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PARIS. TYPOGRAPHIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES,

RUE JACOB, No 56.

9277

DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE,

PAR

M. PH. LE BAS,

MEMBRE DE L'INSTITUT (ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES),
MAITRE DE CONFÉRENCES A L'ÉCOLE NORMALE, etc.

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FIRMIN DIDOT FRÈRES, ÉDITEURS,

IMPRIMEURS-LIBRAIRES DE L'INSTITUT,

BUE JACOB, No 56.

1844.

PUBLIC

FRARY

51109

ASTOR, LENOX AND

TEEN FOUNDATIONS.

OU

HISTOIRE ET DESCRIPTION DE TOUS LES PEUPLES,

DE LEURS RELIGIONS, MOEURS, COUTUMES, ETC.

DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE

DE L'HISTOIRE DE FRANCE,

PAR M. PH. LE BAS,

MEMBRE DE L'INSTITUT.

000

MONTMIRAIL, Mons Mirabilis, pe tite ville du Perche - Gouet, érigée en marquisat en 1710, aujourd'hui cheflieu de l'un des cantons du département de la Sarthe. C'était autrefois une place forte; Louis le Jeune et Henri II, roi d'Angleterre, y eurent une conférence et y conclurent la paix, en 1169; Philippe-Auguste s'en empara et la fit raser, en 1194; Charles VII, lorsqu'il n'était encore que dauphin, l'assiégea et la prit par capitulation, en 1421. On y compte maintenant 900 habitants.

Paix de Montmirail. Conan IV, duc de Bretagne, ayant, en 1166, à l'instigation du roi d'Angleterre, Henri II, cédé ses Etats à sa fille qui avait épousé Ceoffroi, fils du monarque anglais, une insurrection formidable éclata dans le duché. Les seigneurs du Poitou et les comtes de la Marche et d'Angoulême se révoltèrent en même temps et implorèrent le secours de Louis VII; mais l'activité de Henri I déjoua cette ligue formidable. La Bretagne ft dévastée; les Aquitains se soumirent, et le roi

M.

d'Angleterre fit couronner son fils comme duc de Bretagne. Enfin, Louis VII et Henri II eurent une entrevue à Montmirail, le jour de l'Épiphanie de l'année 1169. Lorsque les conditions de la paix furent arrêtées, Henri dit à Louis, suivant un chroniqueur anglais : « Dans ce jour, ô mon seigneur et mon « roi, où trois rois offrirent leurs pré«sents au roi des rois, je me recom<< mande à votre garde avec mes fils et << ma terre.» Louis lui répondit : «< Puis« que le roi qui reçut les présents des « trois rois vous a inspiré ainsi, que vos « fils se présentent à moi, pour tenir « désormais de ma mansuétude les ter« res qu'ils possèdent.» Alors, Henri au Court Mantel, l'aîné des fils de Henri II, déjà investi par son père du duché de Normandie, dont il avait fait hommage à Louis, prêta de nouveau serment pour l'Anjou, le Maine et la Bretagne; après quoi, il octroya la Bretagne en arrière-fief à son frère Geoffroi. Richard, second fils de Henri II, se reconnut ensuite l'homme lige du roi

T. XI. 1 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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de France, comme duc d'Aquitaine. En compensation de l'hommage des princes angevins, Louis livra au roi d'Angleterre les Bretons révoltés qui s'étaient réfugiés auprès de lui; et Henri, qui leur avait donné le baiser de paix et s'était engagé à les recevoir en gráce plénière, en envoya plusieurs au supplice et jeta les autres en prison. On essaya en vain dans ces conférences d'opérer une réconciliation entre le roi d'Angleterre et Thomas Becket.

MONTMIRAIL OU MONTMIREL, petite ville de la Brie, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de la Marne.

MONTMIRAIL (bataille de). Dans les premiers jours de février 1814, Napoléon, après avoir organisé la défense de la Seine, se porta en avant pour arrêter, s'il était possible, la marche des alliés, et résolut d'attaquer d'abord l'armée de Silésie éparse dans la Champagne. Blücher, qui la commandait, voulut, quand il apprit, le 9, que Napoléon s'avançait sur la Marne, concentrer ses différents corps; mais c'était s'y prendre un peu tard. Le 10, l'empereur battait celui d'Alsusief à Champ-Aubert; et dès le soir, informé que ceux de Sacken et d'York devaient se réunir le lendemain à Montmirail, il y dirigeait luimême son armée. Le 11, son avant-garde était dejà en position en avant de la ville, lorsque les Russes, revenant de la Fertésous-Jouarre, commencèrent à déboucher de Vieux-Maisons. Tandis qu'ils se déployaient à droite et à gauche de l'Epine-au-Bois, la ligne française se forma de Marchais au Morin. A cette vue, Sacken, ordonnant l'attaque, tenta de déborder la gauche de l'empereur rabattre l'armée entière sur les

pour baionnettes de York; mais Napoléon sentit aussitôt la portée de cette manœuvre, et manoeuvra lui-même pour empêcher la jonction des deux généraux ennemis. Il plaça à cheval sur la route de Château-Thierry, une division de vieille garde que Mortier lui amenait; puis refoulant sa gauche, il renforça sa droite, et en attendant que l'instant vint de la déployer offensivement, il fit voltiger sa cavalerie sur le flanc gauche de Sacken pour l'inquiéter au sujet de ses communications avec York. Qu'ar riva-t-il? C'est que bientôt le général

russe, attiré, d'une part, dans le vallon du Morin par les progrès apparents de sa droite; obligé, de l'autre, d'étendre sa gauche sur le plateau pour qu'elle ne fût pas débordée, se laissa aller à dégarnir son centre au profit de ses ailes. Napoléon, qui épiait ce moment, lança alors sur le centre affaibli de son adversaire l'élite de sa garde. Ces vieux soldats, accoutumés à vaincre, font une énorme trouée au milieu des Russes, et les mènent battant jusqu'à l'Epine-auBois. La gauche de Sacken perd contenance et se jette à travers champs sur la route de Château-Thierry. Sa dite, pendant ce temps, a plusieurs fois pris et repris Marchais; elle en est enfin maîtresse, et se croit sûre de la victoire. Mais Napoléon fait soutenir par deux bataillons de vieille garde les troupes qui ont cédé sur ce point, et les renvoie au combat. Marchais est alors enlevé de nouveau, et les Russes sont repoussés pied à pied jusqu'à Pomesonne. Ils cherchent à s'y rallier; mais une division de cavalerie part de l'Epine-auBo, se rabat sur eux, les prend à revers, les culbute et les chasse vers Vieux-Maison. Au moment où la gauche des Russes prenait la fuite, York atteignait Fontenelle. Voyant que leur droite va plier aussi, il veut la soutenir, et dans ce dessein, il porte neuf bataillons sur Montmirail; mais Mortier est là qui les rompt. Ils se reforment et retournent à la charge; mais ils sont de nouveau rompus, ils fuient en désordre vers Fontenelle, et les Français restent vainqueurs sur tous les points. L'ennemi laissa trois mille morts.sur le terrain; il perdit, en outre, six drapeaux, vingt-six bouches à feu, et plus de sept cents prisonniers. Mais la victoire nous coûta environ deux mille hommes.

MONTMIRAL, ancienne baronnie du Dauphiné érigée en marquisat en 1710; elle est comprise aujourd'hui dans le département de la Drôme.

MONTMORENCY, mons Morencius, petite ville de l'Ile de France, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de Seine-et-'Oise, à 15 kilomètres nord de Paris. Ce lieu, qui a donné son nom à une illustre famille, porta d'abord le titre de baronnie, et fut plus

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