Théatre de Pierre Corneille,: avec des commentaires, &c. &c. &c, Volume 2; Volume 8

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Les frères Cramer, 1764

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Page 189 - Ces indignes trépas, quoique mal figurés, Ont porté les esprits de tous nos conjurés? Je n'ai point perdu temps ; et, voyant leur colère Au point de ne rien craindre, en état de tout faire, J'ajoute en peu de mots : « Toutes ces cruautés, La perte de nos biens et de nos libertés, Le ravage des champs, le pillage des villes, Et les proscriptions, et les guerres civiles, Sont les degrés sanglants dont Auguste a fait choix Pour monter sur le trône et nous donner des lois.
Page 295 - Ont jadis dans mon camp tenu les premiers rangs, A ceux qui de leur sang m'ont acheté l'empire...
Page 271 - Ma cruauté se lasse, et ne peut s'arrêter; Je veux me faire craindre, et ne fais qu'irriter. Rome a pour ma ruine une hydre trop fertile : Une tête coupée en fait renaître mille; Et le sang répandu de mille conjurés Rend mes jours plus maudits, et non plus assurés.
Page 298 - Après m'avoir au temple à tes pieds abattu? Affranchir ton pays d'un pouvoir monarchique! Si j'ai bien entendu tantôt ta politique, Son salut désormais dépend d'un souverain Qui pour tout conserver tienne tout en sa main...
Page 299 - C'est elle qu'on adore, et non pas ta personne; Tu n'as crédit ni rang qu'autant qu'elle t'en donne, Et pour te faire choir je n'aurais aujourd'hui Qu'à retirer la main qui seule est ton appui.
Page 300 - J'aime mieux toutefois céder à ton envie: Règne , si tu le peux , aux dépens de ma vie ; Mais oses-tu penser que les Serviliens, Les Cosses , les Métels , les Pauls , les Fabiens , Et tant d'autres enfin de qui les grands courages Des héros de leur sang sont les vives images , Quittent le noble orgueil d'un sang si généreux Jusqu'à pouvoir souffrir que tu règnes sur eux ? Parle, parle, il est temps.
Page 188 - Les uns assassinés dans les places publiques, Les autres dans le sein de leurs dieux domestiques; Le méchant par le prix au crime encouragé; Le mari par sa femme en son lit égorgé; Le fils tout dégouttant du meurtre de son père. Et sa tête à la main demandant son salaire, Sans pouvoir exprimer par tant d'horribles traits Qu'un crayon imparfait de leur sanglante paix.
Page 305 - Tous ces crimes d'État qu'on fait pour la couronne. Le ciel nous en absout alors qu'il nous la donne, Et dans le sacré rang où sa faveur l'a mis Le passé devient juste et l'avenir permis.
Page 294 - Tu vois le jour , Cinna ; mais ceux dont tu le tiens Furent les ennemis de mon père , et les miens : Au milieu de leur camp tu reçus la naissance; Et lorsque après leur mort tu vins en ma puissance , Leur haine enracinée au milieu de ton sein T'avait mis contre moi...
Page 269 - Et si votre rigueur les condamne à chérir Ceux que vous animez à les faire périr. Pour elles rien n'est sûr; qui peut tout doit tout craindre. Rentre en toi-même, Octave, et cesse de te plaindre.

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