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fibres arciformes du même côté, l'olive inférieure et le noyau arciforme du côté opposé s'atrophient (Meynert, Cramer, Amaldi; obs. pers. III, IV, V).

La terminaison du contingent olivaire du corps restiforme dans le cervelet n'est pas encore très bien connue. Il est probable que la

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Dégénérescence du corps restiforme consécutive à une lesion souscorticale du cervelet chez le chat.

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méthode de Marchi fournira des renseignements précieux à ce sujet. Mott, après une lésion expérimentale du corps restiforme, a vu les fibres dégénérées entourer le noyau dentelé et se diriger en dedans vers le lobe médian.

Nous-même, dans un cas de lésion sous-corticale expérimentale du

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cervelet (1), dans laquelle le corps restiforme a été lésé à sa pénétration dans le cervelet, nous avons pu suivre les fibres dégénérées dans les coupes faites au-dessus de la lésion (fig. 28). Elles se dirigent. toutes vers le lobe médian, auquel elles abandonnent du même côté un grand nombre de fibres; les fibres les plus distales s'entrecroisent et se terminent dans le vermis supérieur et postérieur du côté opposé quelques fibres, très rares, s'épuisent dans l'hémisphère du même côté, mais dans les circonvolutions les plus voisines du vermis. Chez l'homme, à cause du développement considérable des olives et des hémisphères cérébelleux, il est probable que les olives envoient un grand nombre de fibres à la corticalite hémisphérique.

Nous ne pensons pas que les olives inférieures fournissent des fibres à l'olive cérébelleuse; ses rapports avec la corticalité cérébelleuse chez l'homme nous semblent au contraire démontrés par ce fait que ies lésions purement corticales du cervelet entraînent une atrophie rétrograde des olives bulbaires. (Observ. de Menzel. Arndt. Nos observations personnelles, IV et V.)

Les rapports de l'olive inférieure et du corps restiforme ne sont probablement pas uniquement croisés, il doit exister quelques fibres qui relient l'olive inférieure au corps restiforme du même côté : ces fibres auraient été suivies par Ramon y Cajal (2).

Vu l'importance considérable du faisceau olivaire du corps restiforme, il nous semble intéressant de rechercher quels sont les rapports des olives inférieures avec les autres centres nerveux. On peut tout d'abord affirmer que les olives ne reçoivent pas de fibres de l'écorce cérébrale par l'intermédiaire du faisceau pyramidal. En effet, les dégénérescences totales de la pyramide, examinées par la méthode de Pal ou de Marchi, n'ont pu être poursuivies dans l'une ou l'autre olive bulbaire; jamais une atrophie de la pyramide de longue durée n'entraîne d'atrophie consécutive des olives. Nous avons nous-même pratiqué l'examen en coupes sériées du bulbe dans toute sa hauteur, dans deux cas de dégénérescence récente totale de la pyramide; nous n'a

(1) A. THOMAS. Lésion sous-corticale du cervelet déterminée expérimentalement sur le chat. Dégénérescences secondaires. Soc de biol., 6 juin 1896.

(2) RAMON Y CAJAL. 1o Apuntes para el studio del bulbo raquideo, etc. Madrid, 1895. 2o Connexiones distantes de las cellulas de Purkinje. Anales de la Sociedad espanola de historia natural, t. III, 1894.

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vons vu aucune fibre dégénérée se terminer dans l'olive. (L'examen a été fait par la méthode de Marchi.) La moelle n'envoie pas davantage de fibres aux olives inférieures. Après une section de la moelle cervicale (voir page 61) aucune fibre n'a pu être suivie dans l'olive ; les lésions transverses de la moelle chez l'homme ne déterminent que la dégénérescence de deux longs faisceaux d'association dans le cordon latéral (faisceau cérébelleux direct et faisceau de Gowers) et des cordons postérieurs (voir page 69); or, jamais cette dégénérescence n'a pu être poursuivie jusque dans les olives bulbaires (voir fig. 24, 25, 26). Quand on examine des coupes de plus en plus élevées du bulbe dans la région olivaire, on voit apparaître, sur le bord externe de celle-ci, un faisceau se colorant vivement par la méthode de Pal et qui se continue au-dessus de l'olive inférieure dans l'étage supérieur de la protubérance ou calotte entre le ruban de Reil médian et l'olive supérieure; c'est à ce faisceau que Bechterew (1) et Flechsig ont donné le nom de faisceau central de la calotte: d'après eux, il se continuerait à son extrémité supérieure avec l'anse du noyau lenticulaire; il représenterait ainsi une longue voie d'union entre le noyau lenticulaire et l'olive inférieure. Ses rapports avec l'olive inférieure sont certains, mais on ignore si elle est son origine ou sa terminaison; M. Dejerine a bien voulu nous communiquer (communication orale) un cas de lésion protubérantielle ayant coupé le faisceau central de la calotte et dans lequel il avait dégénéré seulement au-dessous de la lésion, ce qui démontre que ce faisceau dégénère de haut en bas et setermine dans l'olive bulbaire. C'est aussi l'opinion de Bechterew. Mais il n'est pas prouvé qu'il se continue en haut avec l'anse du noyau lenticulaire; le faisceau central doit être plutôt regardé comme un faisceau d'association entre la substance réticulée de la calotte et l'olive inférieure. Enfin nous avons vu plus haut qu'il est très vraisemblable que l'olive bulbaire reçoit des fibres des noyaux des cordons postérieurs (Ferrier et Turner). Kölliker (2) considère le faisceau olivaire du corps restiforme comme prenant son origine dans l'écorce cérébelleuse et se terminant dans l'olive homolatérale, ses fibres seraient les prolongements cylindraxiles des cellules de Purkinje; d'autre part,

