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IVRE III,

CHANSONS GUERRIÈRES.

LA MARSEILLAISE.

1791.

AIR connu.

Allons, enfants de la patrie,
Le jour de gloire est arrivé,
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé (Bis).
Entendez-vous, dans les campagnes,
Mugir ces féroces soldats?

Ils viennent jusque dans vos bras
Egorger vos fils, vos compagnes!

Aux armes citoyens, formez vos bataillons. Marchons! qu'un sang impur abreuve nos [sillons!

Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés?
Pour qui ces ignobles entraves?

Ces fers dès longtemps préparés? (Bis.)
Français, pour vous! Ah! quel outrage!
Quel transport il doit exciter!

C'est vous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage!
Aux armes citoyens, etc.

Quoi! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers!
Quoi, ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers? (Bis.)
Grand Dieu! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient!
De vils despotes deviendraient

Les maîtres de nos destinées!
Aux armes! citoyens, etc.

Tremblez, tyrans! et vous perfides,
L'opprobre de tous les partis !
Tremblez vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (Bis.)
Tout est soldat pour vous combattre ;
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tout prêts à se battre.

Aux armes! citoyens, etc. (1)

Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups?
Epargnez ces tristes victimes

A regret s'armant contre vous. (Bis.)
Mais le despote sanguinaire,

Mais les complices de Bouillé,

Tous ces tigres qui, sans pitié,

Déchirent le sein de leur mère...... Aux armes citoyens, etc.

Amour sacré de la patrie,

Conduis, soutiens nos bras vengeurs !

Liberté liberté chérie !

Combats avec tes défenseurs. (Bis.)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents!

Que tes ennemis expirants

Voient ton triomphe et notre gloire!

Aux armes! citoyens, formez vos bataillons. Marchons! qu'un sang impur abreuve nos

[sillons!

ROUGET DE LILLE.

(1) Ici se plaçait le Couplet des Enfants, qu'on trouve ci-après.

COUPLET DES ENFANTS.

1792.

Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n'y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis.)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.

Aux armes! citoyens, formez vos bataillons.
Marchons qu'un sang impur abreuve nos

[sillons!

FONTANES.

Nous donnons ces chansons comme faits historiques.

Voici un nouveau couplet ajouté en 93 à la Marseillaise, à propos des arbres de la liberté :

Arbre sacré, reçois le gage

De notre amour et de nos vœux;
Puisses-tu grandir d'âge en âge
Et couvrir nos derniers neveux !

Que sous ton ombre hospitalière
Le guerrier rencontre un abri;
Que le pauvre trouve un appui

Et que tout Français trouve un frère. Aux armes citoyens, formez vos bataillons. Marchons qu'un sang impur abreuve nos

[sillons!

On sait ce qu'a produit d'enthousiasme et de ruines la Marseillaise. On en a fait une chanson de mise en train. Ce n'était en 1791 qu'un chant de guerre. Dans un spirituel feuilleton, M. Jules Janin a proposé de lui substituer ce qui suit:

J'AI DU BON TABAC DANS MA
TABATIÈRE.

AIR connu,

J'ai du bon tabac dans ma tabatière ;
J'ai du bon tabac; tu n'en auras pas.
J'en ai du fin et du rapé;

Mais ce n'est pas pour ton vilain nez.
J'ai du bon tabac dans ma tabatière;
J'ai du bon tabac; tu n'en auras pas.

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