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coquille portée par deux Tritons, Dieux marins, ou fur un char attelé de deux chevaux marins, accompagnée d'une troupe d'Amours, & de Néreïdes Nymphes de la mer.

Vénus n'alloit guère fans l'Amour, autrement nommé Cupidon. Quoique l'amour ne fût pas un perfonnage réel, mais une chimère forgée dans l'imagination des Poëtes, on n'a pas laiffé de lui donner des peres & des meres. On a même compté plufieurs Amours ou Cupidons; on difoit l'un fils de Mercure & de Diane, un autre de Mercure & de Vénus, un autre de Vénus & de Mars; mais on en diftinguoit deux principaux, l'un célefte qui accompagnoit Vénus Uranie, & l'autre qui accompagnoit la Vénus Terrestre,

On repréfentoit ordinairement l'amour comme un jeune enfant aveugle, ou avec un bandeau fur les yeux, tenant un arc dans fa main, & fur fon épaule un carquois garni de fléches. On lui rendoit un culte pareil à celui dont on honoroit Vénus: il avoit, comme elle, des temples, des autels, les. mêmes

facrifices, & on lui adreffoit les mê

mes voeux.

Les Graces étoient le plus brillant ornement de la cour de Vénus. Les Poëtes ne pouvoient rien imaginer de fi charmant que ces Déeffes; elles étoient la fource de tout ce qu'il y avoit d'aimable dans la nature, & donnoient aux perfonnes, aux ouvrages & aux lieux, ce qui embellit toutes les autres perfections. On n'est pas trop d'accord fur leur naiffance; mais l'opinion générale leur donne pour pere & mere, Jupiter & Eurynome fille de l'Océan. Elles étoient trois foeurs, & on les nommoit Aglaïe, Thalie & Euphrofine. Quelques auteurs les ont multipliées ; & en effet leur nombre feroit infini, fil'on perfonnifioit tous leurs attributs. On ne repréfentoit d'abord ces trois Déeffes que par de fimples pierres;bientôt on leur donna des figures humaines,habillées d'une fimple gaze, & enfuite toutes nues, pour faire entendre que rien n'eft plus aimable que la fimple nature. On les peignoit jeunes, parce que les Graces font communément le partage de la jeuneffe. On leur

donnoit

donnoit l'attitude de perfonnes qui danfent & qui fe tiennent par la main fans fe quitter, ce qui étoit le fymbole de l'union entre les foeurs. Il n'y avoit point de peuples qui n'euffent bâti des temples en leur honneur; & le premier qui régla ce qui concernoit leur culte, fut Etéocle Roi d'Or choméne dans la Boeotie; c'étoit un pays charmant arrofé par le fleuve Céphife,& où les Graces fe plaifoient plus qu'en aucun autre endroit de la terre. Le Printems leur étoit particuliérement confacré ; c'étoit proprement la faifon des Graces, & c'étoit alors qu'elles fe paroient de rofes, leur fleur favorite. Leur pouvoir s'étendoit à tous les agrémens de la vie; elles difpenfoient non-feulement la bonne grace, la gaieté, l'égalité d'humeur, & les autres qualités qui font le charme de la fociété; mais encore l'éloquence, la fageffe & la libéralité; elles préfidoient aux bienfaits & à la reconnoissance, & l'on s'eft fervi dans tous les tems de leur nom pour exprimer la reconnoiffance & le bienfait.

1. Partie.

D

ARTICLE VIII.

VULCAIN ET LES CYCLOPES.

VULCAIN étoit le Dieu du feu. On compte plufieurs Vulcains; le premier qu'on difoit fils du Ciel, lê second qui avoit reçû la naiffance du Nil, & qui étoit en grande vénéra tion chez les Egyptiens, & le troifiéme fils de Junon. Les Grecs regardoient celui-ci comme le Dieu des forgerons, & comme forgeron lui-même, parce qu'il étoit l'inventeur des ouvrages qui fe fabriquent avec le fer, l'airain, l'or & l'argent. Il avoit établi fes premieres forges dans l'Ile de Lemnos, parce que cette Ifle eft fujette aux tremblemens de terre, & qu'elle jettoit des flammes par des volcans, ou parce qu'on y a inventé la fabrique des armes. II a eu auffi des forges dans le mont Etna en Sicile, & dans les Illes qu'on appelloit de fon nom Vulcaniennes, furtout dans celle qu'on nomme aujourd'hui Lipari; en un mot dans tous les lieux où il y avoit des volcans. On lui attribuoit tous les ou

vrages qui paffoient pour des chefd'œuvres, tels que le palais du Soleil; Pandore cette femme fi accomplie & qui tenoit dans une boëte tous les maux qui affligent les hommes ; les armes d'Achille, celles d'Enée, &c. L'établissement des forges de Vulcain dans l'Ifle de Lemnos avoit donné lieu de dire qu'il y avoit été précipité du Ciel par Jupiter.

Le culte de ce Dieu étoit venu d'Egypte où il avoit un temple fuperbe, & une ftatue haute de 75. pieds. Les Romains lui avoient bâti un temple; Romulus lui confacra des quadriges d'airain, c'eft-à-dire, un char attelé de quatre chevaux de front. On avoit coutume dans fes facrifices, de faire consumer par le feu les victimes, fans en rien réserver pour le feftin facré. Tarquin le vieux Roi de Rome, après avoir défait les Sabins, fit brûler en l'honneur de ce Dieu, leurs armes & leurs dépouilles.

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Les chiens étoient destinés à garder fes temples, & le Lion lui étoit particuliérement confacré. Entre les fêtes qu'on avoit établies en fon hon

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