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Polo (') et autres que nous nous sommes bornés à indiquer; il donne une traduction de la lettre écrite de Pékin le 8 janvier 1305 par le franciscain Jean de Monte Corvino (2); il discute les témoignages de divers écrivains orientaux, notamment du Persan Mirkhond (3) et du Syrien BarHebræus (*) au sujet de potentats de l'Asie centrale dont les annales fournissent des faits qu'on rattacha aux récits relatifs au Prêtre Jean.

M. Oppert a placé à la fin de son livre le texte latin de l'Epistola et un extrait de l'Itinerarium de Jean de Hesse, avec l'indication des variantes que présente un manuscrit de la Bibliothèque de Berlin (il existe plusieurs éditions de cet Itinerarium, imprimé à la fin du xv et au commencement du XVIe siècle); en 1565, un Belge, Nic. Maseranus, le publia à Anvers, sans se douter qu'il eût déjà vu le jour. Il y a quelques exemples de méprises de ce genre (5).

(1) La Revue de l'Orient, mai 1862, p. 287-328, contient, avec un commentaire de M. Pauthier, ce qui, dans le texte original de Marco Polo, se rapporte au Prêtre Jean.

() Né en Calabre en 1247, mort à Pékin en 1330; le pape Clément V l'avait, en 1308, nommé archevêque de cette capitale. (3) Son Historia priorum regum Persarum a été imprimée plusieurs fois avec traduction latine (1782, 1808, 1832); elle a été traduite en anglais et en allemand; M. Defremery en a entrepris une version française accompagnée d'un savant commentaire (Voir le Manuel du Libraire, t. III, 1246).

(*) Gregorii-Abulpharagii sive Bar-Hebræi Chronicon Syriacum edidit C.-C. Kirsch., Lipsia, 1788.

(5) Nous ne citerons que deux exemples de ces bévues, en laissant de côté celles commises par des écrivains encore vivants.

Le P. Louis Baroni, religieux servite, publia à Paris en 1789 un poëme de Boccace: Il Filostrato, en ajoutant ora per la prima volta dato in luce; il en existait déjà cinq éditions imprimées à la fin du xve et au commencement du xvi° siècle.

Un savant lyonnais, fort estimable d'ailleurs, M. Breghot du Lut, mit au jour en 1838 comme inédit un poëme latin de Garinet sur le roi de la Basoche, sans se douter que, deux siècles avant, cette pro

Le travail de M. Oppert se complète par quelques considérations sur deux productions du moyen âge où se retrouvent des légendes, des récits merveilleux se rattachant par quelques points à l'histoire fantastique du Prêtre Jean et de ses États. Il s'agit d'abord de l'Hystoire du très preux cheualier Perceval le Gallois (Paris, 1530, in-folio), rédaction en prose d'un poëme composé au XIIe siècle par le trouvère Guyot et qu'un poète allemand, W. von Eschenbach, a imité dans son Percival, imprimé en prose en 1477 et dont il existe des éditions modernes. (Voir les Études sur le Percival et sur la Légende du Saint Graal par G.-A. Heinrich; Paris, 1855, in-8°, et les Percival Studien, par San Marte (pseudonyme d'A. Schutz), Halle, 1862, in-8°.) Quant au Saint Graal, dont il existe plusieurs éditions en prose et dont le texte même a été l'objet d'une très estimable publication due à M. Francisque-Michel (1840, pct. in-8°), nous nous écarterions de notre sujet en essayant d'aborder les questions que soulève cette production remarquable.

Le savant Allemand aurait pu mentionner un petit traité: De ritu et moribus Indorum et de Principe corum Presbytero Joanne, in-4° (s. 1. ni d., mais vers 1490); livret de 12 feuillets à 48 lignes à la page contenant trois opuscules. On en connaît deux autres éditions, mais ni Panzer, ni Hain n'ont fait mention de celle-ci dans leurs travaux, d'ailleurs si étendus, sur les éditions du xve siècle.

On trouve le Prêtre Jean mentionné dans l'Histoire des Huns de J. Deguignes (Paris, 1756-58, 5 vol. in-4°), l'Historia Tarlarorum de Mosheim (1741, in-4°), l'Histoire de Russie, par Kariamzin (Paris, 1819-26, 11 vol. in-8°) (1),

duction avait été insérée dans les Bucolicorum Auctores, recueil publié à Bâle en 1546, ex typographia J. Oporini. Voir, pour un autre fait plus récent, le Manuel du Libraire, t. II, col. 1461.

(1) Voir sur cet ouvrage le Journal des Savants, nov. 1818, et le Foreign Quarterly Review, sept. 1828.

la section consacrée à l'Asie orientale dans la Géographic (Erdkunde) de Karl Ritter (Berlin, 1830-1858, 20 vol. in-8°) (2), le Précis de Malte-Brun, mais il ne saurait entrer dans notre plan de réunir tous ces témoignages.

On trouve un caractère plus sérieux, quoiqu'il y ait encore des circonstances apocryphes, dans un opuscule imprimé à Paris en 1526 Lettre du Roy de Portugal (Emmanuel) à nostre Sainct Père le Pape, de la conversion de quatre Royaumes Indiens à la Saincle Foy Chrétienne, et du recouvrement du royaume de Abexim, in-8°. Le Manuel du Libraire, qui mentionne (article Emmanuel) diverses éditions de cette pièce en latin et en italien, ne mentionne pas la rédaction française.

(2) Il n'a été traduit en français que la section relative à l'Afrique 1836, 3 vol. in-8°), et elle est aujourd'hui bien arriérée.

NOTICE HISTORIQUE

SUR LES

MOYENS ANCIENS ET NOUVEAUX DE PASSAGE

DE LA GARONNE DEVANT BORDEAUX

ET DE LA DORDOGNE DEVANT CUBZAC (1)

PAR M. W. MANÈS

INTRODUCTION

Vers le milieu du XVIIe siècle, la France avait encore ses routes dans un état déplorable. Les plus grandes voies de communication y offraient des sinuosités regrettables, des pentes abruptes d'un difficile parcours, de grandes inégalités de largeur. Les chaussées étaient composées de matériaux qui n'étaient pas toujours choisis et disposés au mieux pour les charges qu'ils avaient à supporter. L'entretien s'en faisait

(1) C'est aux Archives du département, dans les bibliothèques de la Chambre de commerce et de la Ville, ainsi que dans la bibliothèque particulière de l'honorable M. Clouzet, que j'ai recueilli les nombreux renseignements qui m'ont servi à rédiger cette Notice.

Je prie MM. les conservateurs et propriétaire de ces différentes collections de recevoir ici mes vifs remerciments pour l'obligeance qu'ils ont mise à faciliter mes recherches.

Je remercie également MM. les Conducteurs des ponts et chaussées, employés aux travaux du pont de Cubzac, pour les informations et dessin qu'ils ont bien voulu me donner concernant ce grand ouvrage. (Voir p. 191, la table des matières relatives à cette Notice.)

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