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vent pas être débordés latéralement, et en haut la protubérance occipitale externe doit être respectée: la résection de l'os doit s'arrêter à 2 millimètres au-dessous d'elle: si on dépassait ces limites, il se produirait des hémorrhagies très abondantes dues à l'ouverture des sinus. L'arc de la première vertèbre est réséqué et la membrane occipitoatloïdienne, soulevée avec des pinces, est incisée sur la ligne médiane. Il ne reste plus qu'à inciser la dure-mère qui recouvre le vermis jusqu'à la protubérance occipitale externe. La région est préparée.

On domine ainsi, à travers cette étroite fenêtre, l'extrémité inférieure du vermis et le plancher du quatrième ventricule. Il suffit maintenant d'avoir à sa disposition un couteau de Graefe, une curette mousse, une curette tranchante, et des petits tampons d'ouate stérilisée, imbibés d'eau phéniquée faible, mais complètement exprimés ; les tampons doivent être étroits et allongés.

DESTRUCTON DU VERMIS. L'extrémité inférieure du vermis est délicatement soulevée par la curette mousse, de façon à permettre au couteau de Graefe d'être introduit entre le plancher du quatrième ventricule et le cervelet. La lame du couteau étant dirigée en haut est portée successivement, à droite et à gauche, d'avant en arrière vers les sillons longitudinaux qui séparent le vermis des hémisphères; le cervelet est sectionné jusqu'à la surface. La curette tranchante est substituée à la curette mousse et dégage le segment compris entre les deux incisions. On tamponne très délicatement l'hémorrhagie jusqu'à ce qu'elle soit complètement arrêtée ; c'est le temps long de l'opération, mais après chaque résection, il est nécessaire que l'hémorrhagie soit tout à fait terminée avant d'entreprendre une nouvelle résection. Lorsqu'il ne s'écoule plus de sang, le cervelet est inspecté, et il est facile de se rendre compte de la portion du vermis qu'il reste à enlever. Si la curette qu'on a à sa disposition n'est pas trop profonde et n'excède pas le diamètre transversal du vermis, on l'applique avec précaution au-dessus du plancher du quatrième ventricule, en avant du vermis antérieur, et on résèque la plus grande partie du vermis. Après cette nouvelle résection, hémorrhagie, tamponnement. Le tampon doit être seulement introduit dans la plaie et il faut avoir soin d'éviter la compression des parties voisines. Si on a eu soin de bien disposer la table d'opération de façon à ce que le jour soit dirigé directement sur les parties incisées, il est relativement facile, après

avoir fait fortement fléchir la tête, de voir ce qui reste: alors, avec une curette plus fine on peut enlever les parties restantes jusqu'au moment où on découvre les tubercules quadrijumeaux postérieurs : l'opération est terminée. Après un tamponnement répété plusieurs fois qui assure l'arrêt du sang, un tampon est maintenu dans les fosses occipitales, pendant que les muscles et la peau sont lavés avec une solution antiseptique (eau phéniquée). Le tampon est enlevé, les muscles remis en place mais non suturés; la peau est suturée avec de la soie phéniquée; une ouverture est ménagée à la partie antérieure de la plaie, dans laquelle un petit tampon de ouate imbibé d'une solution antiseptique est introduit pour empêcher l'occlusion trop rapide de la plaie et pour assurer l'écoulement des liquides. La plaie est recouverte de gaze iodoformée et d'un pansement ouaté.

L'animal est placé dans une cage capitonnée de draps propres. Le pansement et les linges de la cage sont changés trois fois par jour, on profite de ce moment pour faire les examens. Les premiers jours après l'opération, l'animal refuse de boire et de manger, ou bien la déglutition est impossible; il faut alors l'alimenter à la sonde. Les jours suivants les aliments doivent être introduits dans la gueule, car l'animal ne peut les saisir. Si l'écoulement des liquides se fait bien et si la plaie est désinfectée chaque fois qu'on fait le pansement, elle se ferme généralement bien et sans suppuration.

Destruction du cervelet en toTALITÉ. — On procède comme précédemment. Après la destruction du vermis, le couteau de Graefe, appliqué un peu au-dessus du point d'insertion des pédoncules, est dirigé à droite et à gauche de dedans en dehors, de façon à réséquer tout le lobe latéral qui est enlevé ensuite à la curette. Le flocculus est généralement épargné, mais comme son pédoncule est coupé, la destruction du cervelet peut être considérée comme totale. DESTRUCTION DE LA MOITIÉ DU CERVELET. Une première incision doit être faite sur la ligne médiane du vermis et une autre vers le sillon longitudinal supérieur du côté qui doit être enlevé, toujours d'avant en arrière. Lorsque la moitié du vermis a été enlevée, on enlève le lobe latéral, comme précédemment.