(1) BECHTEREW. Die Leitungsbahnen im Gehirn ünd Rückenmark, 1994. (2) KÖLLIKER. Handbuch der Gewebelehre des Menschen. Sechste Aufgabe, Bd. II,

pour le même auteur, des olives partiraient des fibres à direction descendante vers la moelle, de sorte que les rapports du cervelet et de la moelle seraient des rapports indirects avec l'olive comme relais; cette conception est battue en brèche par ce fait que les fibres descendantes du corps restiforme sont très peu nombreuses et ne se rendent pas dans l'olive bulbaire. Il est possible que les olives envoient des fibres à la moelle, mais cette voie n'a pas encore été démontrée. Cajal, qui s'était rangé primitivement à l'opinion de Kölliker sur l'origine dans le cervelet du pédoncule cérébelleux inférieur, a abandonné cette manière de voir, et considère actuellement l'olive comme la principale origine du corps restiforme; ses fibres se termineraient dans la couche des grains de la corticalité du lobe latéral par des terminaisons semblables à celles des fibres moussues.

c) Contingent du noyau du cordon latéral. Bechterew a signalé des fibres qui prennent leur origine dans le noyau du cordon latéral du bulbe, montent dans le corps restiforme et se terminent dans le vermis supérieur après entrecroisement. Nous avons exposé plus haut qu'une partie des fibres du faisceau de Gowers aboutissent au noyau du cordon latéral, de sorte que le faisceau de Gowers, le noyau du cordon latéral et le faisceau décrit par Bechterew formeraient une voie afférente d'origine médullaire, avec un relais dans le noyau du cordon latéral (voir page 64). Nous n'avons eu à notre disposition aucun fait qui puisse nous permettre de confirmer l'existence du faisceau décrit par Bechterew; mais il est certain qu'il existe une voie d'union directe entre ce noyau et l'écorce du cervelet, qui prend son origine dans le cervelet : c'est ce que nous démontreront les dégénérescences consécutives aux lésions cérébelleuses.

II. Segment interne du corps restiforme. Edinger a décrit le premier l'existence d'un faisceau cérébelleux sensoriel direct, qui serait composé de fibres appartenant à l'auditif, au trijumeau, au pneumogastrique, au glosso-pharyngien et qui serait en relation avec le noyau sphérique et les noyaux du toit du cervelet en dedans du point où le corps restiforme pénètre dans le cervelet, on distingue sur le bord latéral du quatrième ventricule les fibres du faisceau cérébelleux sensoriel direct, qui se dirige en avant pour aboutir au segment interne du pédoncule cérébelleux inférieur; ces fibres traversent un

noyau gris qui se confond en avant avec le noyau externe de l'auditif et auquel on a donné le nom de noyau de Bechterew. Edinger est revenu sur cette conception du faisceau cérébelleux sensoriel, et il semble admettre maintenant qu'il y a un neurone interposé entre les nerfs sensoriels et le cervelet dans le noyau central de ces nerfs; ainsi modifiée, la description d'Edinger semble plus conforme à la réalité, du moins en ce qui concerne certains nerfs ; et si les fibres précédemment décrites dégénèrent presque totalement à la suite d'une lésion cérébelleuse, quelques-unes semblent rester saines; elles constitueraient le faisceau d'Edinger, dont la principale origine se trouve dans les noyaux de Deiters et de Bechterew.

Atrophies rétrogrades dans la moelle et dans le bulbe, consécutives aux lésions cérébelleuses. — Lorsque les lésions du cervelet ont acquis une longue durée, elles entraînent une atrophie de tous les centres qui fournissent des fibres au cervelet : ce sont là des atrophies secondaires ou mieux des atrophies rétrogrades. Ces atrophies sont surtout intéressantes lorsqu'il s'agit de lésions limitées à un seul hémisphère du cervelet. Dans ce cas, du même côté de la lésion, on observe dans la moelle une diminution de volume de la colonne de Clarke, ainsi qu'une diminution de nombre et de volume de ses cellules; on a signalé aussi une diminution de la corne postérieure du même côté (Amaldi) (1) dans toute l'étendue de la région dorsale, portant sur la substance spongieuse et sur la substance gélatineuse. Quelquefois aussi la corne antérieure du même côté a paru plus petite les cordons de la moelle n'ont pas subi d'atrophie, si ce n'est dans la région cervicale où les fibres du cordon latéral apparaissent moins serrées.

Dans le bulbe on a observé une atrophie des noyaux des cordons postérieurs, soit des deux côtés (Cramer) (2), soit seulement du côté de la lésion (Amaldi).

L'olive, du côté opposé, est très atrophiée surtout au niveau du hile, les fibres arciformes externes et postérieures qui s'étendent du corps restiforme aux noyaux des cordons postérieurs sont très atro

(1) AMALDI. Due casi di atrofia parziale del cerveletto. Dal Laboratorio anatomici pathologico dell instituto Psichiatrico di Reggio, 1895.

(2) CRAMER. Soc. psychiatrique de Berlin, 1891. Zieglers Beitrage, 1892.

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