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De priser gaîment je sais la manière ;
J'ai du Virginie et du Macouba.

J'ai du bon tabac dans ma tabatière;
J'ai du bon tabac; tu n'en auras pas.
J'en ai du fin et du rapé;

Mais ce n'est pas pour ton vilain nez. J'ai du bon tabac dans ma tabatière ; J'ai du bon tabac; tu n'en auras pas.

Je sais l'animer d'une odeur plus fière,
Rose du sérail et fève Tonka.

J'ai du bon tabac dans ma tabatière ;
J'ai du bon tabac; tu n'en auras pas.

J'en ai.du fin et du rapé;

Mais ce n'est pas pour ton vilain nez. J'ai du bon tabac dans ma tabatière ; J'ai du bon tabac; tu n'en auras pas.

COUPLET DES ASSIGNATS.

1792.

Même air.

J'ai des assignats dans ma tabatière; J'ai des assignats qu'on ne payera pas.

J'en ai des bleus, des noirs, des blancs; Mais ce n'est pas de l'argent comptant. J'ai des assignats dans ma tabatière; J'ai des assignats qu'on ne payera pas.

M. LA BESTE.

LA COLONNE.

AIR counu.

Salut! monument gigantesque

De la valeur et des beaux-arts!
D'une teinte chevaleresque
Toi seul colores nos remparts.
De quelle gloire t'environne

Le tableau de tant de hauts faits!
Ah! qu'on est fier d'être Français
Quand on regarde la Colonne!

Anglais, fiers d'un jour de victoire,
Par vingt rois conquis bravement,
Tu prétends, pour tromper l'histoire,
Imiter ce beau monument:
Souviens-toi donc, race bretonne,
Qu'en dépit de tes factions,
Du bronze de vingt nations
Nous avons formé la Colonne.

Et vous qui domptez les orages,
Guerriers, vous pouvez désormais
Du sort mépriser les outrages:
Les héros ne meurent jamais.

Vos noms, si le temps vous moissonne,
Iront à la postérité;

Vos brevets d'immortalité

Sont burinés sur la colonne.

Pourquoi sur l'onde fugitive
Se soustraire au pouvoir royal?
Pour moi, comme la sensitive,
Je mourrai sur le sol natal.

Ah! si la France un jour m'ordonne
De chercher au loin le bonheur,
J'irai mourir au champ d'honneur,
Ou bien au pied de la colonne.

EMILE DEBRAUX.

LE PASSAGE DU MONT SAINT-BERNARD.

AIR de la Parisienne.

En avant! garde consulaire,
Vois-tu briller sur l'étendard

Ce beau jour dont l'azur éclaire

Les blancs sommets du Saint-Bernard?

Ce jour d'éternelle mémoire
Sera sans égal dans l'histoire.
En avant! marchons !

Par delà les monts,

A travers leurs pics, leurs rocs et leurs glaçons,
Courons à la victoire!

Honneur au drapeau tricolore !
Fier d'un passage si hardi,
De ses plis il ombrage encore
Le chapeau vainqueur à Lodi.
Par leur fraternité de gloire,

Tous deux ils vivront dans l'histoire.

En avant! marchons!

Par delà les monts,

A travers leurs pics, leurs rocs et leurs glaçons,
Courons à la victoire !

Soldats! point de bras inutiles!
Que l'airain, traîné sur ces mers,
Sillonne leurs flots immobiles
Durcis par d'éternels hivers;
D'échos en échos dans l'histoire,
Ses coups rediront notre gloire.
En avant! marchons!

Par delà les monts,

A travers leurs pics, leurs rocs et leurs glaçons, Courons à la victoire !

Halte à l'hospice! buvons, frères,
Au succès du premier combat!
Chiens fidèles de ces bons pères,
Partagez le pain du soldat.

Qu'un de vous nous suive à la gloire;
Il aura son nom dans l'histoire.
En avant! marchons !

Par delà les monts,

A travers leurs pics, leurs rocs et leurs glaçons, Courons à la victoire !

Les trois couleurs sont parvenues
Au sommet du pic indompté,
Et font luire à travers les nues
L'arc-en-ciel de la liberté.
Puisse-t-il, fidèle à sa gloire,
Ne jamais pâlir dans l'histoire !
En avant! marchons !

Par delà les monts,

A travers leurs pics, leurs rocs et leurs glaçons, Courons à la victoire !

Chantons au milieu des nuages;
Et que l'aigle des vieux romains
Mêle, en fuyant, ses cris sauvages
A nos concerts républicains!

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