DESTRUCTION D'UN LOBE LATÉRAL. Cette opération est plus délicate que les précédentes, nous ne l'avons faite que sur le chat. La difficulté tient à ce qu'on ne peut découvrir comme précédemment la

limite du cervelet en avant. Le couteau est dirigé vers le sillon longitudinal supérieur de manière à isoler le vermis du lobe latéral : il est reporté ensuite en avant du vermis et dans l'angle formé par lui et le plancher du quatrième ventricule; la lame, dirigée en dehors et un peu en arrière, sectionne le cervelet, puis elle est ramenée un peu en avant; le fragment est recueilli par la curette. Après un tamponnement soigneux, et en faisant incliner la tête de l'animal par l'aide, on peut examiner le champ opératoire et, s'il y a lieu, terminer l'opération dans le cas auquel elle ne serait pas achevée.

Quel que soit l'animal sur lequel on opère, le procédé opératoire est toujours le même; sur le chat, le lapin, le cobaye, nous avons employé plus souvent comme anesthésique le chloroforme et surtout l'éther. Dans quelques cas, chez les jeunes animaux en particulier, l'opération a pu être convenablement faite sans anesthésie. Lorsque les animaux n'ont pas été anesthésiés, il se produit habituellement, pendant la résection du cervelet, des mouvements très brusques dus à l'irritation des fibres par la section, et dont il serait intéressant de déterminer le sens pour chaque cas particulier. Les observations que nous avons faites sont trop peu nombreuses pour qu'elles soient rapportées : c'est du reste une étude que nous avons l'intention de reprendre prochai

nement.

Nous avons cru devoir rapporter la plupart de nos observations touchant les animaux ayant survécu à l'opération, bien que pour un assez grand nombre la survie n'ait été que de quelques jours, particulièrement pour les cobayes et les lapins; ces derniers animaux résistent très mal aux grandes destructions et succombent, pour la plupart, quelques heures après l'opération.

Malgré les précautions prises, il n'est pas rare d'atteindre les organes avec lesquels le cervelet se trouve en rapport: chaque fois que nous avons constaté ces lésions, nous les avons signalées à l'autopsie; pour quelques cas particuliers qui ne sont pas absolument conformes aux faits généralement observés, elles auront peut-être leur importance.

Dans les observations, il n'est pas fait mention d'examen de la sensibilité il a été pratiqué pourtant, et plusieurs fois même pour chaque animal; cet examen ne peut être du reste que très grossier, et il n'a donné aucun résultat intéressant; nous y reviendrons plus loin.

1o Destruction de la moitié du cervelet.

OBSERVATION A.

Chien adulte. Poids, 8 kilos.

Opéré le 26 juillet. L'animal n'a exécuté aucun mouvement lorsque le cervelet a été coupé ou extirpė.

Immédiatement après l'opération, il est calme; placé sur le flanc droit ou sur

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le gauche, il garde la position qu'on lui donne; les membres sont souples ainsi que la tête et le tronc.

Quatre heures environ après l'opération, il commence à s'agiter dans sa cage et pousse des cris plaintifs. Il repose sur le côté gauche, les membres en extension, surtout à gauche; la tète est rejetée en arrière et décrit des mouvements de rotation, le museau regardant en haut à droite et l'occiput en bas et à gauche; il existe du nystagmus des deux yeux avec strabisme externe de l'œil droit et interne de l'œil gauche.

Quand on excite l'animal en le frappant ou en faisant du bruit auprès de lui

(il suffit de frapper du pied), il tourne sur le côté gauche et exécute plusieurs mouvements de rotation autour de l'axe longitudinal de droite à gauche ; après cette rotation, le nystagmus et le strabisme s'exagèrent.

Quand on le suspend par le dos, il se produit une incurvation très accusée

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du tronc à concavité regardant à gauche; les deux pattes gauches en extension tonique se touchent par leurs extrémités inférieures ; la tête regarde directement à gauche.

H.Gillet.

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Attitude du chien A au repos. (D'après une photographie instantanée.)

27 juillet. Au repos et suspendu par le dos, il présente les mêmes attitudes que la veille.

Sous l'influence d'une excitation (douleur ou sensation auditive) la tète s'incurve plus fortement à gauche et il a une tendance à tourner de ce côté (l'occiput regarde à gauche et le museau à droite), mais il ne se produit plus, comme la veille, de mouvements de rotation autour de l'axe longitudinal.

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