle, qui étaient seigneurs de cette maison à la fin du XVIe siècle.

L'Hérisson passa ensuite à M. Turgon qui le vendit à M. Hanneras, dont hérita M. Isidore de Meslon, son gendre. Les héritiers de ce dernier l'ont vendu, en 1855, à M. Saintonge (26).

Le château de L'Hérisson se compose actuellement d'un corps de logis barlong, contre la façade méridionale duquel s'avance une tour pentagone servant de cage à l'escalier. Ce bâtiment, dont la construction doit remonter au commencement du XVIe siècle, a été peut-être précédé d'une cour fermée, le tout entouré de fossés (ainsi le veut du moins la tradition), mais ils n'ont pas laissé de traces. D'autres bâtiments, accolés à l'ancienne construction, remontent au XVIIe siècle. Une grande pierre, servant actuellement de banc, porte la date de 1653. L'ancien corps de logis est éclairé par des fenêtres dont les meneaux forment une croix; celle du sud, maintenant murée, est un fort joli spécimen des fenêtres qui ont précédé l'architecture de la Renaissance; elle est accostée de pilastres dont les clochetons sont ornés d'acrotères frisés. Ces pilastres retombent sur des consoles placées un peu au-dessous du niveau du linteau surmonté d'une contre-courbe ou accolade dont l'extrados porte des choux frisés, et l'intrados, des moulures flamboyantes très finement ciselées.

(26) Ed. Guillon, ut sup., t. II, p. 270.

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