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d'épines; une tête d'ange est sous ses pieds et deux têtes de chérubins s'avancent au niveau de sa face; à sa droite et sur le compartiment voisin du tabernacle, est une statuette de saint Roch; à sa gauche, une statuette de saint Martin. Le tabernacle est surmonté d'un dôme de chaque côté duquel est une statuette; l'une représente la Sainte Vierge et l'autre l'ange Gabriel (l'Annonciation). Au-dessus du tabernacle, une niche renferme une statue de la Sainte Vierge.

On remarque aussi dans l'église de Lugagnac un bénitier roman. C'est une cuve carrée en pierre, ornée de larges feuilles imitant assez bien une arcature à l'intrados des arcs de laquelle, ou plutôt dans l'extrémité des feuilles, pendent des fruits ressemblant à des ananas c'est ainsi que les sculpteurs romans de nos contrées représentaient les raisins. Cette cuve est montée sur un fût circulaire. Il est rare de rencontrer des bénitiers de cette époque reculée.

On a jeté dans le cimetière les vieux fonts baptismaux; ils sont octogones avec une

cuve ronde, plus larges en haut qu'en bas.

On ne peut s'empêcher de regretter la perte de ces vieilles cuves dans lesquelles, pendant des siècles, ont été baptisés les enfants de nos campagnes. A ce titre

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seul, elles seraient dignes de respect; mais nos regrets augmentent quand nous considérons par quelles espèces de vases elles ont été remplacées.

SAINT-AUBIN-DE-BLAIGNAC.

Sanctus-Albinus-de-Blanhadesio, Sainct-Aulbin-de-Blanhac.

Il paraît résulter de lettres de sauvegarde accordées, le 4 mars 1348, par le roi d'Angleterre à l'abbé et au couvent de Sainte-Croix de Bordeaux, que la paroisse de Saint-Aubin-de-Blaignac dépendait du prieuré de SaintMacaire, membre de cette abbaye (1).

Cette paroisse renferme des monuments de toutes les époques.

Au pied du mur méridional de l'église on remarque un énorme silex qui provient peut-être d'un monument mégalithique sur l'emplacement duquel l'église aurait été bâtie. Au surplus l'hypothèse que je formule ici est fort gratuite; presque toute l'archéologie préhistorique, ne reposant sur aucune donnée précise, rarement sur une tradition, est bien autant du domaine de la fable. que de celui de l'histoire. Un caillou de la nature de celui dont nous parlons existe à l'entrée de la crypte de Saint-Ciers-d'Abzac (2); il est très vénéré par les gens de la localité, non parce qu'il a été consacré par les peuplades primitives du pays, mais parce qu'il aurait été lancé par saint Martin depuis l'église de Saint-Martin-deLaye jusqu'à la place qu'occupe celle de Saint-Ciers.

Dans tout le territoire de Saint-Aubin on trouve des

(1) Catalogue des Rôles gascons.

(2) Saint-Ciers-d'Abzac, canton de Guîtres, arrondissement de Libourne.

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débris gallo-romains, mais surtout à La Borie et à Julian. Ils ont été signalés déjà par F. Jouannet (3) et par E. Guillon (4). J'ai trouvé, au lieu dit au Moulin-à-vent, des silex taillés; des mosaïques, à Pistouley; des substructions romaines, à l'Haage.

Les édifices les plus remarquables de la paroisse sont l'église et le château de l'Hérisson.

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Église. L'église de Saint-Aubin-de-Blaignac est admirablement située, à mi-côte et à la naissance d'un délicieux vallon au fond duquel coule un filet d'eau qui grossit un des affluents de l'Engranne.

Le 17 avril 1857, son plan se composait d'une nef rectangulaire formée de quatre travées qui (disposition remarquable déjà observée à Lugagnac) s'allongeaient. progressivement au fur et à mesure qu'elles s'éloignaient de la porte. La dernière à l'orient servait de chœur. Elles étaient précédées à l'occident d'une travée plus étroite et plus courte que les autres servant de soubassement au

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clocher. Un porche, comparativement moderne, protégeait la porte occidentale. Un réduit pour les fonts s'avançait au sud de la première travée, et une sacristie, de 1715, s'appuyait contre le même côté de la travée du chœur. Au nord du choeur et à côté de la sacristie était

(3) Statistique du département de la Gironde, t. II, Ire part., p. 13. (4) Ed. Guillon, ut sup., t. II, p. 268.

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